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Une pilule qui a du mal à passer

Publié le 19 septembre 2012 par Jean-Didier
La semaine dernière, nous pouvions découvrir un sondage BVA pour HRA Pharma sur l'opinion des femmes âgées de 16 à 45 ans quant à la contraception d'urgence. Rien d'étonnant à ce que ce laboratoire s'intéresse à ce sujet: les deux médicaments princeps utilisables en France en contraception d'urgence, Norlevo et EllaOne, figurent dans son catalogue.
L'INSERM met en lumière le seul enseignement qui me semble important de ce sondage: le sentiment de culpabilité et de honte à l'utiliser ressenti par 20% des femmes. Une autre information me glace: le pharmacien est parfois perçu comme moralisateur par les mineures. Le pourcentage de mineures ayant cette perception est absent des résultats. Je serais très curieux de le connaitre.
Cette attitude du pharmacien garant de la bonne morale sociale ne m'est pas étrangère. Plusieurs fois il m'a été donné de l'observer au comptoir ou d'entendre des confrères se vanter de leurs exploits. Oui, faire pleurer une adolescente semble être un fait de guerre remarquable.
La contraception d'urgence est un droit. Son libre accès anonyme est un droit. Sa gratuité pour les mineures est un droit.
En dispensant la pilule du lendemain, le pharmacien d'officine a des devoirs.
Passant de côté les oublis de pilule, que savons-nous des raisons qui ont amenées à ce que le rapport ne soit pas protégé? Avec les études sur la prévention de la transmission du HIV, nous avons découvert le concept de négociation du préservatif. Négociation: pas toujours facile de dire non. Pas toujours envie non plus. Et que dire de ces pauvres écervelées qui reviennent tous les mois? Mais que savez-vous de leur vie sexuelle? Celle-ci est-elle assumée auprès des parents? Car oui, prendre la pilule, c'est aller chez le gynécologue, aller tous les trimestres à la pharmacie. Cela signifie avoir des lignes qui apparaissent sur les décomptes de l'Assurance Maladie. Cela signifie devoir parler avec ses parents. Pourquoi les pass contraceptions ont-ils été crées dans certaines régions à votre avis?
Toutes ces premières questions ne trouvent leur réponse que lors d'un entretien avec la personne. Un entretien fondé sur la base de l'acception inconditionnelle (poke carl Rogers) et non sur la stigmatisation. C'est cette posture qui permettra au pharmacien d'évoluer dans sa relation avec les patients.

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