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Assemblée nationale : Gilbert Collard (FN) dérape sur ses propres (?) étrons

Publié le 14 septembre 2012 par Kamizole

Assemblée nationale : Gilbert Collard (FN) dérape sur ses propres (?) étrons

Il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Je n’ai jamais apprécié Gilbert Collard même quand il n’était encore qu’avocat cherchant à se faire un nom par n’importe quel moyen peu ragoûtant, du moment que l’on parlât de lui et qu'il occupât le devant de la scène médiatique. Raciste et facho, il devait l’être depuis déjà bien longtemps sans oser le dire. Il a donc « brisé l’armure » selon l’ex-pression convenue. J’avais déjà pointé sa répugnante vulgarité - un sosie de Bernard Tapie sur ce plan mais si je n’aime pas ce dernier force m’est de reconnaître qu’il s’opposa toujours à Jean-Marie Le Pen avec la dernière énergie - lors de la soirée du second tour des élec-tions législatives : il allait « nous casser les couilles » ou nous « pen-dre par les couilles »… Les miennes, Dieu merci, ne risquant rien, il fait bien pire que me gonfler les nichons.

Cela commence en fanfare. Il apprend vite ce me semble le bré-viaire du Front national. Point étonnée d’apercevoir sur Google Actu ce titre d’un article du Figaro Tollé à l'Assemblée après une inter-vention de Gilbert Collard (12 sept. 2012) que je ne pus bien évi-demment qu’ouvrir. Je ne risque pas de remercier ce con de me faire avaler de travers mon premier café à 4 heures du mat ! Comme très souvent pour les articles du Figaro je n’ai pu ouvrir la vidéo (ma bécane n’est parait-il pas équipée du bon matos selon un avertis-sement que je lis en enregistrant le texte sur mon fichier ). Je l’ai trouvée sur un article d’Ivan Valerio sur le Lab d’Europe 1 Vidéo : Gilbert Collard déclenche un débat houleux à l'Assemblée nationale (12 sept. 2012).

Pour faire le plus court possible lors du débat sur les contrats d’avenir destinés aux jeunes qui ont quitté l’enseignement sans aucun diplôme ni général ni professionnel, Gilbert Collard a soumis aux députés un projet d’amendement visant à les réserver « en priorité aux jeunes de nationalité française ». Rien de bien surprenant puisque tout à fait dans la lignée de l’éternelle vulgate lepéniste de « La France aux Français » à « la préférence nationale » en matière de protection sociale. Pour mémoire, le Front national se fit retoquer par le Conseil d’Etat - cette manifestation de profonde islamophobie devant avoir lieu sur la voie publique - pour avoir voulu organiser une « soupe populaire »… avec du porc pour viande.

Gilbert Collard s'attirant bien évidemment une bronca des parle-mentaires présents dans l’hémicycle, il monta immédiatement sur ses grands chevaux en hurlant. De l’hystérie indignée dressée sur ses ergots - bien normal s’agissant du « coq » français. « Mais que vous ont fait les Français ? Mais que vous ont fait les Français ? Ah ! Bon, on n’a pas droit de parler de la France, ici ? Je vous laisse, je n’ai pas à parler à des gens qui n’aiment pas la France ! Je n'ai pas à m'expliquer devant une assemblée qui, dès que l'on se met à parler de la France, se met à huer. La honte est pour eux ! »…

Comme s’il s’agissait de cela ! Je crois aimer la France autant sinon plus que lui. Précisément la France que j’aime ne distingue pas entre ses habitants selon qu’ils ont ou non la nationalité française. D’autant qu’une telle disposition contreviendrait au principe constitu-tionnel d’égalité et serait censurée par le Conseil constitutionnel.

Avec son calme coutumier, Serge Letchimy, député (apparenté socia-liste) de la Martinique prit la parole pour remarquer que « M.Collard dit qu'on hurle parce qu'on a parlé de la France. Mais c'est lui qui hurle parce qu'on s'oppose à sa conception de la société française. Dans la société française, on ne fait aucune distinction de race, de couleur ou d'origine ».

Nous connaissons Serge Letchimy surtout depuis que ce proche d'Aimé Césaire interpella Claude Guéant qui, voulant stigmatiser l’Islam osa déclarer que « toutes les civilisations ne se valaient pas » - avec fermeté mais sans jamais hausser le ton comme un vulgaire Gilbert Collard, s’attirant en même temps et les foudres de l’UMP et l’embarras des socialiste guère courageux en cette occasion, épisode peu reluisant de la vie politique à la mode UMP que je ne pus manquer d’épingler comme il le méritait Valéry Pécresse ne « se grandit pas » en demandant à Hollande de se désolidariser des propos de Serge Letchimy (12 fév. 2012).

Tout aussi sobrement Marie-George Buffet (PC) rappela que les parents de ces jeunes - et parfois eux-mêmes quand ils travaillent dans ces jobs de merde qui sont le lot des jeunes vivant dans les quartiers les plus déshérités - payent des impôts (sur le revenu au plan national et des impôts locaux) et des cotisations sociales - en n’ayant garde d’oublier les taxes de plus en plus nombreuses qui se sont abattues sur nous comme misère sur le pauvre monde.

Ce parfait gnolgui avocaillon médiatique mériterait sans nul doute d’avoir sa marionnette aux Guignols de l’Info si ce n’est déjà fait. Je regarde rarement la télévision à cette heure. D’autant plus que dans la fougue de son emportement il ajouta « Dès que l'on parle de l'intérêt de la France, vous vous agitez comme des marionnettes ». Comme l’on disait dans ma lointaine cour d’école des Acacias : « C’est c’ui qui dit qu’y est ! ». Et toc ! Prends ça, bouffon.

Gilbert Collard ne manque pas non plus d’un signalé toupet lors-qu’il ose déclarer « ces emplois doivent être réservés aux Français car ce sont eux qui vont consentir aux sacrifices nécessaires ».

Qui va payer ces « sacrifices prétendus nécessaires » ? Gilbert Collard ? Que non point. Il bouffera sans se poser la question de savoir s’il a assez d’argent pour aller jusqu’à la fin du mois. Ce qui est loin d’être le cas des plus pauvres - presque 8,5 millions de personnes vivaient en 2010 en dessous du seuil de pauvreté - porté à 965 € - alors que nous apprenions en même temps que le pouvoir d’achat de la plus grande part des Français (lato sensu : ceux qui vivent en France) avait fortement baissé pendant la même période et que seuls avaient non seulement été épargnés mais avaient vu grossir leur pelote les 10 % des Français les plus aisés - dix pour cent des 10 % des plus fortunés du 10° décile sur l’échelle des revenus de l’Insee ! L’oligarchie

Qu’on la nommât « hyperbourgeoisie » selon la terminologie utilisée par le sociologue Denis Duclos dans un numéro déjà ancien du Monde diplomatique (août 1998 !) Naissance de l’hyperbourgeoisie fort opportunément sur titré « Une nouvelle classe s’empare des leviers du pouvoir mondial » ou « hyperclassse » comme l’économiste Daniel Cohen cité par Nicolas Demorand dans son éditorial de Libération Ziggourat (10 sept. 2012) « pour décrire un phénomène récent, histori-quement lié à la financiarisation de l’économie mondiale : l’enrichissement exponentiel des riches, devenus une «hyperclasse. Et, en parallèle, l’appauvrissement des pauvres et le grippage des mécanismes vertueux qui permettaient aux classes moyennes de s’élever socialement ». Des « gloutocrates » - ogres jamais assouvis de la chair et du sang des pauvres.

Appartiennent entres autres à cette répugnante race de vermine - il font l’actualité de ces dernières semaines et jours et j’y reviendrais abondamment mais je croule sous le travail en même temps que de fatigue - les Paul Polman Fralib : le patron d'Unilever refuse de céder la marque Eléphant (Le Monde 20 août 2012), Philippe Varin et la famille Peugeot avec une mention toute particulière pour la calamiteuse gestion du PDG : Barbara Leblanc ne s’y trompant pas "C’est la stratégie de Philippe Varin qui est remise en cause par Sartorius" (Usine nouvelle 11 sept. 2012. Un zeste de Bernard Arnault qui demande la double nationalité franco-belge (Flash-eco du Figaro 8 sept. 2012). Evidemment pour échapper à la nouvelle tranche d’imposition à 75 % bien qu’il s’en défendît et prétende qu’il paiera ses impôts en France. Mon cul ! D'autant qu'un article - belge - parle d'un terrain qu'il prévoirait d'acquérir à Uccle (banlieue de Bruxelles) pour y faire construire le futur siège de LVMH... Nous avons là le parfait « triumvir(Us) » français emblématique de la mentalité des ploutocrates multimilliardaires qui sévissent d’un bout à l’autre de la planète à l’heure de l’ultralibéralisme mondialisé.

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Quant à la « double nationalité » elle mérite un commentaire puisque tant les chiens de garde de la meute jappante de Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé que le Front national - n’est pas, Gilbert Collard ? - n’avaient pas de mots assez durs et des plus répugnants pour la dénoncer s’agissant des Français originaires d’Afrique (Maghreb ou Afrique noire). Comme si l'on ne pouvait en même temps aimer la France et son pays d'origine et désirer y conserver des liens - ne serait-ce que familiaux et culturels. Mon écossaise de mère m'en donna le plus parfait exemple. Dans leur esprit, les Français d'origine étrangère sont des traîtres en puissance.

Mais elle serait donc « classe » et tendance pour les patrons du COUAC-40 lors même que ce sont ceux-ci qui « trahissent » littéralement la France et les intérêts de la grande majorité des Français. Le « patrio-tisme » - économique - leur est aussi étranger qu'il le fut jadis aux « émigrés » nobles qui rejoignirent à Coblence l'armée de Condé pour attaquer les armées de la République - et donc la France ! - après la Révolution. C'est la première pensée qui me soit venue en apprenant que Bernard Arnault souhaitait acquérir la nationalité belge. De nombreux articles rappelant d'ailleurs qu'il est un « récidiviste » : il émigra aux Etats-Unis en 1981 et n'en revint que trois ans plus tard...

Ces multimilliardaires sont au demeurant fort amis avec Nicolas Sarkozy - ce qui est encore plus le cas de Bernard Arnault puisqu’il fut le témoin de son mariage avec Cécilia, ce qu’un certain nombre d’articles ne manquent pas de souligner et qu'il accueillit au Conseil d'administration de LVMH un certain Nicolas Bazire, également très proche de Nicolas Sarkozy et que nous connaissons déjà comme "porteur des valises" du Karachigate au Luxembourg et impliqué dans les sociétés écran qui y sont basées...

Le monde de l'UMP et le « beau linge », du Premier cercle des généreux donateurs aux commençaux de la « bande du Fouquet's » (Arnault en fut bien évidemment) est forcément étroit - oligarche oblige.

Bernard Arnault ferait rigoler un cheval - de préférence Jolly Jumper qui l’enverrait au diable par une ruades dont elle a le secret - quand il nie tout geste "politique" au sujet de sa naturalisation belge  (Le Point 10 sept. 2012). Ce n’est que cela ! Quand bien même souhai-terait-il bien évidemment ne pas payer le maximum cette année. Je ne sais si c’est Sarkozy ou quelque autre de la bande à Copé ou Fillon qui l’envoie monter au créneau.

Pour la liberté de licencier sans entrave c’est le PDG d’Unilever qui se met en colère contre la France (Le Figaro 20 août 2012). Vous aurez lu comme moi « contre la France ». Pas uniquement contre le pouvoir exécutif et/ou le Parlement : contre la France… Nous tous, les Français lambda qui refusons que les salariés deviennent une simple « variable d’ajustement » des profits de ces gloutocrates et que l’on mit sur la touche plus de 100.000 chômeurs, selon les plans sociaux prévus. Lors même que le chômage touche désormais - toutes catégo-ries confondues - quasi 5 millions de chômeurs, DOM compris.

Arnault et Polson ont un point commun : ils essaient de faire fléchir Hollande et Ayrault en maniant la menace. Pour Arnault c’est : je quitte la France - il aurait déjà organisé le départ des cadres supérieurs de LVMH (peu empressés de payer la surtaxe de 75 % sur leurs revenus) à New York - et nul doute qu’il déménagera le siège de la holding à Uccle dès que cela sera possible. Polson : je ne réaliserai pas les investissements prévus dans l’usine de dentifrices à Compiè-gne. Avant de délocaliser toutes les usines d’Unilever ? Redoutable rasoir à « double lame » !

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Qu’ils se méfient toutefois. Les Français sont volontiers frondeurs et signe qui ne trompe pas quant à « l’intégration » des étrangers : beau-coup réagissent avec la même alacrité dans les propos contre le pouvoir et les décideurs économiques quand les décisions leur font tort. Combien de temps les Français (lato sensu : ceux qui vivent en France quand bien même n’y pourraient-ils voter) accepteront-ils d’être sacrifiés aux intérêts des multinationales, de passer sous les fourches caudines de l’ultralibéralisme dévastateur ?

Il arrivera peut-être un jour que les quolibets ne suffiront plus à exprimer leur colère contre les exigences des dirigeants multimil-liardaires du CAC-40. Il est toujours fort dangereux de mettre en branle la révolte populaire. L’on connaît le point de départ des émeutes mais rarement la façon dont elles se terminent. Mai 1968 fut à cet égard une aimable - et joyeuse -plaisanterie.

Ces dirigeants se croiraient-ils à l’abri de leurs luxueuses rési-dences forcément ultra-protégées qu’il leur faudrait se souvenir - encore faudrait-il qu’ils aient quelque culture - qu’en marge de la Révolution parisienne, 1789 resta dans le souvenir des campagnes « l’année de la Grand peur » qui vit les paysans - pressurés à un point inimaginable par les nobles qui possédaient en fief la plupart des terres - attaquer leurs châteaux avec fourches, bâtons et tout ce qui leur tomba sous la main (ils n’avaient pas le droit d’avoir des armes à feu ni moins encore d’épées, signe de noblesse) qui furent souvent brûlés cependant que leurs occupants périrent souventes fois assas-sinés dans le même mouvement.


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