Magazine Humeur

Le pétrole et l’environnement

Publié le 18 septembre 2012 par Raymondviger

À la fin de ce voyage, j’ai passé 2 jours à écouter les témoignages, lors des audiences publiques fédérales auprès des Haïdas et des habitants de l’île (en Colombie-Britannique) qui refusent le projet controversé de Enbridge. Les gens pleuraient d’émotion, d’amour du territoire. Ils se sont unis et ils ont tous partagé leur cri du cœur pour protéger le monde naturel. Ils n’ont attaqué personne dans leurs mots. C’était un hymne à la beauté du monde, affirmant qu’aucun argent ne pourrait acheter la valeur de l’océan. Un hymne dans lequel les Autochtones et les nouveaux arrivants ne faisaient qu’un. Ça m’a fait penser au Plan Nord qui va trop vite, et à ces voix qui ne sont pas écoutées.

Le Projet Enbridge

Le projet en question propose de construire un pipeline de 1 170 km afin d’acheminer le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta, vers le nord de la Colombie-Britannique où il serait chargé dans de superpétroliers à destination de l’étranger.

La société Enbridge fait miroiter, sur son site Web, de nombreux avantages pour les habitants de cette province. Elle promet 4 000 emplois sur 3 ans dans la construction, ainsi que d’autres emplois à long terme. Et puis des centaines de millions en revenus de taxes et de grandes retombées économiques.

De plus, la majorité des emplois pourrait être réservée aux Autochtones, auxquels la société offre une participation de 10% des actions. Enbridge prétend aussi avoir conclu de nombreuses ententes de principe avec des communautés autochtones, le long du corridor proposé pour le pipeline.

Les Premières Nations

Selon les représentants de plusieurs Premières Nations, il est faux de prétendre que ces ententes ont été nombreuses. D’ailleurs, plusieurs de ces représentants, rassemblés en mai dernier, ont déclaré : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre nos terres et nos eaux contre cette menace de Enbridge. »

Mais les Autochtones ne sont pas les seuls à vouloir défendre leurs territoires, car les environnementalistes se joignent au mouvement de résistance.

Les deux groupes mettent en garde la population contre la destruction d’écosystèmes riches, mais fragiles, que la circulation des pétroliers menace. La faune et la flore indigènes sont à risque, autant les baleines que les rares «spirit bears» (les grands ours de couleur claire), autant les fonds marins que la forêt pluviale.

Les audiences publiques

Le gouvernement fédéral a lancé des audiences publiques qui doivent se terminer en septembre 2012. La commission remettra son rapport en décembre. Selon The Economist de Londres, en même temps, le gouvernement canadien s’empresse d’enlever tous les obstacles bureaucratiques afin de faciliter l’avancement du projet. Ce qui pourrait accélérer, en même temps, la réalisation d’autres grands projets de développement dans diverses provinces, dont le Québec.

C’est le ralentissement des exportations de produits pétroliers vers les États-Unis, causé par l’exploitation du gaz de schiste américain, qui explique la hâte du fédéral. Ce que notre voisin du sud n’achètera plus devra être vendu ailleurs au plus tôt. Et pour cela, la construction de nouveaux pipelines est considérée comme essentielle.

Dans ce cas, le sentiment d’urgence des impératifs économiques risque encore de reléguer à l’arrière-plan la prudence écologique, la logique du développement durable. Et puis, tout simplement, l’amour de la nature, le sentiment d’appartenance avec elle que partagent les Premières Nations, c’est-à-dire la qualité de vie dans son sens le plus pur.

Le danger qui plane sur le nord de la Colombie-Britannique menace aussi le Nord québécois. En période de précarité économique, les milliers d’emplois et l’enrichissement que le Plan Nord québécois fait miroiter, par exemple, risquent d’occulter complètement la prudence écologique. Et de noyer les protestations sous la propagande économique.

Grand vernissage sur l’environnement les 28, 29 et 30 septembre prochain au Café Graffiti. 4237 Ste-Catherine est. Infos: (514) 259-6900.

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