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Le fond de l’art effraie : récit de guerre culturelle

Publié le 17 septembre 2012 par Copeau @Contrepoints

Ancien étudiant des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, David Miège, le dessinateur bien connu des lecteurs du Cri du contribuable, est un rescapé de l’enseignement artistique post-68. Son témoignage sur « les parasites du non-art officiel » est paru dans les Dossiers du Contribuable n°8 « Les folies de la culture bobo ».
Un billet d'humeur de David Miège.

Le fond de l’art effraie : récit de guerre culturelle
Parfaitement, Môssieur, j’y étais ! Et décoré en prime ! Il y a des diplômes, surtout celui des Beaux-Arts, qui valent des décorations de guerre culturelle !

Car question combat esthétique, il faut savoir tenir le choc, ne pas se laisser enliser dans le bourrage de crâne obligatoire de l’art contemporain. J’avoue, j’en ai bavé à « conceptualiser » à tour de bras, à subir des théories vaseuses autour d’un Tampax collé sur fond blanc ou sur un urinoir façon Marcel Duchamp.

En cette fin des années 1980, hors l’art conceptuel (nouvel académisme qui ne dit pas son nom), point de salut. Chaque école des Beaux-Arts se devait d’avoir son quota d’« installations in situ », pour reprendre le jargon.

Moi qui en pinçais pour de grandes fresques peintes très lyriques, j’en ai pris pour mon grade : obligé de me coltiner des lectures indigestes, aux confins de la psychanalyse, si je voulais mériter une maigre UV et pas question de salir un pinceau, ou le moindre pastel : « Verboten ! » Trop ringard, terriblement réactionnaire !

Commissaires politiques

De toute façon, les rares professeurs qui se targuaient de nous transmettre la moindre parcelle du métier de peintre, étaient tout de suite mis à l’index ! On leur préférait « l’intervenant », le parasite fonctionnaire du non-art officiel qui n’avait jamais touché le moindre bout de l’ombre d’un pinceau et qui s’en vantait.

Que n’ai-je dit, le jour où avec toute ma splendide candeur juvénile, j’osais m’enquérir auprès d’un de ces commissaires politiques de la recette d’un parfait glacis. Direct au tribunal militaire pour désertion, déviance vis-à-vis de l’enseignement post-1968 officiel et obligatoire ! Chez ces gens-là, on ne plaisante pas avec le « Petit Livre rouge » !

La moindre vue d’une peinture léchée leur donnait des hauts le cœur ! Pas question d’avoir l’esprit petit bourgeois, le fascisme ne passait pas !

Rescapé des Beaux-Arts, je devrais à juste titre réclamer une pension d’ancien combattant voire d’invalidité…

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Sur le web.

Les Dossiers du Contribuable n°8 « Les folies de la culture bobo », 4,50 € sont en vente depuis le 1er août chez votre marchand de journaux (www.trouverlapresse.com).


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