Une écriture simplifiée, "plus légère et accessible", et un grossier élagage des citations latines furent pensées par le penseur - à moins que ce ne soit par son éditeur, ou quelque autre belle personne envisageant les menus profits de quelques millions d'exemplaires supplémentaires.
On comprend mal, quoiqu'il en soit, ce qui peut pousser un écrivain à avoir un style, une philosophie, une psychologie, et autres absurdités desquelles abusèrent jusqu'à la nausée des auteurs si ringards que Dostoïevski. Franchement, son Raskolnikov, il nous prend la tête. Comment voulez-vous balancer ses "clashs" sur Twitter ? Alors, des citations latines ?! Horresco referens !... Un tel écrivain devrait être interné sur-le-champ.
Et en un sens, il faut bien donner raison à Eco : le lecteur, abruti par un gigantesque travail de sape culturel, validera son Nom de la rose pour les nuls. Alors, bravo Umberto, c'est superbe. Pour garder des lecteurs, les écrivains détruisent ce qu'il leur restait de littéraire.
Péguy écrivait, contre les Républicains, qu'il est important que les Républicains l'emportent, certes, mais qu'il est plus important encore que les Républicains soient effectivement Républicains. Ça nous la baille belle que la >> littérature << se vende encore : elle n'a plus rien de littéraire.
De la même façon, je pense que les touristes n'iront plus admirer le Taj Mahal, monument beaucoup trop beau et trop complexe pour l'humain du XXIe siècle. Je propose donc qu'on le rase, lui aussi, et qu'on le reconstruise de manière à le rendre plus léger et accessible :
Le futur Taj Mahal, accessible à homo twitterus