Une victoire 4-0 contre des Belges ne devrait rien vouloir dire. Et pourtant.
Le petit Francis Gillot avait un rêve : entraîner les Girondins de Bordeaux. Cette attaque de papier, peu engageante, n’est pas uniquement le fruit d’un ordre du rédacteur en chef du vestiaire, de ceux qu’on ne conteste pas sans contrepartie sexuelle. Elle correspond aussi à la seule raison valable pour justifier l’impossible rendement d’un effectif qui ne fait plus de différence entre Planus et Henrique. Qui peut se passer de Ciani en cours de mois d’août, et surnommer Diabaté Marouane.
Ce miracle ne servira évidemment pas le football français. Dès qu’un Bordelais sera transféré, il échouera sans se forcer. Gouffran a déjà échoué à Bordeaux après avoir été champion de France avec Bordeaux, il échouerait donc en redevenant champion de France avec Bordeaux. La réalité du cas du buteur bordelais fait honneur au football : en mettant Diabaté à ses côtés, Gillot a fabriqué deux joueurs. A croire que le football à la lilloise existe vraiment, en fait.
Chef de Bruges
Trémoulinas était perdu pour le haut niveau quand Mariano est arrivé. Il suffisait juste de quelques semaines et de défaites contre des promus pour comprendre que ces deux-là étaient les mêmes, avec juste un pied fort de différence, et qu’il fallait leur laisser tout le couloir parce que les autres centreraient moins bien. La défense à cinq était née, et comme l’avenir sourit aux audacieux, il se trouve que Henrique est devenu bien meilleur avec deux défenseurs centraux pas loin de lui. C’est même pire : il est presque bon, et repasser çà quatre ne change rien. Blanc n’y croyait plus, s’il y a déjà cru. La suite est connue : Saivet joue, Sertic joue, Maurice-Belay joue, N’Guémo et Sané se partagent les matches. Et Carrasso s’emmerde jusqu’à perdre sa place en équipe de France parce que si Bordeaux ne perd plus et ne prend plus un but. Si pardon, cinq en neuf matches, mais ce n’est plus uniquement grâce à lui. A part ça, Plasil n’a pas changé, c’est toujours lui le meilleur. Tigana l’avait vite compris mais seul Gillot a pensé à le laisser sur le banc. Allez comprendre. Ben si c’est facile, il faut bien que Marange joue un peu.
Pendant ce temps-là, bientôt le Vestiaire vous expliquera le secret du nouvel OM.