Croisières : comme un américain à Bordeaux

Avec ses 206 mètres de long et ses six étages de cabines, le Seven Seas Voyager battant pavillon des Bahamas, est l’un des derniers paquebots à faire escale dans le port de la lune, cette année. Arrivé hier, en milieu de matinée, il ne repartira que ce soir, direction Saint-Jean-de-Luz. L’occasion pour ses 700 passagers de visiter Bordeaux et ses environs. Car durant ces 36 heures à quai, personne ne restera à bord.

Sur ce bateau qui transporte essentiellement des Américains, la semaine de croisière atteint les 10 000 dollars. A ce prix-là, les excursions ne sont pas en option. Audry et son mari, originaires du Michigan ont choisi d’aller visiter Saint-Emilion et le vignoble aujourd’hui. Mais hier, ils ont préféré découvrir Bordeaux en se baladant à pied.
« Nous avons déjà fait huit croisières mais c’est la première fois que nous venons à Bordeaux. C’est magnifique, s’enthousiasme l’Américaine. C’est une ville où l’histoire est très présente. J’ai beaucoup aimé les sculptures notamment celle en haut de la tour et la fontaine (le monument aux Girondins ndlr). » Audry ne s’est pas contenté d’admirer l’architecture, elle a aussi profité de sa promenade pour faire un peu de lèche-vitrines. Et si elle ne remonte pas sur le bateau, les bras chargés de paquets, elle a tout de même vu de « très jolis chaussures. » Et puis « les Françaises sont si bien habillées … » Amateur de vins, le couple a prévu d’acheter «quelques bouteilles» à Saint-Emilion.
La clim et des toilettes
Direction Saint-Emilion également pour Joan et Mickaël Hogan, deux Australiens qui avouent « parler un peu Français » car ils ont des amis à Mont-de-Marsan. Ils connaissent bien la France et ses vins et profitent de leur escale pour déguster car comme l’explique Michaël « nous aimerions bien acheter du vin. Mais nous ne pouvons pas le ramener en Australie. » Pour Christophe Tissinier, le directeur adjoint de l’agence Bordeaux Excellence, le vignoble fait partie des excursions les plus demandés par les croisiéristes en escale à Bordeaux. Carbonnieux en Pessac-Léognan ou Agassac dans le Médoc: l’agence sélectionne des propriétés de prestige pour y emmener ses clients. Même si cela n’a finalement pas grande importance. La plupart des visiteurs oublient très rapidement le nom du château qu’ils ont visité. D’ailleurs le programme des visites dépend aussi de certains détails plus triviaux. « C’est une clientèle très exigeante » précise Christophe Tissinier « Il faut par exemple être très attentif aux espaces climatisés. Ces gens-là ne supportent pas d’avoir chaud. Il faut aussi prévoir suffisamment de toilettes. En quatre heures d’excursion, un Américain a besoin d’aller deux fois aux toilettes. Il faut le prendre en compte dans le temps de trajet. »  La qualité des guides qui doivent s’exprimer dans un anglais irréprochable et sans accent compte aussi beaucoup. Mais pour Christophe Tissinier, il faut soigner ces touristes car ils « contribuent beaucoup à l’économie locale et au développement touristique».• S. Lacaze

Le bel été des croisières
Avec une quarantaine de paquebots qui ont fait ou feront escale dans le port de Bordeaux (en centre-ville ou au Verdon) entre avril et décembre, cette saison de croisières 2012 s’annonce déjà comme un bon millésime. « Ces dernières années, on tournait autour de 25 à 35 bateaux qui s’arrêtaient à Bordeaux. Mais depuis un an, on est monté d’un cran » souligne Christophe Tissignier, le directeur adjoint de l’agence Bordeaux Excellence qui organise des excursions pour les passagers des paquebots. Mieux précise le voyagiste :
« On pourrait rapidement atteindre plus d’une quarantaine d’escales de croisières dans les années qui viennent car c’est un marché qui est en pleine croissance.» Et qui ne connaît pas la crise : un passager de paquebot dépense 200 euros en moyenne par escale. Un chiffre qui reste stable.

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