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pour en finir sur un silence

Publié le 18 septembre 2012 par Micheltabanou

Je suis de retour sur Paris en survolant d’une part Cracovie et d’autre part Prague… des villes de rêve, des villes lumières de notre vieille Europe. Après un séjour de travail et de festivités à Brovary, Ukraine, le temps des réalités locales et nationales s’annonce déjà dès l’embarquement avec la lecture de la presse française ! Au local j’en veux pour témoignage la dure semaine de procès qui va s’ouvrir au tribunal de Créteil avec en toile de fond les « tournantes » de Fontenay. J’ai la nausée pour ces victimes de la barbarie machiste d’une petite meute d’individus qui a perdu le sens des valeurs de l’humanisme et qui sont le témoignage d’une société décomposée, d’une société ultra libérale qui prône la puissance, l’individualisme et l’argent comme symbole de la réussite, de l’ascension sociale. Toute notre jeunesse des cités ne doit pas s’imprégner de cet exemple ou ne doit pas plier l’échine face aux intimidations groupusculaires des squatters des cages d’escalier ou des entrées… Ces individus qui seront jugés sont le produit d’une société où notre système éducatif, les parents, ont lâché sur les bas-côtés la responsabilité morale qui était de leur ressort. Des monstres, acculturés, sont sortis du ventre de cette société. Ils violentent, ils cognent et font régner leur loi et surtout celle de leur plaisir. Ils se croient hommes alors qu’ils ne sont que bêtes. Ils ont des personnalités construites sur des bases narcissiques, égocentriques avec de fortes intolérances à la frustration. Frustration engendrée par leur situation d’échec ou d’horizons perdus.

Des jeunes filles ont payé cher la voracité dominante de ces petits coqs montés sur leurs ergots et prêts à déboutonner leurs braguettes pour exhiber leur triste attribut. Mais ce qui me désole le plus c’est l’intolérable désintérêt de certains, l’inqualifiable volonté de minimiser les faits, l’implacable explication déraisonnée de signifier que cela ne peut exister chez nous ! De se murer dans l’enfermement collectif du silence ! Si! Si ! c’est absolument réel et depuis des ans cette connerie m’irradie de colère. C’est comme le nuage radioactif de Tchernobyl qui pour certains ne pouvait traverser nos cieux comme stoppés par le miracle d’une frontière! ou commela canicule qui l’été passe au-dessus des villes en prenant le soin d’éviter les maisons de retraites… Mais si ! c’est chez nous que cela s’est placé et tout simplement avec des gosses de nos écoles, de nos immeubles, de nos quartiers où nous cherchons toujours à développer des politiques sociales de proximité, de solidarité ! Ou nous déployons des tonnes de dispositifs ! Je fais un parallèle avec un autre mal qui doit toujours s’ancrer dans le « secret » de la famille : l’inceste, autre violence sexuelle, autre domination insolente de la violence. Pour les « tournantes » on observe le même édifiant silence du secret de famille. L’échelle est toute autre mais l’effet est le même : la déstructuration d’individus, l’impossibilité de la reconstruction et l’enfermement de la victime à opposer au silence des proches ( pour la famille ), au silence des tiers ( pour la collectivité ). Il faut que notre société prenne à bras le corps ces questions de violences. De violence faites aux femmes en l’occurrence et j’espère que dans cette semaine de « justice » notre ville saura laver cette goutte d’impureté et prendra la résolution de ne point fermer les yeux. J’en connais malgré tout certains qui tendaient à minimiser les faits qui vont avoir un réveil agité ! Souhaitons que cela augurera d’un futur plus clairvoyant !

Post-scriptum : j’écrivais ces lignes dans l’avion hier. Aujourd’hui sur le chemin du travail je parcours les pages 94 du Parisien ( hier c’était Libé ) et cela continue avec cette affaire ! avec le funèbre rappel de cutie sur la personnalité perverse de Mahamadou Doucoure qui a entamé son funeste parcours dans ces tournantes où il assénait les coups pour le finir en 2010 par l’assassinat de sa compagne et le rapt de son fils ! Autre affaire qui avait soulevé l’émotion dans notre ville !


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