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Il paraîtrait...

Publié le 14 septembre 2012 par Ericguillotte

- que le tableau final ne correspond pas toujours au dessein initial. Même si l’intention est louable, lorsqu’elle ne suffit pas, l’objectif tombe à l’eau. Et puisqu’on parle de liquide, la ville de New York a décidé jeudi d’imposer une interdiction partielle des ventes de sodas de plus d’un demi-litre, idée lancée par le maire Michael Bloomberg pour lutter contre l’obésité. La taille des sodas individuels vendus dans les fast food et les restaurants ainsi que les lieux publics tels que les stades ne pourra dépasser 47 centilitres. Le projet est donc respectable, l’obésité devient un fléau, la malbouffe et le mal-boire des habitudes, et les conséquences sur la santé des citoyens doivent être prises en compte par tous, au premier lieu desquels on trouve les décideurs. Mais il n’y a point assurance multirisque. Dans les supermarchés, les sodas XXL restent moins chers que l’eau ! Les américains désirant se désaltérer pendant un bon match de base-ball, ne voyant que des boissons d’une quantité inférieure ou égale à 47 cl, en prendront deux, tout bonnement, et boiront 94 cl plutôt que 75 ! La réalité dépassera l’addiction. Et le mal aura été fait alors qu’on cherchait à faire le bien. Une solution, puisque l’éducation peine à marquer les esprits, que la consommation à grands renforts de marketing et publicité reste pour le moment plus bruyante que les conseils parentaux quand ils existent, la solution passe par le porte-monnaie. Une bouteille d’eau à 1 dollar pour siroter pendant le match plutôt qu’un coca glacé à 50 dollars, ça devrait faire réfléchir. Et mettons les clopes à 50 euros, dans la même veine. Et puisqu’on parle de réseaux sanguins, il faudra augmenter la ligne de coke, aussi. On me rétorquera qu’on favorisera la contrebande. Et bien, qu’on l’empêche. On me dira que les policiers manquent de moyens, qu’on leur en donne, sur la vente des sodas. Je vais m’arrêter, la place et le timing n’est pas au développement de mon programme présidentiel pour 2017, en voilà un avant-goût, et mon slogan passe-partout qui contrecarrera toutes les critiques, même les plus féroces, un slogan qui marche à tous les coups et que je vous offre en avant-première, ponctuera toutes mes interventions pendant cinq ans : mais je me peux me tromper !

- que La Poste va recruter 5000 personnes. Cette annonce fait suite à un rapport d’experts commandé après deux suicides. Augmenter le nombre d’employés diminuerait donc le risque ? Ah bon ? S’ils se surveillent les uns les autres, c’est possible. Mais si ce n’est qu’une question de probabilité, du type, plus y’a du monde, moins y’a de chances, le risque que le hasard accable un homme ou une faible femme ne semble pas à première vue dissipé. Diminuer la charge de travail ? Est-ce la raison des suicides ? Remplacer tous les chefs harceleurs ? Est-ce prévu dans le programme ? Interroger tous les suicidés sur les raisons de leur acte ? Les médecins légistes devraient faire des miracles ! Les employés de La Poste sont mécontents, mais c’est un mal franco-français, de ne jamais être contents. Faut-il trouver tout reprendre à zéro ? Doit-on changer tous les principes éducatifs, les modèles et les valeurs, arrêter de tenter en montrant des publicités d’objets inaccessibles, doit-on éradiquer le principe des crédits à la consommation qui endettent les familles ? Doit-on plus donner la parole aux papys et mamies qui ne disent pas que des sottises lorsqu’ils parlent par expérience ? Doit-on supprimer la poste, n’utiliser que des mails et porter ses paquets soi-même au risque de suicider parce qu’on considérera que nous ne nous payons pas assez et que nous pestons sur nous-mêmes de la lenteur de notre expédition, nous accablant devant le miroir de la nullité de notre travail, dans un autodénigrement qui nous conduira à l’acte ultime ? Doit-on développer le suicide pour dépeupler la terre et ainsi réussir à nourrir toutes les populations malnutries ? Doit-on former les chefs à être moins cons ? Faut-il éradiquer la connerie ? La somme des questions est énorme. Et j’y répondrai avec précision et force mesures efficaces en 15 points par sous-catégories présentées dans 750 chapitres pour la campagne de 2022. Je préfère me laisser une petite marge, j’ai les poubelles à sortir, les éboueurs passent aujourd’hui. Mais je peux me tromper !

- qu’en Chine, le pouvoir reste silencieux après la disparition du successeur désigné de Hu Jintao à la tête du pays. Silencieux, le mot est vite dit. Je pense qu’on n’a simplement pas eu le temps d’installer des micros dans les palais présidentiels. Ils n’informent pas le monde ni les journalistes, ce n’est pas la définition exacte du silence. Le dauphin désigné de longue date pour prendre la tête du Parti communiste chinois dans les prochaines semaines, Xi Jinping a disparu de la scène publique depuis le 1er septembre. Mais qu’est-ce que cette dictature du tout savoir, est-ce encore une pression médiatique lancée par Closer, Voici, ou Public ? Le camouflet de l’attaque en justice de Trierweiler et DSK ne leur suffit pas ? Mais quand tirerons-nous les leçons de nos erreurs ? A trois reprises depuis le début du mois, le vice-président chinois a décommandé des rencontres officielles avec des dignitaires étrangers. Et alors ? Il avait peut-être une gastro ! Ils n’allaient pas le clamer sur les toits ! Savez-vous, vous, si les toits chinois sont dotés de toilettes en cas de besoin de course express en ce lieu de soulagement pour ce type d’affection ? Je m’insurge contre les raccourcis, à la notable exception lorsque ceux-ci me sont proposés par mon GPS, mais je m’égare, enfin, pas tout à fait, puisque mon GPS m’amène généralement à bon port même lorsque je vais à la campagne et de que mer donc de port il n’y a point, bien qu’il y ait parfois des porcs, même s’ils sont rarement l’objet de mes visites, sauf bien entendu à considérer que le voisin qui, lui-même, en est peut-être un mais qui de toute façon n’est pas non plus l’objet de mon voyage. Mais je vais trop loin, la campagne l’est toujours, arrêtons-nous à l’adresse indiquée. Ainsi, on ne sait rien. Mais on veut en dire beaucoup. Dans mon programme de 2052, il en sera fini de ces supputations hypothétiques confirmées pour la plupart du temps par un journaliste face caméra qui déclarent que pour le moment, nous n’avons pas plus d’information, nous faisant perdre un temps précieux pendant lequel les poubelles auraient pu être sorties en boîte. Car j’espère bien que d’ici 2052, on aura trouver moyen de compresser les déchets pour se débarrasser de ces chariots de plastique à roulettes et couvercles jaune vert ou bleu qu’il faut traîner qu’il pleuve ou qu’il vente jusqu’au trottoir, glissant ou non, parsemé de crottes de chiens ou pas. Quoique, d’ici là, les chinois, qui seront nécessairement encore plus nombreux, les auront peut-être tous mangés, nos canidés ! Mais je peux me tromper !


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