Il paraîtrait...

- qu’on ne sait pas qui lit ce qu’on écrit, lorsqu’on le publie. On ne connaît pas totalement son lectorat, aussi minime soit-il. De là à risquer la luxation digitale au-dessus du clavier dans la recherche du mot juste en fonction de l’effet souhaité ou souhaitable, il y a des pas qu’il ne faut pas franchir sous peine d’engourdissement définitif. Le silence serait plus aisé, et, de surcroit, moins chronophage. Pour autant, je peux m’interroger, sans même tourner le faisceau de ma lampe de bureau vers mes yeux, ce qui, reconnaissons-le, ne m’aiderait guère à y voir plus clair. Irez-vous, ce weekend, aux manifestations interdites par le gouvernement ? Avez-vous envie de vous faire disperser ? Certaines demandes d’autorisation ont été rejetées. Irez-vous défier la police qui serait dans son bon droit de vous repousser virilement ? Serait-ce le seul argument susceptible de vous y faire aller, dans une forme de besoin de masochisme refoulé sur lesquels je ne voudrais pas m’étendre ? Liberté d’expression oblige, personne ne vous empêcherait, en tout cas durant les premières minutes, d’hurler dans votre jardin ou sur votre balcon. Toutefois, si vous optez pour la manif, et si vous vous retrouvez confrontés aux forces de l’ordre, je vous avertis. L'armée américaine a mis au point une arme à faisceau électromagnétique pour disperser les foules. Cette arme envoie une onde de très grande fréquence qui provoque un échauffement de la peau et, au bout d’une exposition d'environ 4 minutes, provoque des brulures. Rappel, le changement maintenant, ça vous dit quelque chose ? Allez brailler, et vous pourriez, si Manuel Valls a fait des achats récents, être transformés en viande rabougrie façon micro-ondes ! Ceux d’entre vous que ça tente peuvent poursuivre la lecture, mais à bonne distance, merci !  

- que la mouche, la classique, celle qui vrombit parfois collée à vos carreaux, ou trop près de vos oreilles au moment de votre endormissement, et que vous essayez de chasser, ridicule, d’un mouvement maladroit du bras, qui au mieux vous désarticule, au pire vous réveille tout à fait, cette mouche-là salive sur les aliments avant de les consommer, parfois même des aliments que vous avez laissés sur le plan de travail quelques secondes, même juste un instant, elle salive, car sa salive contient des enzymes qui permettent de digérer partiellement la nourriture, ce qui facilite son aspiration. Je ne sais pas vous, mais parfois, moi, quand je lis, des images me viennent, pas vous ? Elle régurgite souvent une partie de son repas précédent avant de le consommer de nouveau, la mouche. Si je me réincarne, je ne dis pas ce que je choisis pour ne pas que vous copiiez, mais, pas mouche, c’est sûr. Ceux d’entre vous que ça tente peuvent poursuivre la lecture, mais à bonne distance, merci !  

- que, si vous lisez ceci, il y a des chances que vous lisiez cela. Mais fait-il nuit autour de vous ? Nuit de matin ou de soir ? Ou jour ? Et, quelle heure est-il ? Je vous pose ces questions car je n’apprécie guère le fromage. Et, si vous lisez encore, et bien, peu importe l’heure, tant que vous êtes là, autant poursuivre. Le casu marzu est un fromage de brebis italien de Sardaigne dont le nom signifie en dialecte local fromage pourri et qui a la particularité de contenir des asticots vivants. J’ai écrit le nom de l’aliment en question mais je ne le prononce pas, d’une part, parce que l’accent italien et moi, on n’a pas élevé les cochons ensemble, ce qui ne veut strictement rien dire au premier abord mais qui paraît très clair au second, et, d’autre part, car si j’imagine une mouche sur le fromage, la nausée me vient. C’est pourquoi je vous demandais l’heure ! Les larves pouvant bondir, il est recommandé de se protéger les yeux pour en manger. En raison des risques sanitaires encourus par les consommateurs, il est même interdit à la vente en Italie. Avec des lunettes de soudeur, je ne vois pas où serait le danger, mais, quoi qu’il en soit, ce fromage a des défauts que tous les artifices du monde ne sauraient me masquer. En revanche, ceux d’entre vous que ça tente peuvent poursuivre les lectures des jours prochains, mais à bonne distance, merci !