Vers 10h30 GMT (12h30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 113,85 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, grignotant 6 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en octobre cédait 35 cents, à 96,27 dollars.
Les cours du baril avaient évolué lundi en légère baisse, digérant l’annonce de mesures exceptionnelles de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed), avant de piquer brusquement du nez environ 20 minutes avant la clôture du marché new-yorkais, le Brent comme le WTI décrochant d’environ 4 dollars en quelques minutes.
« Il y a eu un mouvement de vente soudain, inattendu, et jusqu’à présent inexpliqué, dans un volume d’échanges qui a brusquement gonflé », soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
« Pour justifier cette chute, les premiers +coupables+ qui viennent à l’esprit sont une erreur algorithmique (dans les échanges électroniques) ou une erreur de saisie commise par un courtier (« fat finger ») », ajoutait-il.
Cependant, s’étonne M. Hufton, « les prix n’ont pas connu une reprise-éclair ce mardi après leur plongeon-éclair » de la veille, comme c’est souvent le cas lorsque le marché reprend ses esprits après avoir été déstabilisé par une erreur évidente de courtage.
« De telles fluctuations des prix sont de nature à relancer les critiques sur les échanges électroniques à haute-fréquence » qui permettent à des programmes informatiques de réaliser des opérations de marché à la micro-seconde près, « et sur l’influence excessive des investisseurs spéculatifs sur les principales matières premières », remarquait-on chez Commerzbank.
Autre raison de l’étonnement des analystes, « les cours ont chuté exactement en même temps à Londres et à New York, ce qui suggère non une erreur technique mais plutôt une stratégie de prises de bénéfices éclair par des acteurs majeurs du marché », avançaient les experts du cabinet énergétique JBC Energy.
De fait, plusieurs analystes évoquaient des rumeurs persistantes sur une utilisation des stocks stratégiques américains de brut à moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine, pour faire baisser les prix de l’essence — alors que les cours du pétrole à New York ont franchi vendredi le seuil symbolique de 100 dollars, considérés par certains comme une « ligne rouge ».
L’utilisation de réserves stratégiques augmenterait encore l’offre déjà abondante d’or noir sur le marché américain (les stocks de brut du pays étaient en juillet au plus haut depuis 22 ans) et exercerait de fait une nette pression baissière sur les prix.
Par ailleurs, « le marché du pétrole avait largement anticipé les mesures exceptionnelles de la Fed (pour soutenir l’économie), et maintenant que le suspense est terminé, la nouvelle question est: est-ce que ces mesures sont suffisantes (pour relancer la demande de brut) et combien de temps vont-elles faire effet? », ravivant la prudence des opérateurs, ajoutait JBC Energy.
Cependant, « il y a peu de potentiel » pour une baisse prolongée des cours, alors que la récente vague de violences dans le monde arabe, tout comme les tensions persistantes entre l’Iran et l’Occident alimentent les risques sur les approvisionnements d’or noir de la région, tempéraient les experts de Commerzbank.
source : AFP
Avis rédaction : L’hiver approche en europe, la consommation devrait repartir à la hausse, avec la hausse de l’euro des derniers jours de nombreuses sociétés tentent de renflouer leur stock.