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Chacun voit un ciel étoilé à sa porte

Publié le 14 septembre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Chacun voit un ciel étoilé à sa porte

Image venant du site www.wildretina.com

Hier soir, je rentrais d’une agréable session papotage resto avec une amie.

Sentant la fraîcheur de l’air, je regagnais mes pénates d’un pas vif.

Le sac sur l’épaule, je regardais les façades d’immeuble quand j’ai vu cette petite dame.

50/60 ans. Un pyjama blanc et une robe de chambre rose pâle. Elle était debout sur sa terrasse et elle fixait le ciel. Regardant à mon tour, je n’y ai vu qu’un ciel noir où je n’apercevais que quelques étoiles et encore avec la luminosité parisienne, je n’y ai pas vu grand chose.

Elle fixait intensément le ciel, semblant attendre quelque chose. Ses expressions sont devenues changeantes, j’ai eu la sensation qu’elle était baignée dans une sorte de nostalgie, puis il m’a semblé que son air était devenu plus dur,  presque triste. Elle a baissé la tête, elle a pris son air le plus ronchon et elle est rentrée chez elle.

Quelle drôle d’idée de parler au ciel de cette façon, me suis-je dis. Pendant un moment, j’ai laissé mon esprit vagabondé. J’ai supposé qu’elle faisait une sorte de prière, une demande auprès d’un dieu, d’un ange ou d’un proche. Une demande pour arranger ou débloquer une situation. Peut-être qu’elle avait juste eu besoin de partager une déception, une peine et que seul le ciel semblait l’écouter. Après j’ai pensé qu’elle attendait un signe quelconque pour pouvoir agir ou juste pour sentir qu’elle avait été écoutée. Ne voyant rien venir, elle avait capitulé et elle était rentrée chez elle déçue.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai un instant imaginé que cette petite vieille, ça pouvait être moi plus tard. Une moi qui n’aurais pas accompli ses projets. Une moi qui se serais laissée aller dans une terrible frustration. Une moi qui ruminerais encore et encore. Une moi tellement enfermée dans ses regrets qu’elle ne concéderait à les livrer qu’au ciel. Puis je me suis enlevée cette idée de la tête. J’extrapolais beaucoup trop.

Je dois couver un rhume du cerveau, je ne vois pas d’autres explications plausibles à mon moulinage intempestif du moment.

Du coup j’ai continué mon chemin tout en repensant à cette petite dame. Je me suis dit que dans tous les cas, elle cherchait des réponses là où elle pouvait et que si elle jugeait le ciel comme un bon guide c’était son choix. Je me suis souvenue que moi aussi il m’était arrivée de regarder là haut et de formuler une demande, pour laquelle je réclamais un signe, une réponse. Je pense que c’était un bon moyen de parler avec moi-même et de m’entendre dire certaines choses que je me cachais. Je crois aussi que c’était une manière pour moi de “dialoguer” avec des proches disparus, recherchant encore un peu de leur présence, me réconfortant de leur hypothétique proximité avec moi dans cette immensité.

Plus tard, j’ai fini par me dire qu’un ciel étoilé était de toute façon, toujours de bon conseil pour celui ou celle qui lui parle car on finit toujours par y voir ce que l’on veut.

Est ce que c’est une bonne chose ? oui…non…je ne sais pas.

Alors j’ai levé les yeux, j’ai posé ma question, j’ai eu ma réponse. Ça m’a fait sourire.


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