C'est une très large étude sur près de 70.000 patients qui remet en question ou plutôt réfute une association positive entre une supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga-3 et un moindre risque de décès d'origine cardiaque, de crise cardiaque ou d'AVC. Cette méta-analyse publiée dans l'édition du 12 septembre du JAMA va à l'encontre de certaines directives actuelles de sociétés savantes après un infarctus du myocarde.

L'équipe a identifié 3.635 études sur le sujet, en a sélectionné 20, couvrant 68.680 patients, parmi lesquels 7.044 décès, dont 3.993 d'origine cardiaque, 1.150 morts subites, 1.837 crises cardiaques, et 1.490 accidents vasculaires cérébraux (AVC) ont été constatés.
Leur analyse ne révèle aucune association statistiquement significative entre consommation d'oméga-3 et décès d'origine cardiaque (RR : 0,91, IC : 95 % de 0,85 à 0,98), mort subite (RR : 0,87, IC : 95%, de 0,75 à 1,01), crise cardiaque (RR : 0,89, IC : 95%, de 0,76 à 1,04), AVC (RR : 1,05, IC : 95%, de 0,93 à 1,18), comme avec la mortalité toutes causes confondues (RR : 0,96, IC 95%, de 0,91 à 1,02). Selon les auteurs, les acides gras polyinsaturés oméga-3 ne sont pas significativement associés aux événements cardiovasculaires sévères et cela chez différentes populations de patients. Leurs conclusions, ajoutent-ils, ne justifient pas l'utilisation d'acides gras oméga-3 dans la pratique clinique quotidienne, même si d'autres études sur le sujet doivent confirmer.
Source: JAMA. 2012; 308(10):1024-1033. doi:10.1001/2012.jama.11374 Association Between Omega-3 Fatty Acid Supplementation and Risk of Major Cardiovascular Disease Events A Systematic Review and Meta-analysis
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