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Rien de grave, roman de Justine Lévy

Publié le 16 septembre 2012 par Mpbernet

rien

Comme il est difficile d’exister quand on est la fille d’un homme surdoué, hyper-médiatisé, et qu’on a épousé un homme-enfant, lui aussi, intelligent, beau et égocentrique !

C’est ce qui arrive à Louise, jeune écrivaine douée mais qui doute complètement de son talent, persuadée de ne jamais pouvoir être à la hauteur. Il faut dire que cette pauvre petite fille est riche d’une famille encombrante. Sa mère, ancienne beauté fantasque à peine plus âgée qu’elle, se meurt doucement d’un cancer du sein, son père, dandy pourfendeur d’injustices et qu’elle aspire à ne pas décevoir, son mari, universitaire mondain séduisant et pourtant complexé. Pourtant, elle a déjà connu le succès avec un premier roman, elle existe toute seule …

Mais, après cet amour fou de deux enfants immatures, survient Paula, la sublime femme-Terminator : celle qui, sans aucune vergogne, vivant avec le père d’Adrien la nuit couche avec son fils l’après-midi, dans la chambre du rez-de-chaussée où les oiseaux ont bâti un nid, et où Louise ne vient jamais car elle a peur des oiseaux.

Adrien et Louise divorcent. La rupture est atroce. Mais au final, Louise recommence une vie avec Pablo. Elle dit : « je sais qu’on ne peut pas rompre bien ». Et à la différence de ce qui s’était passé avec Adrien, elle va accepter de porter l’enfant que Pablo veut d’elle. Elle n’a pas trente ans … elle va enfin commencer à arrêter d’avoir peur d’être vivante.

L’écriture est une thérapie bienfaisante pour tous ceux qui ont connu un traumatisme physique ou affectif. C’est bien connu, mais ce n’est pas donné à tout le monde. Justine Lévy, fille à papa, livre ses confidences les plus intimes avec abandon. Au-delà du fait que derrière les noms, les personnages de la vraie vie sont connus de tous, elle analyse avec une lucidité désarmante les caractères des protagonistes de cette mini-tragédie familiale et médiatique. Le style épuré, acéré, moderne, déconcerte mais « prend » aux tripes. Elle en veut particulièrement à Paula, mais c’est bien Adrien qui traîne un problème d’égo et de compétition avec son père, et aussi son beau-père. Quant à Louise, sa descente aux enfers des amphétamines n’a pas contribué à garder Adrien.

Ce n’est pas le premier livre de femme abandonnée que je lis (le plus abouti serait peut-être celui de Françoise Chandernagor) et je ne me rends pas compte de ce que peut détruire un amour ainsi envolé. Moi, j’ai eu tant de chance : l’amour de mes 18 ans est toujours auprès de moi. Mais il est vrai que vivre dans le tourbillon médiatique ne facilite pas la stabilité des couples !

Rien de grave, roman autobiographique de Justine Lévy, Le livre de poche, 221 p. 5,50€

Lu il y a un certain temps mais je retrouve mes impressions de lecture.

Mais est-ce nécessaire de faire sa thérapie ainsi ??


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