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l'amour des bibliothèques

Publié le 23 septembre 2012 par Mpbernet

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Il y a de nombreuses années, quand j'exerçais la sympathique fonction de responsable de communication, j'avais testé un prestataire de services dont la mission auto-attribuée et sans doute auto-réalisatrice était le relookage des équipes commerciales. Ou comment ne pas commettre de faute de goût en se présentant à un prospect ou à un client, lui proposer la meilleure image de soi (habillement, maquillage, coiffure) afin de le persuader de conclure un contrat ... Intriguée, j'assistai avec de nombreux donneurs d'ordre potentiels à une présentation de ce type de prestations, qui tient autant de la psychologie que de la mode...

Après un exposé bien construit donné par une dame de toute petite taille toute de noir vêtue et aux yeux charbonneux, à ma grand surprise, je fus choisie comme "cobaye" avec une autre personne, pour venir siéger sur le podium et me faire "décortiquer", moi et ma tenue ... Je me souviens que ce jour là, je portais un tailleur de lainage pied de poule noir et blanc à revers soulignés de velours noir, en fait une réminiscence d'un tailleur porté par ma mère dans les années 50 ...Déjà lourd, le passé !

La dame m'entoura d'un regard enveloppant et profond, puis me déclara que le noir ne me convenait pas aussi bien que les couleurs de terre : marron foncé, vert wagon, prune, rose tirant sur l'orangé, toute la gamme des beiges. Que je ne supportais pas me sentir engonçée dans une ceinture et que les formes vagues au niveau de la taille me conviendraient mieux, que les étoffes douces et mousseuses me seraient plus seyantes que les tissus secs que j'avais l'habitude de porter ... et surtout, elle me déclara en me regardant dans les yeux : "Chez cette dame, le meuble le plus important est la bibliothèque." Sans autre explication.

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Alors là, je restai abasourdie. Je n'avais jamais vu cette femme, elle ne me connaissait pas, je n'avais pas échangé un seul mot avec elle, et la voilà qui me sort une vérité à laquelle je n'avais jamais moi-même songé et qui pourtant, depuis toujours, est une évidence.

Je précise que, troublée par cette intrusion dans mon jardin mental secret, je n'ai pas jugé opportun de faire donner à mes collaborateurs ce type de conseils, si judicieux et nécessaires soient-ils.

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Car c'est mon père qui m'a filé le virus des livres et des beaux ouvrages. Il fréquentait un relieur célèbre, il pratiquait lui-même la reliure et il lisait tous les ouvrages d'histoire contemporaine qui pouvaient lui tomber sous la main pour acquérir de façon autodidacte l'éducation qu'il n'avait pas reçue enfant.

Et voilà comment, dès mon plus jeune âge, je me suis mise aussi à collectionner les éditions reliées des grands auteurs qui me plaisaient. Aujourd'hui, ces livres reliés de cuir mais de manière industrielle, ne valent rien à l'achat dans des brocantes ou sur internet. C'est ce que j'appelle de la littérature au mètre. J'ai tout Zola, Mauriac, Anatole France, Guy de Maupassant (mais en édition illustrée de 1903), Malraux, Druon ... Que je n'ouvre jamais.

Pourtant, je me suis mise à écheniller Mauriac, après notre visite à Malagar cet été. Et finalement, je me rends compte que je m'assieds chaque soir pour regarder des séries TV débiles derrière un océan d'histoires certainement plus intéressantes ... Une mine de romans à découvrir.

Alors voilà, c'est décidé, je vais un de ces jours me plonger dans l'inventaire de toute cette littérature de mes années de jeunesse et faire en sorte qu'elle ne fasse plus seulement tapisserie. Je m'interdirai donc, comme après avoir tourné la dernière page d'un livre, de ressentir cette sorte de "baby blues" intellectuel et enchaînerai immédiatement sur autre chose !

De temps à autre j'ouvre Maupassant, Balzac ( que j'ai vraiment découvert lors d'un stage de lecture à voix haute) et aussi Zola

PS: je suis allée au lycee H de Balzac & j'habite rue B...

Mauriac , c'est un bonheur de style et de psychologie...

Mon appartement ne me permet pas d'avoir autant de livres que je voudrai mais quand même il y a une bibliothèque ainsi que dans la minuscule entrée...


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