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Une légende diabolique

Publié le 14 septembre 2012 par Lesbottieres

Le moulin de Crémeur date du XVIème siècle.

Il se dresse en haut d’une petite colline à l’entrée de Guérande et est classé monument historique depuis 1901. Ses ailes lui ont été restituées il y a seulement quelques années et il faut bien reconnaître qu’il a de l’allure ce moulin.

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Magnifique !

C’est sous le nom de “Moulin du Diable” qu’il est en fait le plus connu et bien évidemment derrière ce surnom se cache une légende que je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir ; et comme dans beaucoup de légendes, le Diable en est le personnage principal. 

Celle-ci est, je trouve,  assez savoureuse.

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Il était une fois, un brave meunier qui s’appelait Yvon Kerbic. Honnête, doux, et timide, il était travailleur, bon mari et bon père. Il était cependant d’un caractère trop faible, incapable de décision et peu préparé à affronter les aléas de la vie.

Pour son plus grand bonheur, il avait épousé une jeune guérandaise, pauvre il est vrai, mais tout aussi travailleuse que lui, et dont le caractère énergique et débrouillard palliait ses éternels atermoiements. Gaie et fidèle, ménagère accomplie, elle pensait et agissait très souvent à la place de son époux, ce qui réjouissait ce dernier, ayant toute confiance en son jugement.

Le couple vivait dans une chaumière très pauvre plus proche de la masure que de la demeure coquette. Trois petits Kerbic y gambadaient déjà tandis que le quatrième était en route.

En dehors de la pauvre masure, la richesse des Kerbic se répartissait entre une bourse plus plate qu’une punaise, un lopin de terre inculte, une faillie meule de foin, un poulailler dont les occupants étaient si déplumés et si âgés qu’ils semblaient sortis tout droit de l’Arche de Noé et … d’un moulin à vent.

Un moulin ? Mais c’est une source de richesse me direz-vous… Et pour tout autre moulin, vous auriez raison… Mais pas pour ce moulin là…

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En effet, on ne sait par quelle étrange lubie des constructeurs, il avait été érigé entre deux collines…Tant et si bien, que même lorsque la plus effroyable des tempêtes grondait sur toute la presqu’île, aucune bourrasque ne venait en effleurer les ailes et celles-ci pendaient ainsi lamentablement 365 jours par an, servant de perchoir à toute la gente ailée, arborant les superbes toiles des araignées de toute la contrée.

Pas un seul fermier n’apportait donc son grain à moudre à Yvon Kerbic, maître meunier d’un moulin ne connaissant point le vent.

Par un bel après-midi, le pauvre homme, adossé au mur de son improductif moulin, ressassait une fois de plus de sombres inquiétudes qui l’auraient sans aucun doute poussé au suicide si tant est qu’il eut pu une seule fois surmonter son état de perpétuelle indécision.

- ” Qu’allons-nous pouvoir faire ?… Comment remplir cette bourse où ne s’accumule que la poussière ? … Il ne restera bientôt plus rien qu’un quignon de pain aussi dur que le granit de nos côtes… Pas un jour ne se passe sans que mes pauvres petits ne connaissent la famine… Je suis certainement le plus gueux de tous les gueux de Bretagne, de France et de Navarre…”

Il en était là de ses sinistres pensées, le cœur lourd, les larmes montant aux yeux, soupirant comme une âme en peine lorsque, relevant la tête, il aperçut un étrange voyageur se dirigeant droit sur lui …

De grande stature, l’étrange quidam portait une culotte noire collante révélant des jambes noueuses ; une immense cape rouge l’enveloppait, s’entrouvrant sur une large chemise d’un rouge tout aussi éclatant ; des chaussures pointues à boucle d’argent et un chapeau rond orné d’une plume verte complétaient l’accoutrement.

Le voyageur se campa devant lui, l’observa un moment d’un air quelque peu narquois, puis l’apostropha.

- ” Bonjour Yvon ! Bonjour mon garçon ! Eh bien ? Qu’as-tu Yvon ? Tu sembles plus triste qu’un bonnet de nuit ! ”

Yvon eut un geste de mauvaise humeur, plongé dans ses tristes pensées, il lui déplaisait d’en être sorti de cette manière par un individu qu’il ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam.

- ” Et en quoi cela vous regarde ? J’ai bien le droit d’être gai ou triste, selon mon bon plaisir ce me semble ! Ce ne sont point vos affaires ! ”

-” Tout doux ! Tout doux, mon garçon ! Ma question venait d’un bon sentiment ! Celui de t’apporter mon soutien, de te venir en aide … ”

- ” Votre soutien ? … Pff !… Votre aide ? … Nul ne peut m’aider… ”

- ” Qu’en sais-tu ? Explique-moi ton problème et nous verrons bien … ”

- ” Mon problème ? … A quoi bon ? Il est insoluble mon problème ! ”

- ” Conte-moi la chose… Les soucis sont toujours moins lourds à porter lorsqu’on en discute et bien souvent la solution apparaît d’elle-même… ”

- ” Après tout… Si vous y tenez… Voyez-vous là-bas cette masure ? Elle abrite tout mon petit monde : ma femme et mes trois enfants. Et ces jolies bouches là sont comme toutes les bouches… Elles ne se nourrissent pas de l’air du temps… ”

- ” Cela se conçoit… ”

- ” Le moulin, qui est derrière nous, m’appartient… ”

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- ” Il est fort beau ! ”

- ” Il est fort beau mais il ne moud rien ! Si ses ailes tournaient, ce moulin m’apporterait la richesse ou tout au moins une certaine aisance… Mais voilà ! Il pourrait faire un vent à décorner tous les bœufs de la contrée que ses ailes ne bougeraient pas plus qu’un menhir ! C’est bien pourquoi on ne me confie rien… Même si un fermier m’apportait son grain, il me serait impossible de le moudre…”

- ” Il ne faut jamais dire que c’est impossible… Ton moulin est en contre-bas soit, mais s’il était sur le haut de cette colline ? Ne moudrait-il point bien ? ”

- ” Dam’oui ! Il manœuvrerait bien alors ! Mais pour mon malheur ! Il n’y est point ! Et c’est grande méchanceté que de m’en parler ! Me bercer de songes creux ! N’avez-vous point autre chose à faire que de vous moquer des malheureux ?”

- “Mais telle n’est point mon intention. Je viens très sérieusement te proposer un marché… Donnant, donnant… ”

- “Donnant, donnant ? Auriez-vous oublié que je n’ai rien à donner ? Et de plus, je ne vois guère ce que vous pourriez faire pour que les ailes de mon moulin puissent enfin tourner. Cessons là ces enfantillages ! Arrêtez de vous gausser de moi et laissez moi tranquille à la fin !”

- “Pardon Cher Ami ! Mais tu possèdes ou plutôt tu possèderas bientôt une précieuse richesse… Ne tergiversons plus … Ta femme va te rendre père sans tarder.”

- “Oui… Mais comment avez-vous pu le savoir au fait ? !”

- “Suffit ! Je le sais et c’est tout ! Je te propose ceci : dès sa naissance, qu’il soit mâle ou femelle, l’enfant m’appartiendra, si demain, avant le chant du coq, ton moulin est transporté tout en haut de cette colline, sans qu’il en manque une seule pierre. Es-tu d’accord ? ”

- “Monsieur ! Arrêtez de plaisanter ! Vous êtes un fieffé farceur, mais je n’apprécie guère que l’on se moque ainsi de ma misère ! Transporter mon moulin sur cette colline ? En une nuit ? Autant tenter de réveiller un mort ! Même le diable n’y parviendrait pas !”

- “Détrompes-toi Yvon. Le Diable y parviendrait ; il te parle en ce moment.”

A ces mots Yvon sentit son poil se dresser tout debout. Il ota son couvre-chef si usé qu’aucune mite n’en aurait voulu pour son repas et balbutia, transi d’effroi :

- “Mon… Monseigneur… Je… Je suis très… Je suis très honoré de… heu… fff… faire votre connaissance… heu… Quoique… heu… votre… votre heu… votre réputation … soit heu… comment dire…heu… Un tant soit peu heu… Enfin… heu .. vous voyez ce que je veux dire…

Perfide comme à son accoutumée, Lucifer mit “amicalement” son bras autour des épaules du pauvre meunier et lui susurra :

- “Allons, mon gars… Décide-toi… Un simple oui et tes ennuis disparaissent… Ta famille connaîtra enfin l’aisance… Tu n’auras plus aucun souci…”

Yvon Kerbic se taisait, partagé comme d’habitude entre deux sentiments contradictoires : connaître enfin l’aisance, l’espoir d’un avenir meilleur, d’un côté… Et de l’autre, la répugnance de sacrifier au démon un enfant innocent, chair de sa propre chair. Sa conscience se rebellait, protestait tant qu’elle pouvait ; mais son indécision maladive le laissait sans voix…
Messire Lucifer, s’impatientait et avait bien du mal à conserver son amicale apparence… Sentant les hésitations du sieur meunier, il lui lança d’un ton agressif :

- “Allons ! Décide-toi bougre d’âne ! C’est oui ou c’est non ? Je n’ai pas que ça à faire, ne compte pas sur moi pour rester ici à prendre racine ! ”

Ainsi malmené, le pauvre Yvon Kerbic ne put résister, sa raison vacilla… S’armant d’une “virile” résolution, il opina du chef et conclut l’affaire en tapant dans la main du sinistre personnage.

Le Diable, tout content de son coup, s’éloigna en sifflotant, laissant notre meunier totalement hébété par l’horrible marché qu’il venait d’accepter. Soudain, cette décision prise sans l’accord de son épouse l’angoissait terriblement. Il resta perdu dans ses pensées jusqu’à l’heure du dîner et plus il ruminait sur son inconsciente décision, plus la peur tordait ses boyaux. Ce fut avec une figure longue d’une aune, qu’il rentra chez lui.

Pendant le repas du soir, il grignota sans appétit. L’oeil sombre, sursautant au moindre bruit, sa conscience lui rappelant sans arrêt son coupable marché. Il n’osait desserrer les dents de peur que sa voix ne trahisse l’inquiétude qui le minait depuis sa terrible décision.

Madame Kerbic, n’étant point bête, remarqua bien entendu le trouble de son époux et l’interrogea, inquiète :

- “Qu’as-tu donc, mon homme, pour avoir ainsi la figure toute de travers ?”

- “Moi ? Mais rien ! Que vas-tu chercher là ? ”

Là, pour le coup, l’épouse devint méfiante.

- “Ne mens pas. Je vois bien que quelque chose ne va pas !”

- “Mais non ! J’ai rien j’te dis ! Enfin, heu… j’ai un peu mal au crâne… mais ça passera… Une bonne nuit de sommeil et ça ira

En prononçant le mot nuit, notre meunier devint blanc comme linge, ce qui ne manqua pas évidemment d’attiser encore un peu plus les soupçons de sa femme ; mais repoussant chaque question avec un geste de mauvaise humeur, il se garda bien d’avouer son horrible pacte.

Le repas fini, ils allèrent se coucher. Mais pour Yvon, le sommeil tarda à venir. Et, notre meunier se tourna et se retourna encore entre les draps grossiers sans pouvoir goûter une seconde de tranquillité. Plus les ténèbres s’épaississaient, plus il comprenait la hideur de son acte et plus le remord le rongeait.

Ses paupières se fermèrent pourtant, mais ce ne fut pas pour lui apporter le repos. D’horribles cauchemars l’assaillirent, l’inondant de sueur, le faisant s’arc-bouter sur sa paillasse. Il se mit à tressauter comme une sole, se tortilla comme une anguille, et soudain beugla comme un veau :

- “Non ! Je ne veux pas ! Je refuse ! Au secours ! Il l’enlève ! A l’aide ! Je ne veux pas ! Non ! Aidez-moi !

Et dans un dernier sursaut, notre meunier se retrouva par terre, les quatre fers en l’air, l’air hagard.

Là, cela en était trop. Madame Kerbic se mit en colère ! Si son mari se retrouvait dans un tel état, c’est qu’il lui cachait quelque chose de grave. Il ne pouvait en être autrement…

- “Kerbic ! Cette fois, ça suffit ! Tu n’es plus le même depuis cet après-midi ! Tes paroles pendant ton sommeil le prouvent ; il s’est passé quelque chose de grave et tu vas me le dire illico ! ”

- “Mais non … Je t’assure… Il n’y a rien !”

- “Taratata ! Kerbic tu mens ! Je le vois bien ! ”

Trois heures sonnèrent au clocher de Guérande… Yvon, pâle d’effroi, entendait des bruits au dehors, des allées et venues, des grincements, des piétinements… Le démoniaque ouvrage s’accomplissait.

Sa femme l’assaillit de questions… Mais il résista encore… Ses réponses étant plus cousues de fil blanc les unes que les autres, Madame Kerbic continua de plus belle. Se faisant tour à tour suppliante, caressante, menaçante, elle finit par l’avoir… à l’usure. Il narra alors son étrange entrevue et avoua l’innommable marché qui en avait découlé.

La stupeur rendit l’épouse muette comme une carpe… elle resta interdite… un moment… D’un calme qui par chez nous annonce les plus violentes tempêtes… Puis la colère arriva, par vagues successives, et un flot d’injures se déversa sur notre meunier.

- “Imbécile ! Triple buse ! Idiot ! Lui dit-elle en le secouant comme un prunier. Comment as-tu osé nouer des relations avec le Malin ? De quel droit Môsieur se permet de vendre ainsi l’enfant à naître ? Stupide abruti ! Père indigne ! Quelle folie t’a pris ? Ton bon sens t’a-t-il abandonné ? Grand dépendeur d’andouilles ! Si je ne me retenais… Mais il y a plus urgent pour l’instant… En tout cas, dis-toi que ce n’est que partie remise, tu n’as pas fini d’en entendre parler ! ”

Yvon, tout contrit, ne pipait mot…

Son épouse se vêtit à la hâte et regarda par la fenêtre. Là, sous les pâles éclats de la lune, elle les vit…

Les corps d’un noir d’ébène ployant sous la charge, les queues fouettant l’air, une centaine de diablotins vaquaient méthodiquement au délicat travail assigné par leur démoniaque maître. A coups de cornes ou s’aidant de leurs griffes acérées, ils descellaient les pierres une à une, puis les hissaient en haut de la colline et les réassemblaient. L’aube était encore lointaine et l’œuvre était déjà aux trois quarts terminée.Le temps pressait…

Et La pauvre mère tournait en tous sens cet horrible problème : comment sauver l’âme de son enfant à naître. Quand soudain lui vint une idée… Apostrophant son époux atone, elle lui demanda :

- “Répète-moi mot pour mot les conditions de ton… pacte ? J’ai bien dit mot pour mot !”

Avec espoir mêlé de crainte, Yvon lui répondit :

- “Si, cette nuit, le moulin est entièrement reconstruit sur la colline, sans qu’il y manque une seule pierre, et ceci avant le premier chant du coq, l’enfant, qu’il soit garçon ou fille, appartiendra au Diable…”

Et ces derniers mots remplirent ses yeux de larmes, tant il était maintenant conscient de son ignoble marché.

L’idée devint lumineuse dans l’esprit de l’énergique épouse.

- “Tout n’est donc pas perdu…”, murmura-t’elle, avec un faible sourire plein d’espoir.

Elle se dirigea vers la cheminée et, avec une paire de pincettes, y pris quelques tisons encore rougeoyants. Puis, elle ouvrit discrètement la porte et à pas de loup se dirigea vers la meule de foin, située non loin du poulailler.

Là, elle déposa délicatement les tisons dans l’herbe bien sèche et souffla, souffla jusqu’à ce qu’une flamme claire et vive s’élève. La meule de foin mit peu de temps à se transformer en un véritable brasier.

Réveillé par la chaleur et la soudaine clarté, le vieux coq, tout déplumé et qui n’y voyait guère, ne douta pas un seul instant que l’intense lumière de ce feu ne fut point celle de son bien aimé soleil. Il s’empressa de se dresser bien droit sur son perchoir favori et, fièrement, lança un, puis deux, puis trois stridents cocoricos. Se sentant sans doute en forme, il en lança ensuite une bonne douzaine d’affilée, plus clairs et plus triomphants les uns que les autres.

A ce chant, la panique se répandit comme une traînée de poudre dans la laborieuse cohorte des diablotins. Ce fut une totale débandade ! Un sauve-qui-peut général ! La troupe infernale n’avait plus qu’une hâte : retrouver ses pénates !

Il restait une pierre, une seule pierre à poser… Le chant du coq rendait le marché caduc… Avec un soupir de soulagement, Madame Kerbic retourna tranquillement se coucher.

Un immense silence régna sur la campagne pendant quelques minutes. Le démoniaque maître d’œuvre, ne s’attendait guère à cet inattendu dénouement. Fort désagréablement surpris, il n’en revenait pas. On l’avait eu à son propre jeu… C’était tout bonnement inadmissible ! Il rentra soudain dans une rage folle ! Éructant de colère, il bondit vers la misérable chaumière, bien décidé à réduire ses occupants en poussière de poussière !

C’était compter sans les inépuisables ressources de l’épouse Kerbic. Cette dernière se releva, retourna vers la cheminée, y pris la Vierge, en faïence du Croisic, qui y trônait et, au moment où Lucifer pulvérisait la porte, elle tendit le bras, appliquant l’objet pieux sur le nez du redoutable intrus. Ce dernier fut pris d’une crise d’éternuements si violents que ses narines en éclatèrent. Ne lui laissant pas le temps de reprendre son souffle, l’intrépide ménagère l’attrapa ensuite par les épaules, le dirigea prestement vers la sortie et d’un magistral coup de pied dans le bas du bas des reins, l’éjecta proprement de son logis. Le Diable ne ferait pas la loi chez elle ! Qu’il se le tienne pour dit !

Dès les premières lueurs de l’aube, les époux Kerbic se rendirent au moulin et placèrent à l’endroit de la pierre manquante, la victorieuse petite statuette.

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Pendant tout le reste de la semaine, une terrible tempête secoua la Presqu’île Guérandaise. Satan se vengeait à sa manière. Le vent fut si violent, que les collines avoisinantes furent arasées et le paysage transformé à jamais. Mais le moulin resta en haut de sa colline sans que rien ne puisse désormais l’empêcher de moudre tout le grain de la contrée.

Yvon devint meunier effectif, sous l’œil attentif de son épouse qui continua, pour son plus grand bien, à le mener par le bout du nez. Les ailes du moulin tournèrent, tournèrent, rattrapant le temps perdu et la prospérité s’installa enfin dans la demeure des Kerbic.

(Texte repris sur le site NOVOPRESS/BREIZH)



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