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Weeds [8x 12 & 8x 13 - Series Finale]

Publié le 19 septembre 2012 par Lulla

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It's Time, part 1 & 2 (Series Finale) // 1 280 000 tlsp.

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   "Little Boxes On The Hillside..." Cette rengaine, comme les Botwin, me manquera. J'avais pris l'habitude qu'ils rythment mes étés avec leurs aventures complétement folles aux quatres coins des Etats-Unis, jusqu'au Mexique et même Copenhague ! Quant on prend du recul sur tout ce qui s'est passé en huit ans, ce que nous invite à faire le générique de la dernière saison, on se rend compte à quel point la dramédie satirique sur les banlieues américaines, née quelques mois seulement après Desperate Housewives, a évolué au fil des années sans perdre trop d'adicité, en même temps que ses personnages ont grandi; combien elle a su se réinventer saison après saison, sans avoir peur de changer totalement de décor; combien rien ne laissait finalement présager qu'elle dure si longtemps (c'est beaucoup huit ans pour une série du câble) ! L'oeuvre de Jenji Kohan a forcément essuyé quelques échecs, certaines salves ayant été moins bonnes que d'autres, certains délires n'ayant pas eu l'effet escompté et certains personnages secondaires n'ayant pas été à la hauteur de la bande principale. Mais Weeds forme au bout du compte un ensemble cohérent et ce dernier épisode permet de conclure dignement mais pas brillamment cette improbable série familiale, car c'est ce qu'elle est avant tout. 

   Je sais que ce double épisode final n'a pas fait l'unanimité et je dois avouer que j'ai moi-même beaucoup de réserve à son égard. J'ai mis un peu de temps avant de rentrer dedans, déstabilisé par ce saut dans le temps inattendu qui ne semblait pas nécessaire. Sur le coup, j'en ai un peu voulu à l'équipe créative. Puis en y réfléchissant bien, j'estime qu'ils ont été fidèles à eux-même : ils ont réinventé l'univers de la série une dernière fois en la transportant dans un futur pas si lointain du nôtre où l'iPhone en est à sa 20ème version et est plus fin que fin. Le problème ne vient pas tant de l'idée mais de l'exécution. On a beau nous dire que nos héros ont vieilli, il ne suffit pas de coller une barbe à Silas et une moustache -ridicule- à Shane pour nous le faire croire. Retrouver un Stevie devenu presque un homme n'est pas évident non plus étant donné qu'on l'a très peu vu petit et que l'on n'a pas pu s'attacher à lui comme à ses frères. Mais réunir tout le monde pour sa bar mitzvah est assez malin. Et puis on a notre Nancy sur qui le temps ne semble pas avoir d'emprise. Elle est toujours aussi fraîche, même si maintenant elle porte une fourrure à l'occasion, comme les vieilles dames riches. Tout cela est assez superficiel en somme et renvoit une impression bizarre de futurisme bien peu crédible. Pour compenser, la nostalgie marche à plein régime avec des apparitions de tout plein de personnages cultes de la série, provenant de périodes différentes, et des mentions de la plupart des absents, comme Isabelle par exemple, apparemment devenue un homme selon son père. J'ai trouvé ça un peu naze pour tout dire, et j'ai encore en travers de la gorge l'absence totale de Celia dont on aura espéré le retour jusqu'au bout. Elizabeth Perkins doit être sacrément fâchée avec les producteurs... A moins que ce soit eux qui lui en veulent et qui ne lui ont même pas proposé de revenir... Je ne sais pas si l'on saura la vérité un jour. Mais, pour sûr, un final avec Celia aurait eu une autre gueule !

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   Un des retours les plus étonnants est celui du fils de Doug, joué par Justin Chatwin, étant donné qu'il n'était présent que dans le pilote, mais il y avait une certaine importance dans mes lointains souvenirs. Il vient boucler la boucle et occupe un temps d'antenne conséquent avec son père, que l'on aurait certainement préféré dévolu à quelqu'un d'autre, certes, mais pour une fois que Doug peut profiter d'une intrigue plus sérieuse, on ne va pas cracher dessus. C'était un peu maladroit mais drôle (les kidnappings à répétition). On retiendra surtout la scène entre Nancy et le jeune homme, qui éclaire intelligemment la situation de notre héroïne, forcée à faire un bilan de son parcours à ce moment charnière dans la vie d'une mère où son dernier enfant quitte le nid et qu'elle se retrouve alors seule, face à ses démons. Du moment où on l'a quittée à l'épisode précédent, à Regrestic, en pleurs, abandonnée par Andy, jusqu'à ce jour, elle a vécu le tumulte habituel avec, entre autres, la mort de son nouveau mari, le rabbin Bloom, une tradition respectée; elle a eu du succès dans ses affaires en contrepartie en ayant gagné le pari de la légalisation et a pu élever Stevie dans de bonnes conditions en lui apportant tout ce dont il avait besoin, toute l'attention qu'il méritait quitte à le surprotéger, une manière pour elle de se racheter après avoir été une mauvaise mère avec ses deux autres progénitures. En clair, Nancy n'a pas refait les mêmes erreurs et a enfin retenu sa leçon ! Mais Meghan est là pour lui rappeler aussi qui elle a été, et le mal qu'elle a pu faire à son Silas.

   Ce dernier m'a touché lorsqu'il a déclaré que sa petite vie avec sa sa femme, son enfant, ses plantes et sa planche de surf lui suffisait. Il semble avoir atteint le bonheur et s'il y en a bien un qui le méritait dans la série, c'est lui. Ce n'est pas du tout la même histoire pour Shane, qui est resté collé à Ouelette tout ce temps et a sombré dans l'alcool. J'ai toujours un peu de mal à voir Alexander Gould comme un adulte car ce n'est pas encore l'image qu'il renvoit, même avec un postiche de moustache. Et je ne suis pas certain qu'il soit devenu un bon acteur au fil des années. Il est passable. Shane a lui aussi eu droit à son passage émouvant avec Nancy, mais il était bref et pas vraiment rassurant pour son avenir. On sent bien qu'il ne tiendra pas ses promesses et, quelque part, je préfère cette perspective. Un happy-end général ne serait vraiment pas dans l'esprit de Weeds, d'autant qu'Andy aussi semble heureux ! On ne le voit pas dans son nouveau contexte familial, lui aussi a fondé une famille, mais il renvoit l'image de quelqu'un d'enfin apaisé. La meilleure décision qu'il pouvait prendre, comme on s'en doutait tous, était de s'éloigner de Nancy. Il a osé et il ne peut pas le regretter. Le constat est terrible pour Nancy. Mary-Louise Parker était formidable lors de cette scène. On avait rarement vu l'héroïne à ce point effondrée. Elle a toujours été vaillante, même dans les pires moments. Ce qu'on peut regretter dans ce final, c'est certainement l'absence d'Andy, qui n'arrive que vers la fin et qui ne nous offre pas un dernier monologue de taré. Mais il fallait le préserver pour cette dernière scène, rendre sa venue aussi événementielle pour nous que pour Nancy. Le dernier plan-séquence m'a beaucoup plu. Il n'était pas d'une originalité folle mais la chanson "With Arms Outstretched" était un bon choix pour conclure de manière douce-amère. Pendant quelques instants, l'émotion qui se dégageait à l'écran était palpable et n'était pas seulement celle des personnages mais aussi celle des acteurs, très clairement, entre rires et larmes au coin de l'oeil. 

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// Bilan // Weeds aura drôlement bien vécu, toutes ces années. En se réinventant sans cesse, en ne se donnant aucune limite tant dans la narration que dans l'humour et parfois dans la vulgarité, elle aura marqué les esprits. On retiendra d'elle qu'elle était libre et qu'elle était unique. Elle n'était certainement pas parfaite et a essuyé quelques échecs, vécu quelques périodes difficiles et offert une conclusion en demi-teinte mais elle a toujours su se relever, jusqu'au bout. Il y a en tout cas une chose qu'elle n'a vraiment pas réussi : me donner envie de fumer de l'herbe ! Adieu les Botwin.

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Quoi ? tu fumes pas de l'herbe ? c'est bien d'en fumer de temps en temps.


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