4À8 / Édition 1 # / Virginie Plauchut

Séries projetées → La Clôture → Aux détails je me suis accrochée

Extrait : la Clôture

Dans la continuité de certaines réalisations photographiques sur l’humain, j’ai entrepris plusieurs retraites au sein d’un monastère cistercien, communauté religieuse isolée, où pour se consacrer pleinement à Dieu, les moniales s’isolent du monde, derrière ce qu’elles nomment « la Clôture ». La vie des moniales prend sens dans la pratique ascétique de la foi. La forme instituée par Saint Benoît qui reprend les sept offices quotidiens indiqués dans l’Évangile. Les temps de prières, de travail et de loisirs ne sont pas strictement cloisonnés, la pratique de la foi apparaît en filigrane dans chaque activité. Ces femmes ont voués leur vie à la prière et la contemplation. À la fois sœurs, mais aussi épouses fidèles du Christ, elles se rejoignent dans cet amour infaillible qu’elles vouent à Jésus. Cette vie monastique qu’elles ont toutes choisie dans la sérénité et qui leur permet une vie intérieure à la hauteur de leurs aspirations, se reflète dans chaque parole et chaque geste qu’elles posent.Une retraite spirituelle, c’est une façon de suspendre le temps, de partir à la recherche de soi, de se soustraire au quotidien. Le contexte dans lequel est bercée l’âme est propice aux questionnements, aux réflexions, à l’introspection. On explore le silence et la solitude.

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 Extrait : Aux détails je me suis accrochée

L’ensemble présenté ici met en regard des photographies de l’ordre du banal, rien n’est fait pour attirer l’œil, tout se passe entre les images, dans le fil conducteur qui les lies les unes aux autres. Dix hôtels en quinze jours, je suis partie à ma rencontre, j’ai exploré mon inconscient et me suis raccroché aux petits détails qui remplissaient les lieux d’accueil à ma solitude. J’ai laissé filer le temps et sans réel but, J’ai erré d’un lieu à l’autre, laissant les détails se confondre. J’ai suivis les traces de ce mouvement, ces fragments d’une histoire, d’un voyage solitaire. J’ai tenté de saisir la matière, la banalité du moment, la solitude de l’instant, les détails comme autant d’états d’âme aux nuances subtiles, discrets échos de ma résonance intérieure. J’ai cherché une sensation de présence dans l’espace vide, j’ai trouvé la complicité entre mes émotions et la rencontre avec le réel. Il m’a semblé parfois parler à mon silence. Chaque détail est un cri dans ce silence. Ces photographies condensent des éléments indicibles, des impressions, des pensées, elles rendent compte d’un aspect physiques des choses tout en donnant à voir une sensation.

« Vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le plein ciel… » C. Bobin

Photographe autodidacte, je me se sers de la réalité pour dire quelque chose, parfois je la voile, surexpose le propos. Aux confins de la poésie et de la subjectivité, mes photographies s’articulent autour des notions d’intimité, d’introspection, de solitude voire de huis clos. Née en 1976, Virginie PLAUCHUT est une photographe française. Elle débute la photographie de manière autodidacte en 2009. Après sa première exposition solo à Lisbonne en août 2010 à la Colorida Art Gallery, Virginie PLAUCHUT exposera à de nombreuses reprises en France en 2010 et 2011. Son travail a notamment été exposé en 2011 lors de 7ème biennale d’art contemporain de Nîmes à la Galerie du Lac gelé, et dans le cadre du festival Off des rencontres photographiques d’Arles à la galerie Le Coffee Socks.