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La marche est mon bonheur.

Par Sandy458

 

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Pour certain, la marche s’apparente à un art de vivre ou encore à un acte militant.

Pour d’autre, c’est le souvenir d’un effort déplaisant, imposé après les repas dominicaux, de longs moments monotones où on tente de tuer l’ennui en foulant des chemins interminables.

Pour moi, c’est l’expression du bonheur, de la tentation d’aller toujours plus loin, de vivre des moments de qualité, d’intensité, de liberté et de sérénité, seule ou accompagnée.

Parfois, la douceur cadence mes pas, à d’autres moments, c’est l’envie de me mesurer à moi-même qui prend le dessus.

A deux pas de chez moi ou dans des lieux isolés, la marche est toujours présente à mon esprit, fait accélérer mon cœur et fourmiller mes membres.

Le plaisir procuré par le rythme est difficilement compréhensible pour les sédentaires purs, ceux pour lesquels aller jusqu’au bout de la rue est déjà une expédition en soi.

Et que dire à ceux qui me considèrent avec condescendance devant ma tocade dévorante ?

Je tente de leur expliquer le plaisir de sentir le soleil alangui sur l’épiderme, la fraîcheur  bienfaisante d’un petit vent en été, l’odeur du sol après l’ondée, le froid piquant qui finit par anesthésier,  l’attraction magnétique qu’exerce le chemin  galopant entre les arbres.

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Mon bonheur  n’est pas le leur.

Je comprends, c’est comme ça.

Je préfère être toute à ma joie, celle qui me mène sur les terrains plats, dans  les vallons ou sur les pentes des montagnes, les muscles échauffés par l’effort, le souffle de plus en plus court mais l’esprit en éveil. J’aime ce bonheur qui m’expose aux intempéries sans aucun écran entre les éléments et moi. Je sais que je vis lorsque j’ai froid, trop chaud ou que l’humidité commence à percer les couches de mes vêtements détrempés.

Ma marche sait se faire intime lorsque je quitte les sentiers trop balisés ou trop fréquentés par mes pairs.

Je suis l’intruse dans ce monde d’où nous, les humains sommes trop éloignés voire même inadaptés et je remercie la mère-nature de m’accepter quelques temps au nombre de ces créatures animales, végétales ou minérales.

Parfois, je croise un autre marcheur et après un regard de connivence, un « bonjour » franc et sonore, nos pas se séparent et  se dispersent sur le chemin. Brèves rencontres mais échanges réels de ceux qui partagent le même bonheur et qui, d’un regard se reconnaissent comme faisant partie d’une grande  et même famille.

Je goûte aussi à la marche sociable, celle qui se pratique en groupe.

Partager un panorama, échanger sur l’identification d’un insecte ou d’une fleur, savoir garder le silence devant la splendeur tout en sentant les cœurs battant à l’unisson sont des moments rares et précieux dans notre monde tronqué ou la sincérité et la simplicité n’ont plus crédit.

Tout comme Adam et Eve ont été chassés du paradis, je sais que je devrais me résoudre tôt ou tard à rejoindre la vie moderne une fois que j’aurai croqué mon bonheur jusqu’au trognon.

La marche, c’est aussi une école de vie, une partie intégrante de l’éducation de soi en tant que personne entière « mens sana in corpore sano»,  un esprit sain dans un corps sain, première pierre  des fondations de l’Homme libre.

A ceux qui sont fragilisés, à ceux qui se cherchent, aux jeunes déstructurés en manque de repère, je n’aurai que ceci à transmettre : 

« Marche pour te reconnaitre, perçois ton reflet dans l’écume de l’herbe sous tes pieds, étends tes bras  dans le ciel liquide d’un bleu limpide. Tu te retrouveras libre, à n’en pas douter. »


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