Heavy Rain est un jeu d’aventures, développé par le studio français Quantic Dream (Fahrenheit) – sous la tutelle de David Cage – qui tend plus vers le film intéractif que le jeu d’aventure classique. Exclusivité PS3, il a fait parler de lui depuis le début de son développement en 2006… Voilà ce que j’en ai pensé…
Une pluie battante…
Heavy Rain vous met dans la peau d’Ethan Mars, un père de famille qui a tout pour être heureux : une femme qui l’aime, une belle maison, et deux garçons joyeux… Un accident va néanmoins venir tout chambouler et plonger Ethan dans des jours sombres… Alors que son fils Shaun, s’éloigne de lui, il va devoir affronter des épreuves qui vont le pousser dans ses retranchements…
Paye ton QTE
Vous l’aurez compris, je ne souhaite en aucun cas vous spoiler l’histoire, et j’élude même certains points du synopsis pour vous laisser la surprise. Car Heavy Rain est un jeu qui se vit, qui se ressent. Si le qualifier de film intéractif est une chose qui a été faite maintes fois, ce n’est pas faux. Le gameplay se base essentiellement sur des QTE (actions contextuelles). Ici, pas de gunfights, pas de séquences de plateforme. Chaque action se réalise avec un/des boutons, ou avec un mouvement du stick analogique droit. Même les déplacements sont gérés avec le stick gauche pour la direction et le bouton R2 pour avancer. Autant dire qu’il faut prendre le coup de main. Heureusement, les premiers chapitres sont là pour nous y habituer.
Les QTE sont donc très présentes. Trop diront certains. En effet, pour immerger un peu plus le joueur dans l’univers, Quantic Dream donne la possibilité d’intéragir avec bon nombre d’éléments du décor : un robinet, une porte de placard, la fenêtre… Autant d’intéractions pas forcément utile (voir même totalement inutile) pour l’histoire, mais renforçant l’immersion dans la vie d’Ethan Mars (aller pisser ne vous permettra pas de finir le jeu plus vite, mais ça soulage ^^). Il y a plusieurs type de QTE dans Heavy Rain : les pressions simples de bouton ou de direction, les pressions succesives, les pressions prolongées, les combinaisons de touches… Rien de bien compliqué cependant, aucun risque de perdre. La mise à jour du jeu (2.0) permet de jouer au Move (pas encore testé) qui offre une amélioration en terme d’immersion en ce qui concerne les QTE. Il est toujours possible de jouer à la manette cependant.
Perdre? Non pas là, non.
Le jeu vous met dans la peau d’Ethan Mars, mais pas que. Vous incarnerez tour à tour 4 personnages distincts, qui auront un rôle à jouer dans la trame principale, et j’en viens à l’une des grandes qualités du soft : les choix. Au cours du jeu, vous serez confronté à des choix, moraux ou pas, pour continuer l’histoire. Certains influenceront la suite, d’autres non, et si, précédemment j’ai dit « aucun risque de perdre », ici la mort peut être l’une des issues possible. Autant dire que si l’un de vos personnages meurt, ce ne sera pas synonyme de « Game Over », vous continuerez l’histoire jusqu’à la fin. Il existe 18 épilogues possibles pour tous les personnages. A vous de refaire les chapitres clés en changeant de choix pour voir les changements qui suivront. Le nombre de fins énorme pour un jeu, permet un replay value assez appréciable.
C’est beau (à voir), c’est bien (à entendre), c’est émouvant (ben oui ^^)
Heavy Rain a déjà 2 ans. Si L.A. Noire est passé par là et a mis tout le monde d’accord en ce qui concerne les modélisations faciales, il faut reconnaitre qu’on est ici en face d’un ténor. Les personnages sont très bien modélisés et les animations faciales bluffantes. Les émotions sont parfaitement retranscrites et c’est cruciale pour ce type de jeu. J’ai tout de suite eu une très forte connexion émotionnelle avec Ethan (de l’empathie quoi…), comme rarement j’en ai eu dans un jeu vidéo, mais j’y reviendrai. La réalisation globale se tient bien, avec des petites « pétouilles » techniques mais rien de grave. Au point de vue sonore, c’est vraiment excellent avec des voix anglaises tout bonnement parfaites (les voix françaises sont correctes mais sans comparaison avec la V.O), et la musique, tantôt stressante, tantôt dramatique sont magnifiques… On ne pouvait en attendre plus.
J’en viens donc à l’univers. En ce qui me concerne, Heavy Rain m’a touché, et même parfois bouleversé. Je me suis totalement laissé emporté par l’histoire et c’est le premier jeu qui me fait ressentir des émotions telles. L’histoire est bien menée, sans trop d’incohérence mais malgré quelques longueurs, mais réserve son lot de rebondissements. Les influences de Saw et Seven se font sentir, mais sans plagiat aucun.
Conclusion : Que dire de plus si ce n’est que Heavy Rain m’a totalement conquis. Une réalisation à la hauteur et d’un genre peu usité, il ne plaira pas à tous par son gameplay peu exigeant, mais a le mérite d’assumer ses choix et se démarque clairement par son audace et ses thèmes, plus adultes et sombres.
Glop !- L’univers, l’ambiance…
- La réalisation globale.
- Le gameplay immersif et accessible…
- … mais qui en rebutera certains.
- Quelques longueurs.