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La Bayadère a brillamment ouvert la saison du Bayerisches Staatsballett.

Publié le 23 septembre 2012 par Luc-Henri Roger @munichandco
La Bayadère a brillamment ouvert la saison du Bayerisches Staatsballett.
Magnifique début de saison au Ballet d'Etat bavarois avec la reprise de la Bayadère de Marius Petipas dans la mise en scène de Patrice Bart. Deux artistes originaires de l'Est, Vadim Muntagirov et Ekaterina Petina ont déployé d'extraordinaires talents dans une mise en scène de conte de fées.
Créée en 1877, La Bayadère est à la fois conte exotique, psychodrame et fête de la danse. Il s'agit d'un des plus somptueux et prestigieux ballet de la grande époque classique russe, à jamais liée au nom de Marius Petipa.
La Bayadère a brillamment ouvert la saison du Bayerisches Staatsballett.
L'action de la Bayadère se passe en Inde et met en scène les conflits habituels du ballet romantique: l'amour, la jalousie, les intrigues, le meurtre et la vengeance. Au centre de l'action se trouve l'amour de la prêtresse, la bayadère Nikija pour un guerrier courageux, Solor. Mais Solor est promis à la fille du rajah, Gamzatti, et le grand prêtre est lui aussi amoureux de la bayadère...Au final, Solor, après sa vision du fameux Royaume des Ombres, -une des plus belles pages de l''histoire du ballet-, est contraint d'épouser Gamzatti. La prophétie vengeresse de la bayadère se réalise alors: un terrible orage éclate et le palais s'écroule sur les invités de la noce, engloutissant rajah, grand brahmane, Gamzatti et Solor. La bayadère Nikiya et son guerrier bien aimé accèdent, unis pour l'éternité, à l'éternité d'un paradis de délices.
La Bayadère a brillamment ouvert la saison du Bayerisches Staatsballett.
L'action se passe-t-elle véritablement en Inde? Il faudrait plutôt dire aux Indes orientales, dans le passé incertain d'un Orient imaginaire, réceptacle de toutes nos projections mentales, ce qui permet au metteur en scène de déployer son génie de conteur. Patrice Bart nous invite dans un fantastique kalédioscope aux multiples couleurs orientales: le très beau rideau de scène d'un beige transparent présente en son centre un Bouddha enchâssé dans une décoration florale, le grand prêtre porte un costume somptueux et est coiffé d'une tiare qui évoque les gopurams des temples de l'Inde du Sud, des serviteurs arborant d'immenses chapeaux portent d'immenses éventails et des fanions qui rappellent les chinoiseries chères au 18ème siècle, les costumes des bayadères et de la princesse sont dans la ligne  de certaines miniatures mogholes du Rajasthan, alors que le dernier tableau plus dépouillé et japanisant nous donne à voir trois personnages portant des kimonos déployés comme des ailes. Toute une série d'éléments composites qui architecturent le mythe de la narration. Les somptueux décors et les riches costumes à l'imagination inspirée sont l'oeuvre de Tomio Mohri, un régal pour les yeux et un écrin pour les danseurs. Pour la scène du songe de Solor, Patrice Bart et Tomio Mohri ont conçu une représentation plus sobre, avec la magnifique arrivée en scène de 24 danseuses en tutu blanc, pour une chorégraphie qui constitue un des plus grands régals de l'histoire du ballet classique.

La Bayadère a brillamment ouvert la saison du Bayerisches Staatsballett.

Vadim Muntagirov

Vadim Muntagirov, soliste à l'English National Ballet, est un jeune danseur qui accumule les distinctions. A Munich, il a fait ses brillants débuts dans le rôle de Solor les 21 et 22 septembre. Et ce fut l'éblouissement!  Quels envols, quels tourbillons, et quelle hauteur de sauts! Ce danseur de 22 ans est entré dans la cour des grands et a déjà à son palmarès des premiers prix comme celui remporté au Concours Waganova et au Youth american Grand Prix à New York. La Bayadère fut  dansée pour ces deux premières soirées par la soliste du Staatsballett bavarois Ekaterina Petina: elle a fait de brillants débuts dans le rôle de Nikija. Ekaterina Petina subjugue le public par sa légèreté toute aérienne, son jeu de jambes et de pointes est tel qu'elle semble glisser ou planer sur la scène, une technique parfaite, une souplesse étonnante, une douceur dans les modelés qui épate! La Gamzati de Roberta Fernandez convainc avec brio dans le rôle, sans atteindre cependant les sommets chorégraphiques des deux protagonistes.
Pour les prochaines représentations,  ce sera d'abord au tour de la gagnante du concours international de ballet d'Helsinki 2012, la ballerine chinoise Yun Wang de faire ses débuts en Allemagne en dansant Nikija au côtés du Solor de Lukáš Slavický le 4 octobre.
Une superstar du ballet, Svetlana Zakharova, première ballerine au Bolchoï, bien connue de la scène munichoise où elle est régulièrement invitée depuis 1999, dansera la bayadère les 5 et 13 octobre aux côtés de Marlon Dino.
Marius Petipa / Patrice Bart
La Bayadère
Les 28 septembre 2012, les 4, 5 et 13 octobre 2012
au Théâtre National.
Crédit photographique: Charles Tandy

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