Une tâche sans fin, un travail à recommencer sans cesse.
Un compte en banque constamment vidé de son contenu par quelqu'un de très dépensier.
Non, les
Danaïdes n'étaient pas des pochardes, toujours promptes à aller s'abreuver au tonneau de vin placé à proximité !
L'histoire à l'origine de l'expression se passe dans la mythologie grecque aux environs de ce qui est
aujourd'hui l'Égypte et la Libye. Nous avons là deux frères, Égyptos et Danaos. Le premier a eu cinquante garçons, le second cinquante filles.
À la suite d'une querelle avec son frère, Danaos fuit avec sa nombreuse progéniture en Argolide, située en
Grèce dans la péninsule du Péloponnèse.
Une fois arrivés, ils sont rejoints par les fils d'Égyptos, donc les cousins des filles de Danaos, les
Danaïdes, qui sont demandées en mariage par les garçons.
Le père des demoiselles n'est pas favorable à ces unions, mais il fait semblant d'accepter et demande à
chacune de ses filles de tuer son époux lors de la nuit de noces.
Toutes acceptent, sauf Hypermnestre mariée à Lyncée qui, plus tard, se chargera de trucider son beau-père et
ses quarante-neuf cousines entretemps remariées.
Compte tenu de leur méfait, ces dames ne pouvaient qu'être envoyées en enfer.
Et c'est dans ce charmant lieu de villégiature que, en guise de punition, on leur confia la mission (qu'elles
ont dû obligatoirement accepter) de remplir sans fin un tonneau au fond percé.
Cette expression est apparue au XVIIIe siècle.
Si son premier sens est évident, compte tenu de la fin de l'histoire, le deuxième est à comparer à la
dénomination de "panier percé" qu'on affecte à une personne trop dépensière qui, comme pour les Danaïdes qui n'arrivent jamais à remplir leur tonneau, ne peut jamais combler son panier avec ce
qu'elle achète et passe donc son temps à dépenser sans compter.
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