Il paraîtrait...

- que 4000 infarctus par an, en France, sont liés au stress au travail. C’est une étude qui nous le dit. Le constat est presque effrayant. Et tout le monde doit mourir d’envie, ou plutôt survivre d’envie, que ces 4000 vies soient épargnées. Sus au travail, donc, démissionnons, ou préférablement faisons-nous licencier et profitons du chômage. Je parle ici à ceux qui le peuvent, j’étudierai le cas des professions libérales lorsque mon stress sera trop grand. Le travail, c’est la santé, rien faire c’est la conserver, Henri Salvador le chantait en 1965, c’est vous dire si on sait comment faire pour éviter les crises cardiaques. On me rétorquera que le chômage est régulièrement moins rémunérateur que le travail. Soit ! Même si le calcul peut être refait en fonction des prix des carburants, de la garde des enfants, du repas du midi, des vêtements qu’il faut sans cesse racheter alors qu’un bon jogging Décathlon fait l’affaire à la maison. Mais bon. Sus au stress alors. Mais qui saura faire la part des causes, les raisons ne manquent pas pour que le stress naisse, celui lié au job, la circulation pour y arriver, les fins de mois difficiles, les défaites de son équipe préférée dans son sport préféré, et la vision dans sa main d’un vieil iPhone 4 lorsque les articles sur le 5 pullulent ? Qui saura ?, hurlait Mike Brant ! Une tite discussion du café du lundi matin ?

- que Chanel a été condamnée, vendredi, à 200 000 euros de dommages et intérêts pour contrefaçon du motif d’un petit sous-traitant de Haute-Saône, World Tricot. Quand on vous dit que ce monde marche sur la tête ! Si les contrefaits contrefont, on retombe sur nos pattes après salto ? World Tricot avait démarré comme atelier de réinsertion de femmes grâce à un chèque de la fondation Abbé Pierre. Belle initiative. Puis sept années de procédure, pour une victoire au goût amer ! La société est en liquidation judiciaire depuis juin 2010. Faute de capitaux, World Tricot n'avait pas réussi à honorer le plan de continuation qui lui avait été accordé par le tribunal en janvier 2009 et aucun repreneur ne s'était manifesté. Et s’ils les avaient eus ces 200 000 euros à l’époque, s’en seraient-ils sortis ? Une tite discussion du café du lundi matin ?

- que le quartier Château Rouge, autour de la station de métro Barbès, est la seule Zone de Sécurité Prioritaire de Paris intra-muros. On pouvait donc flâner dans la capitale, tranquille, partout ailleurs, avant, et désormais, on le peut aussi, là-bas. Les CRS occupent les grands axes comme dans les 15 autres ZSP mises en place en France. Les journaux exagèrent tout. A leur lecture, on eût pu croire que les coins dangereux étaient plus nombreux. Non, il n’y en avait que quinze et désormais, ils sont sécurisés. Vous pouvez sortir la nuit portable à l’oreille et billets dépassant de la poche, pour aller acheter votre herbe ou vos somnifères, chacun son truc ! Que faire d’autre qu’ironiser ? Je ne dis pas comment faire. Je ne sais pas comment faire. Quelqu’un sait-il comment faire ? Faut-il sortir le mot utopie de sa poche, croire que la délinquance disparaitra avec une croissance qui crèverait les plafonds et le mot chômage qui aurait disparu du vocabulaire, son taux de 0% l’ayant rendu obsolète, et donc attendre quelques années, les yeux dans le dos, à droite, et à gauche, les cadenas sur les chaînes qui entourent les barres antivol des volants de nos voitures équipées d’alarme ? Une tite discussion du café du lundi matin ?