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Délocaliser le luxe

Publié le 17 septembre 2012 par Gommette1

La Biennale des Antiquaires a ouvert ses portes au Grand Palais, un événement d’exception, véritable manifeste du « génie français », une exposition d’une rare qualité qui sera peut-être la dernière… En effet, sous le joug d’un socialisme qui nivèle par le bas une société civile étranglée par les impôts et les charges, sous la férule d’un gouvernement d’une hallucinante incompétence qui dévalorise le labeur, insulte les entrepreneurs et stigmatise la réussite, ce type d’événement paraît désormais incongru.

Les socialistes, qui n’aiment ni le travail ni l’argent, devraient pourtant se pencher sur une réalité économique qu’ils ignorent totalement. Alors qu’ils brament dans les médias leur haine des « riches » et tentent avec si peu d’habileté de favoriser l’entreprenariat français par un patriotisme moralisateur, des petits signes pointent ici et là et révèlent notre extrême fragilité face à un monde qui bouge et bouleverse les équilibres d’hier.

Dans son édition du 14 septembre, le quotidien Les Echos rapportait les propos de Christian Deydier, Président du Syndicat des Antiquaires organisateur de la Biennale : « Je suis prêt à délocaliser la Biennale à New York ou Hong Kong si nécessaire. On s'embête à faire venir des acheteurs étrangers à Paris, alors qu'il n'y a quasiment plus de grands collectionneurs en France ! » En effet, si l’Europe et plus particulièrement la France peuvent se targuer de dominer le secteur du luxe, ce quasi monopole peut rapidement s’effondrer. Et c’est une illusion de croire que le luxe ne peut être délocalisé… Quoi qu’en dise les politicrates, tout est délocalisable !

D’autant que les marchés futurs dans le secteur du luxe ne sont plus nos vieux pays, mais les émergents : le Brésil, l’Inde, la Chine… Aujourd’hui, grands consommateurs de luxe, ces continents seront demain de grands acteurs de cet univers d’exception. Qu'on en juge, la Biennale des Antiquaires qui accueille la haute joaillerie parisienne a loué ses cimaises à Wallace Chan, le premier joaillier chinois à entrer dans ce cénacle très sélectif.

Nous sommes sur le déclin et la classe politique l’accélère par sa médiocrité, son affligeante absence de vision. « La France est en passe de sortir de l’écran radar du XXIe siècle, écrit Nicolas Baverez dans son dernier ouvrage (Réveillez-vous ! chez Fayard). Plus l’Histoire accélère, plus elle regarde vers son passé, vers d’improbables utopies ou d’introuvables modèles alternatifs. Or, ce n’est pas la France qui arrêtera le XXIe siècle ; c’est le XXIe siècle qui s’apprête à expulser la France du cours de l’Histoire ». Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la tiers-mondisation française, c’est maintenant…


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