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Université : ce que coûte l’absence de sélection

Publié le 29 septembre 2012 par Copeau @Contrepoints

Tentons d'évaluer le coût, pour le contribuable, de l’absence de sélection à l’Université. C'est très compliqué de trouver des statistiques mais on arrive par un calcul simple à estimer que ce problème coûte plus d’un milliard d’euros par an au contribuable, en pure perte.

Par Acrithène.

Université : ce que coûte l’absence de sélection
Je lisais hier un article très intéressant sur le nombre croissant de bacheliers technologiques et professionnels s’inscrivant à l’Université de Cergy Pontoise, et le problème en découlant, le taux de réussite de ces étudiants étant assez proche de 0%. Hélas, je m’aperçois aujourd’hui que ce bon article a disparu du site web du Monde (réapparu depuis, j’en encourage la lecture).

Ayant une forte déformation de l’esprit, je me suis mis en tête d’évaluer le coût, pour le contribuable, de l’absence de sélection à l’Université. Il est très compliqué de trouver des statistiques propres sur le devenir des étudiants en licence et leur nombre. Les données fournies par les universités sont presque toujours tronquées. Mais j’arrive par un calcul simple à estimer que ce problème coûte plus d’un milliard d’euros par an au contribuable, en pure perte.

Voici les sources des données :

  • Le coût moyen annuel d’un étudiant à l’université est de 10 000€. C’est une information publique facilement retrouvable.
  • Le nombre de « primo-entrants » est calculé sur la base des statistiques du baccalauréat général 2011 et le devenir des nouveaux bacheliers.
  • Le devenir des étudiants à la suite de leur « première première année » de licence vient de cette étude.
  • Le taux d’échecs à l’issue de la « seconde première année », dont je n’ai hélas pas le détail par baccalauréat d’origine, vient de cette étude.

Le tableau ci-dessous calcule la perte pour le seul contribuable, mais il ne faut pas négliger que les premiers perdants sont les étudiants, ni oublier l’ensemble des dépenses privées occasionnées. Le résultat est bien entendu grossier, mais donne un bon ordre de grandeur.

Du côté des imprécisions, il est par exemple important de noter que l’’inscription en deuxième année ne signifie pas que la première année a été validée, mais seulement qu’un nombre suffisant d’examens ont été réussis pour commencer la deuxième année. À titre illustratif, le taux de réussite des bacheliers non généraux en première année, d’après l’Université de Cergy, n’est que de 6% (et absolument nulle dans près de la moitié des licences), et non proche de 20% comme le laisserait penser le nombre d’inscriptions en deuxième année.

Bien entendu, on ne peut qualifier ces pertes d’inutiles que s’il existe un moyen de procéder à une sélection efficace. Le fait que, parmi les étudiants passant la première année, près de 80% s’inscrivent en troisième année douze mois plus tard, montre que cette sélection efficace est possible. Elle est d’ailleurs réalisée avec violence par l’Université dès qu’elle en a enfin le droit.

Université : ce que coûte l’absence de sélection

Coût de l’échec en première année de Licence, en fonction du baccalauréat d’origine.

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