Patti Smith : dream of life
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Patti sur myspace
Etats-Unis, 2007, 108mn) ARTE F Réalisateur: Steven Sebring
mardi, 25 mars 2008 à 23:00 voir l'extrait
De voyages en concerts, en coulisses ou chez elle, Steven Sebring a suivi Patti Smith dans son intimité pendant onze ans. Plus qu'un portrait, son documentaire ouvre une large fenêtre sur l'univers familier et artistique d'une des plus grandes figures du rock.
De Rimbaud à Dylan Partie prenante du bouillonnement de l'avant-garde de la scène artistique new-yorkaise du début des années 70, Patti Smith est peu à peu passée de la poésie déclamée de ses débuts à l'incandescence d'un rock annonciateur du punk, dopé par la violence teintée de littérature de ses textes, sous l'influence de ses proches. Parmi eux, Robert Mapplethorpe mais aussi Sam Shepard, Tom Verlaine, Allen Ginsberg ou Lenny Kaye : certains ont disparu, d'autres restent fidèles au poste. Si le regard porté sur ce passé fabuleux est parfois empreint de mélancolie, au gré des images et des chansons choisies pour les accompagner, Patti Smith exprime avant tout son admiration et sa tendresse pour tous ceux qui ont compté pour elle, de Bob Dylan à Todd, son frère bien-aimé, en passant par l'homme de sa vie, son mari Fred Sonic Smith, ex-guitariste du MC5, décédé brutalement, ainsi que Todd, fin 1994. Avec lui et leurs deux enfants, Jackson et Jesse, que l'on voit grandir au fil des séquences, la rockeuse a mené pendant une quinzaine d'années une vie de famille tranquille près de Detroit. Patti Smith : dream of life (du nom de l'album éponyme paru en 1988, le dernier composé avec Fred) débute par des images de ce bonheur familial entaché par le deuil, ballade nostalgique placée sous le signe de la mémoire. Les défunts occupent une large place dans l'existence de cette inaltérable romantique qui aime à se rendre sur la tombe de ses poètes favoris (Walt Whitman, William Blake, Percy Shelley ou celui qu'elle adule depuis l'adolescence, Arthur Rimbaud) avant de les photographier. "La vie ne se résume pas à une ligne verticale ou horizontale", dit l'auteur de Horses. L'image en 16mm, qui privilégie un noir et blanc granuleux entrecoupé de séquences en couleurs plus rares, cherche à traduire cette vision des choses. La caméra de Steven Sebring glisse ainsi d'une visite aux parents de Patti Smith, vieux couple charmant vu dans l'intimité de leur maison du New Jersey, à une séance de peinture émaillée de ses réflexions sur Picasso et Jackson Pollock, avant de tenter de maîtriser la déflagration que constituent les prestations scéniques enragées de la chanteuse. Avec ce style de rock poétique et militant qui lui est propre, entre chant et incantation, Patti Smith exprime sa fureur contre George W. Bush et la guerre en Irak, thème de sa chanson "Radio Baghdad" (2004). Mais elle est aussi cette mère qui ironise avant un concert au Japon sur les tâches ménagères qui lui incombent dans son "boulot à plein temps". Douce puis déchaînée, candide ou mystique, pythie ou feu follet, Patti Smith dévoile ainsi ses multiples visages, où dominent une authenticité rugueuse et un enthousiasme que les épreuves de la vie ne sont pas parvenues à entamer.
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