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Stratégie de la France et Europe (1/2)

Publié le 20 septembre 2012 par Egea

Ça réfléchit beaucoup en ce moment, notamment sur les questions de stratégie française par rapport à l'Europe, ce qui m'amène à quelques réflexions actuelles.

Stratégie de la France et Europe (1/2)
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1/ Trop souvent par le passé, on a raisonné les questions de stratégie européenne sous deux prismes imparfaits :

11/ le premier est celui des outils : autrement dit, chacun considérait (conformément à ce qu’on comprenait de la méthode des petits pas chère à Jean Monnet) qu’il fallait « avancer » peu à peu et que les liens (techniques) entraînerait une agglomération des esprits et des consciences : à un moment, l’effet de saturation forcerait l’émulsion à changer de nature (à cristalliser disent les chimistes et Stendhal).

L’application à la défense de ce schéma est passée par de nombreuses étapes : UEO et BFA dans les années 1980, puis à la suite de la chute du mur de Berlin PESC, PESD, GEAO, OCCAR, AED, PSDC, SEAE, GT 1500, headline goals, etc….

Or, l’échafaudage n’a pas produit l’émulsion, loin s’en faut, car on à l’impression d’un véritable entassement de mikados enchevêtrés.

La conclusion est claire : la méthode des outils, des petits pas et des bonnes volontés ne suffit pas.

12/ La deuxième méthode, surtout française, emprunte une approche réaliste de puissance. Cette approche classique et westphalienne répond à un tropisme français qui n’est pas partagé en Europe, sauf par nos voisins anglais. Ce tropisme tient à plusieurs éléments : tout d’abord, le consensus sur une politique de puissance classique, dure (militaire et économique) et douce (politique culturelle et francophonie, discours sur les droits de l’homme et universalisme français).

Longtemps, la France a cru que l'Europe lui servirait de multiplicateur de puissance : puisque la France seule (« celle de la grandeur et du rang ») ne pouvait plus agir seule, elle s’appuierait sur les voisins européens pour amplifier son action.

Mais cette méthode sous-entendait d’une part que les voisins partageraient la même conception de la puissance, d’autre part qu’ils accepteraient notre férule. Or, ces deux conditions ne sont pas pleinement remplies.

(à suivre)

O. Kempf


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