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Un affabulateur compétent condamné à un an de prison ferme… Jean-Philippe Gaillard une victime Hugolienne…

Publié le 23 septembre 2012 par Philippejandrok

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A l’heure où des incompétents diplômés occupent des postes clefs dans notre société, un affabulateur autodidacte a occupé la fonction de Directeur de l’Aéroport de Limoges en ayant falsifié son CV.

Cette affaire relance le débat entre la compétence avérée et les diplômes sensés certifier la performance dans le monde social.

En effet, Jean-Philippe Gaillard, âgé de 44 ans est un mythomane, un mythomane génial qui est a le don de convaincre tout le monde et n’importe qui, ses pouvoirs de séduction et de persuasion sont exceptionnels, au point que son niveau de compétence est à l’égal de ses mensonges… parfait.

Fournissant, faux diplômes, fausses références, il est parvenu à berner tout le monde et à enfreindre jusqu’aux règles élémentaires du système, montrant à quel point il est aisé de produire nombre de faux documents si l’on n’y prend garde.

Jean-Philippe Gaillard est parvenu a devenir le directeur de l’Aéroport de Limoges (300 000 Passagers par an) durant 3 mois à partir du 11 novembre 2011, il a fait un travail exceptionnel, personne n’a jamais eu à se plaindre de lui, le génial faussaire a mené sa mission avec sérieux et conviction, au point que ces collègues et employés étaient si impressionnés par le personnage qu’ils ne pensaient que du bien de cet homme dans tous les domaines, humains et professionnels, un véritable exemple.

Le lièvre a été levé par la belle sœur de celui-ci qui ne supportait plus de voir sa sœur, l’épouse du manipulateur sous sa coupe et vraisemblablement par une ancienne compagne lassée par ses mensonges et pensant rendre service à la société en vendant la mèche, une femme bien intentionnée, dirons nous.

Faisant des accusations publique dans la presse, afin de déclencher une enquête juridique, la Chambre de commerce et d’Industrie (CCI) gestionnaire de l’aéroport de Limoges s’est empressé de porter plainte craignant une responsabilité en cas de problème technique, problème qui ne s’est jamais présenté et pour cause, le fabulateur était plus que bon.

Alors que reproche-t-on à cet homme ?

D’avoir menti lors de son entretien d’embauche, d’avoir berné les patrons de la CCI, ravis de faire une bonne affaire en l’employant, d’être deux fois récidiviste, d’être un escroc, condamné pour « faux et usage de faux en récidive » ?

C’est vrai, c’est un menteur, un manipulateur, mais a-t-il fait du mal à quelqu’un ?

Non, mais il aurait pu, comme il aurait très bien pu ne jamais le faire.

Il a mené sa mission avec excellence, même s’il a berné tout le monde, un peu comme Jean Valjean, le misérable bagnard, devenu Monsieur Madeleine, maire de Montreuil-sur-Mer, un modèle pour les citoyens, dans le roman de Victor Hugo, « Les Misérables », chef d’œuvre de la littérature française du XIXe siècle.

Oui cet homme est la métaphore de Jean Valjean, brisé par la vie, blessé, frustré, il s’est hissé sur les marches de cette société qui le rejetait pour devenir quelqu’un qu’il n’a jamais été et il y est parvenu grâce à son intelligence.

Alors, oui c’est un affabulateur, mais un génial affabulateur qui a voulu croire à un rêve et qui a gravi les échelons de cette société à force de mensonges et de malice, sans être pour autant malfaisant, car cet homme n’est pas animé de mauvaises intentions. Il a montré à cette société qu’un homme intelligent n’avait pas besoin de diplômes pour faire un excellent travail, il a montré également que des diplômés ne lui arrivaient même pas à la cheville, et c’est pour cela qu’il est coupable, parce qu’il est parvenu à prouver que l’intelligence et la volonté valent plus que les pseudos professionnels qui nous entourent et qui n’ont pas toujours les compétences dont ils se prévalent.

Il est là le danger, celui de montrer que les écoles fort couteuses ne forment pas nécessairement les meilleurs et que les autodidactes peuvent aisément prendre leur place. C’est le mal de notre société, faire confiance à celui qui sort avec son diplôme en poche et celui qui n’en n’a pas et qui est meilleur que le précédent.

C’est tout le système qui est fragilisé, car nous vivons dans une fraude permanente, nous sommes entourés d’une clique de directeurs d’administration mis en place par des liens familiaux, copinage, promotion canapé, qui prennent des décisions qui engagent notre avenir, cette fraude est existante, constante, permanente, partout autour de nous. Pire, leur incompétence connu doit être masquée et on doit embaucher le compétent qui fera le boulot du directeur à sa place car il en est rigoureusement incapable, et pourtant, son salaire est deux fois plus élevé que celui de ses subalternes qui font son travail à sa place.

Le cas Jean-Philippe Gaillard, c’est la preuve évidente de la pourriture d’un système hiérarchisé, et cela, la justice ne peut l’accepter, il lui faut donc payer ses crimes, car les siens sont visibles, mais ceux de ces milliers de faux directeurs, adjoints administratifs, employés dans les TV, sans qualifications aucune, occupant des fonctions sans le moindre rapport avec une formation initiale, ou même pas de formation du tout… on ne peut, on ne doit pas en parler car la société française s’écroulerait comme un vulgaire château de cartes si on publiait les diplômes des employés dans l’administration publique, municipale, en rapport avec la fonction Occupée.

Dans la capitale du foie gras, 80% du personnel administratif est issu du club de Rugby de la ville, les épouses des joueurs sont également placées, puis leurs enfants, tout est noyauté et l’on s’étonne que la France stagne ?

Jean-Philippe Gaillard est la partie visible de l’iceberg administratif, gare à ce que l’on trouvera dessous si un jour la justice décide de fourrer son nez dans cette fange ignoble.

Nous vivons une époque formi…diable.

 Crédit photo : Le figaro.fr


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