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Partir vivre au bout du monde, une décision à ne surtout pas prendre à la légère.

Publié le 10 septembre 2012 par Dioufaleyna

Partir vivre au bout du monde, une décision à ne surtout pas prendre à la légère.

Il y a un peu plus d‘un an nous prenions  avec mon mari la décision  de venir nous installer dans son pays.

Je le savais bien qu’on allait y arriver à cette décision car dès le départ il m’avait annoncé la couleur : MA vie je ne la ferais pas en France m’avait-il dit !

Ok pas de soucis, je te suivrais jusqu’à Tombouctou s’il le faut lui avais-je répondu  !! en blonde (de l’intérieur) qui se respecte  (et nulle en géo par-dessus le marché) , Tombouctou sonnait très exotique à l’oreille, mais en fait après googelisation il se trouve que c’est au Mali  juste la porte à côté  du Sénégal.

Bon en tout cas l’intention de lui prouver tout mon amour  y était et c’est  çà qui compte.

Enfin bref j’étais préparée psychologiquement à finir mes jours au Sénégal sans me douter une seconde que notre départ allait être si rapide !

Cette décision de tout quitter un jour avait donc était mûrement réfléchie, je m’étais longuement renseignée sur TOUT : le palu, le système médical, les écoles, le marché du travail, la chaleur…TOUT

J’ai du en avaler des pages et des pages de Wikipédia , et puis je saoulais mon mari avec toutes mes questions . Malgré tout çà  ce fut un sacré choc, ma vie est différente ici de celle que j’avais en France il a fallut m’habituer à bon nombre de choses que je ne connaissais pas, réviser mes priorités, changer ma façon de vivre tout simplement.

Au bout d’un an même si tout n’est pas rose je m’en sors plutôt bien et ce n’est pas le cas de tout le monde.

S’il y a des matins où je me lève avec un vague à l’âme, avec la nostalgie de ma petite ville de Nilvange et avec un sacré ras le bol du Sénégal, je n’ai qu’à penser à un monsieur que j’ai rencontré récemment.

Ce monsieur à la cinquantaine fringante  et à l’apparence fort sympathique (les 30 premières secondes ) est un Toubab habitant au Sénégal depuis quelques mois.

S’il y a des personnes qui comme moi se sont renseignées sur le net  (entre autre)pour en savoir plus sur le pays dans lequel elles allaient habiter ou encore ont acheté Le Petit Futé,  lui a du  se procurer un livre s’intitulant : « les milles et un préjugés à la con sur l’Afrique » ou encore «  Le Sénégal c’est de la merde n’y allez  surtout pas ».

Pourquoi dis-je cela ?

Et bien à part les quelques premiers instants agréables d’échange entre deux toubabs au Sénégal  ayant possiblement des points communs, la suite de la conversation ou plutôt du monologue de ce monsieur n’était qu’un déversement de paroles haineuses envers le pays où il habite désormais.

Il en avait à dire sur tout, les noirs ce sont  des arnaqueurs, à cause de ma couleur on me prend pour un con, si j’ai des enfants (il est marié à une sénégalaise) je  ne donnerai certainement pas des prénoms sénégalais  moches et j’en passe des vertes et des pas mûres . Mais donc pourquoi est-il là ? L’a t on forcé, trainé jusqu’ici ?

Comment est-ce possible ? J’ai cherché à  le comprendre (parfois je devrais m’arrêter à “un con est un con , n’essaye pas de creuser pour savoir le pourquoi du comment, mais c’est plus fort que moi)

je me suis demander  comment peut il voir les mêmes choses que moi, habitant le même quartier et y trouver tant d’inconvénients ?

Bien sur je râle de l’état des routes qui te secouent à en vomir ton petit déj , évidemment quand le boucher du coin me fait du gruyère avec mon steack en me faisant des trous dedans on ne sait même pas pourquoi , çà m’irrite.

Bien sur aussi que TOUT  devoir marchander, c’est fatiguant parfois, évidemment qu’en amatrice de fromage les prix  du Casino m’énervent !!

Mais tout çà c’est surfait, ce sont des nouvelles habitudes à prendre, quand on vit dans un pays qui n’est pas le sien, le maitre mot est ADAPTATION !

Il faut arrêter de faire son petit blanc précieux, si je m’étais expatriée au Québec j’aurais certainement été dérangée par le froid, j’aurais certainement trouvé un bon nombre de choses ne me plaisant pas là-bas. C’est le propre de l’être humain d’être un éternel insatisfait.

Ce qui ressort de cette rencontre  est que  je  plains  vraiment ce monsieur car il n’a pas réussi à voir le bon côté de la vie ici, j’espère pour lui que çà viendra (InchAllah) et qu’il ouvrira les yeux et oubliera un peu tout les préjugés qu’il a en tête.

je me dis  surtout  en voyant le nombre de personnes qui sont parties  loin de chez eux puis revenues,  que la décision de partir vivre à des milliers de kilomètres  de chez soi peu importe où l’on va, doit être murement réfléchie car même en étant préparé psychologiquement parfois il est difficile de s’y faire.

Mais faut avouer que le Sénégal c’est nice !


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