Un signe qui traduit le mécontement populaire

Le Conseil fédéral d’Europe Ecologie-les Verts  contre la ratification du Traité européen  à près de 70%

Les verts ont malgré la pression de leurs partenaires socialistes décidé de ne pas ratifier le traité budgétaire européen.

Leur représentation parlementaire, certes, ne pèsera pas grand chose dans la décision que s'apprêtent à prendre la droite et le PS à partir du 2 octobre en  faveur d'un traité absolument dangereux pour le pays et l'Europe.

La droite et le PS fidèles à leurs engagements  vont devoir dans la prochaine période assumer la lourde responsabilité d'une politique austéritaire draconienne.

Le Front de gauche était jusqu'ici la seule force politique à combattre ce traité en dénonçant son caractère capitaliste et nocif pour l'avenir. Certains dirigeants de EELV ne sont pas insensibles au peu d'adhésion populaire que suscitent la politique du gouvernement et les premiers mois du mandat de Hollande et son alignement total sur un traité dicté par les intérêts de la grande finance de maintenir coûte que coûte le système capitaliste comme seul horizon. Eva Joly a déclaré : "Ce traité pèche par son absence totale de démocratie, on délègue à des organes non élus notre sort." L’eurodéputée critique la politique de réduction des déficits à tout prix : "Avoir pour seul discours d’augmenter l’austérité ne fait qu’accroître la désespérance. "Les mesures en faveur de la croissance qu’a obtenu François Hollande ne la satisfont pas : "A l’échelle d’un pays, ca permet tout juste d’offrir des bonbons dans les maisons de retraite".

Il faut continuer la bataille contre ce traité, exiger un référendum, et battre toute orientation pro-capitaliste de l'Europe. L'Europe a besoin d'une construction démocratique contre la destruction actuelle causée par  la grande finance qui a pénétré tous les appareils d'Etats. Seule la lutte pour des gouvernements qui prendront des mesures anti-capitalistes, et d'appropriation sociale des moyens de production pourra permettre de sortir de l'impasse. Plus que jamais la révolution est à l'ordre du jour. Avec pédagogie, patience, il s'agit d'organiser la conscience populaire qu'il n'y a strictement aucun avenir avec le capitalisme et la majorité des forces politiques dominantes.

Un monde nouveau est en train de naître qui est porté par des millions d'exclus, de sans emploi, de sans terre, de sans droits, de sans papiers, de sans avenir dans le monde entier mais aussi en Europe, des millions de Grecs, d'Espagnols, de Portugais, d'Italiens, de Français, qui prennent conscience qu'il faut un changement radical et profond ... Le capitalisme apporte au quotidien la preuve qu'il n'offre plus aucune perspective à l'humanité autre que celle d'un monde qui va à sa perte et à la destruction de la démocratie, à la catastrophe humanitaire, écologique, sociale et économique.

L'organisation du peuple sous des formes inédites est à l'ordre du jour. Embryonnaire, elle a du mal à trouver son chemin autonome pour que s'accomplisse une véritable révolution citoyenne. Personne ne peut dire quand et comment les luttes politiques  vont se développer massivement  en France, mais depuis plusieurs années des tentatives de nouvelle organisation se font jour pour mettre en oeuvre une autonomie démocratique et populaire au sein du mouvement progressiste et ouvrier.

La difficulté est que le poison lepéniste a grangréné de larges franges des milieux populaires à cause des jeux politiciens des grands partis et de l'approfondissement d'une crise qui développe les souffrances et la division. Mais il existe dans les quartiers et dans les entreprises, des citoyens qui font vivre les valeurs historiques de la laïcité, de la solidarité, de la fraternité et de l'internationalisme. Ces citoyens sont ceux qui  deviendront certainement les futurs leaders de la révolution naissante. Le travail discret qu'ils accomplissent certes manque de coordination et de direction, mais il existe des foyers démocratiques qui ne demandent qu'à se mettre en réseau comme on l'a vu lors des dernières luttes de masse dans notre pays. Nombreux parmi eux ont voté ou ont milité pour le Front de gauche. D'autres restent dubitatifs sur la démarche entreprise notamment par Mélenchon. Indéniablement le Front de gauche a su rassembler le temps d'une élection, mais il peut être utile aux futurs combats si il n'est pas pensé comme un cartel de partis mais comme une dynamique populaire.

Les prochains mois seront très certainement marqués par de fortes mobilisations populaires et la situation de crise, la politique austéritaire pourraient produire des réactions politiques inédites. Il y a nécesssité pour les forces de progrès de s'organiser en réseau par tous les moyens modernes de communication au delà même des formations politiques et  d'écarter toutes les formes de sectarisme et de division.

Les circonstances nées des contradictions du système ouvriront des possibilités de rassemblement et de combat qui surprendront tous les politiciens  et bureaucrates de gauche comme de droite actuels. Il faut se tenir prêts et pousser jusqu'au bout toutes les contradictions du système pour le mettre à bas, l'avenir appartient à une société solidaire dirigée par ceux qui créent les richesses matérielles, culturelles et sociales pour se libérer de l'aliénation salariale, des rapports qui mènent les hommes  à être traités comme des marchandises.

"L'humain d'abord et toujours !" doit être le mot d'ordre de notre révolution.