C'est la suggestion de cette équipe de recherche internationale, qui publie les conclusions de son expérience, dans l'édition du 21 août de la revue PLoS ONE. Marcher au son d'un rythme, réduit la variabilité de la marche, et entraîne une démarche plus régulière alignée sur le « beat ». Une conclusion qui reste à adapter en pratique clinique mais qui pourrait trouver son utilité, en réadaptation physique, pour la prise en charge de patients souffrant de troubles neurologiques, comme la maladie de Parkinson.
Les chercheurs des universités de Pittsburgh, Toronto, British Columbia et Cambridge ont examiné comment la démarche, une combinaison savante de mouvements physiques, d'équilibre et de coordination, de 15 adultes en bonne santé évolue en fonction de différents types de stimuli rythmiques (visuels, auditifs et tactiles). Ces participants, peu nombreux, âgés en moyenne de 24 ans et donc pas atteints de la maladie de Parkinson, ont participé à 2 expériences, chacune composée de cinq exercices de 15 minutes. Dans la première, les participants ont été invités à marcher à leur vitesse normale à l'intérieur pendant 15 minutes. Les chercheurs ont mesuré leur nombre moyen de pas par minute, et utilisé ce rythme comme base pour la seconde expérience. Les participants ont ensuite répété des sessions de 15 minutes de marche, mais cette fois, en écoutant un rythme régulier avec des écouteurs, puis en visionnant une lumière clignotant à intervalles réguliers, puis en ressentant une vibration à intervalles réguliers, ou enfin avec une combinaison des 3 stimuli rythmiques simultanément. Les chercheurs ont mesuré les différentes mesures de leur démarche, leur vitesse, la foulée moyenne, un cycle de marche (pied droit + pied gauche), la variabilité de la marche etc…puis comparé ces mesures aux mesures de base de la première expérience sans stimulus.
Le rythme auditif, régule le mouvement : Les auteurs constatent que par rapport à une marche « libre », marcher avec un rythme régulier transmis par des écouteurs donne une démarche plus régulière et alignée sur le « beat », mais les autres types de signaux rythmiques, comme la lumière clignotante ou la vibration régulière n'ont aucun effet significatif. Si la vitesse et la durée moyenne du cycle ne sont pas significativement différents entre les cinq situations, la variabilité des foulées est significativement plus faible à l'écoute d'un rythme. La marche devient alors plus régulière au son d'un rythme régulier, et alignée avec ce rythme auditif.
Des résultats qui pourraient être exploités, si validés, en réadaptation physique, pour la prise en charge de patients souffrant de troubles neurologiques. Car chez les patients atteints par la maladie de Parkinson, la diminution de la capacité de contrôler le mouvement est l'une des déficiences les plus courantes, les plus handicapantes et risquées, c'est pourquoi un stimulus qui permettrait de régulariser le mouvement serait bienvenu. Les chercheurs ajoutent que l'écoute d'un rythme peut l'emporter sur notre horloge interne et donc pourrait avoir une plus grande influence sur la marche que d'autres types de signaux.
Source: PLoS One doi:10.1371/journal.pone.0043104 online August 21 2012The Effects of Rhythmic Sensory Cues on the Temporal Dynamics of Human Gait (Visuel@© SVLuma - Fotolia.com)
Accéder aux dernières actualités sur “Parkinson »