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On est ce que l'on ... regarde

Publié le 08 septembre 2012 par Lgdeluz

C'est aussi la rentrée pour Jérôme Lurie et son premier billet invité.. Vive le petit écran qui retarde les révolutions. :)

Depuis un an, j'ai assisté à 13 000 actes de violence et 2 600 crimes... et cette année je vais certainement en voir encore plus. Ne vous inquiétez pas pour moi, je m'en sors à très bien avec quelques petites pilules multicolores...

En fait, je ne suis pas le seul dans ce cas là, puisque ces chiffres sont une moyenne issue d'un travail du CSA datant de 2011 qui a estimé à 3 heures 30 l'exposition moyenne d'un spectateurs lambda aux médias audiovisuels, par lequel vous aurez la « chance » d'assister à 2 crimes et 10 actes de violence à l'heure, faites le calcul...

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Évidemment, cette surexposition à la violence ne crée pas automatiquement des psychopathes, mais croire qu'elle n'a pas d'influence sur les jeunes cerveaux en formation serait tout aussi absurde. L'autre jour, sur LCP, j'écoutais de mes yeux ébahis tout autant que mes oreilles, un député fraichement élu qui disait qu'il faudrait faire des études pour évaluer l'impact des nouvelles technologies sur le comportement, sous-entendant qu'il faudrait créer une nouvelle commission parlementaire où il pourrait roupiller gentiment. Car ces études existent et par milliers, et aucune arrive à démontrer l’innocuité de ce que nous sommes en train d'ingérer. Est-ce que je me pose les bonnes questions à l'heure où la télévision devient de plus en plus connectée et deviendra ni plus ni moins qu'une tablette géante ?

A la pointe des études comportementales, les ingénieurs et concepteurs des logiciels qui agrémentent vos smartphones, tablettes et contenus internet, utilisent des savoirs issus des dernières recherches sur le cerveau. Nombres de ces concepteurs se trouvent dans la silicon valley, ils traquent à l'aide d'électrodes, scanners et protocoles expérimentaux, le moindre de nos mouvements oculaires, le plus petit changement de conductivité électrique au niveau de la peau et recherchent la meilleure façon de stimuler les réseaux neuronaux de notre circuit de la récompense enfoui au plus profond de notre thalamus, tout cela pour concevoir la future application ou le dernier jeu qui rendra « addict » le plus grand nombre.

Serions-nous surpris si on a apprenait que ces mêmes ingénieurs envoient leurs enfants dans des écoles dites « sans écran » ? Car c'est bien le cas, tout comme je suppose que les ingénieurs en agroalimentaire industriel se dispensent de gaver leurs enfants de pâte à tartiner célèbre ou de saucisses qui ne le sont pas moins... Mais ça, c'est un autre débat.

J. LURIE


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