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Enseignant agressé : Trégey accuse le coup

Publié le 14 septembre 2012 par Bordeaux7

Enseignant agressé : Trégey accuse le coupUn professeur du lycée professionnel Tregey a été roué de coups mardi par un élève de 18 ans après une altercation lors d’un cours. L’élève a assené des claques et porté des coups avant d’être interpellé, indique la police.

Revenant sur cette sombre affaire, le proviseur du collège Dominique Margueritat a évoqué un différend qui a surgi pendant un débat en cours sur le «système politique du pays dont est originaire l’élève, le Maroc», une «situation pédagogique banale n’ayant rien à voir avec la religion». Selon lui, l’élève a voulu approfondir le débat et l’enseignant a refusé et sa colère aurait été provoquée par le fait que le professeur a menacé de prévenir son père. Selon une source proche de l’enquête en revanche, «ils auraient été en désaccord sur certaines personnalités du monde arabe», «mais il ne semble pas qu’il y ait eu de provocation» de la part de l’enseignant. Placé en garde à vue, l’auteur des faits «reconnaissait les faits, regrettait s’être emporté et présentait des excuses qui étaient acceptées, les personnels victimes déposant cependant plainte», a indiqué le procureur Claude Laplaud. L’élève doit faire l’objet d’une comparution dans les prochains mois devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne chargée d’une mission de service public et dégradations».

« Cela aurait pu éclater sur n’importe quoi d’autre »

Le ton serait monté très vite entre l’enseignant et l’élève qui s’en est pris, dans un premier temps, au mobilier de la classe. Les autres élèves ont alors été évacués et le lycéen a été convoqué chez le conseiller principal d’éducation. Très énervé, il s’en est une nouvelle fois pris au mobilier en apprenant que ses parents avaient été avertis de l’incident. C’est en sortant du bureau qu’il a croisé le professeur et qu’il l’a roué de coups avant de s’en prendre à une surveillante. L’enseignant, Christophe, âgé de 36 ans, a expliqué hier être «totalement indemne» physiquement mais «très amer» moralement. «Il ne m’a pas cassé la gueule, mais il m’a brisé le coeur», a déclaré l’enseignant, qui dit éprouver un «sentiment de trahison» de la part d’un élève qu’il apprécie particulièrement, et qui en plusieurs occasions par le passé l’avait même aidé à «tenir la classe». Conscient de l’écho national de l’incident, veut absolument «éviter toute récupération politique». Il avance ainsi prudemment sur le terrain très délicat du cours où est survenu le geste, «le fait religieux en France depuis 1880», et encore plus prudemment sur le motif du contentieux, la situation sociale, politique, le degré de démocratie au Maroc, pays dont la famille de l’élève est originaire. «Cela a éclaté sur cela, cela aurait pu éclater sur n’importe quoi d’autre», tant il avait senti son élève «plus tendu, plus susceptible, plus agressif» ce jour-là. «Mais ne tournons pas autour du pot», convient cet enseignant d’un lycée professionnel dans un quartier a forte mixité sociale: «Il est très difficile, voire impossible dans certains établissements et avec certains élèves d’aborder certains sujets sereinement. Il a indiqué par ailleurs qu’il» allait solliciter un entretien «constructif et courtois» avec le ministre de l’Education, Vincent Peillon, pour discuter des enjeux de l’école, à la lumière de son incident. De son côté, le ministre a condamné «fermement» les deux agressions. «J’ai demandé à ce que l’institution soit auprès des professeurs et pas seulement dans l’indignation  mais en même temps dans l’action judiciaire», a déclaré Vincent Peillon.•
Avec AFP

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