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Hamadi Jebali à la Télévision : Dénégation dangereuse pour la réussite de la transition

Publié le 29 septembre 2012 par Naceur Ben Cheikh

C’est, pour le moins, traumatisant pour toutes personnes douée de raison et pour tous ceux qui, connaissent, de près ou de loin, la Tunisie de Bourguiba, d’assister, en cette soirée du Vendredi 28 Septembre 2012, à ce spectacle pénible d’une rencontre de presse, diffusée, conjointement  par la majorité des chaines de télévision et de radio tunisiennes. Un spectacle dont  les protagonistes étaient le Chef du Gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, ayant pour vis à vis qu’il mérite trois journalistes de service dont  le plus âgé, tout en étant réputé proche de la Saoudie, a quand bien même, essayé, sans succès, de jouer au contradicteur.Hamadi  Jebali à la Télévision : Dénégation dangereuse pour la réussite de la transition

Traumatisant, parce que la solennité de la rencontre, la conjoncture politique objectivement très difficile, par laquelle passe la Tunisie et donc son gouvernement et l’incertitude peu sereine dont font preuve les différents titulaires de portions de pouvoir que sont les associés de la Troïka, faisaient que l’on s’attendait à tout, sauf à un bégaiement intellectuel de phrases incongrues, liées entre elles par des points de suspensions, favorables à tous les quiproquos imaginables, dignes d’un vaudeville égyptien.

C’est dire que le traumatisme dont les spectateurs étaient victimes résultait, en fait, du constat de traumatisme avéré dont notre Chef de Gouvernement semble souffrir et dont le symptôme le plus visible était un sentiment de dépit que le sourire que l’on pourrait prendre pour un tic et le regard menaçant ne pouvaient qu’en souligner la gravité.

Toutefois, dans tout cet écran de mots et de gesticulations, derrière lequel Hamadi Jebali, se prémunit contre les risques de communication, qu’interdit le recours obligatoire à la dissimulation qu’il a trop longtemps pratiquée, pour des raisons sécuritaires, il s’est glissé deux idées dont la première, prenait la forme de défi et de menace à peine voilée et la seconde, rapidement glissée dans ce semblant de discours, se voulait discrète sous forme de message aux rcdistes  et « régionalistes politiques », tous clans confondus.

La première c’est lorsque qu’il a parlé de la date du 23 Octobre prochain, en disant d’une manière ostentatoire et sans avoir froid aux yeux, que celle-ci devrait être fêtée comme il se doit, comme le premier anniversaire (qui sera suivi d’autres), de la prise « historique »  de pouvoir par l’Organisation d’Ennahdha, dont il a tenu à rappeler qu’il en était le Secrétaire Général. Insinuant peut-être, à son patron  qu’il voudrait désormais, parler au nom du Parti Etat, en invitant discrètement, Rached Ghanouchi (comme son ami Docteur Karoui Jr, semble l’encourager à le faire). à être moins ostentatoire, dans sa manière de s’ingérer dans les affaires du Gouvernement,  en tant que Président du Parti. Maintenant que les Américains leur envoient des signes négatifs, il vaut mieux prendre ses distances de celui qui semblait être le dépositaire du soutien extérieur.

La seconde idée, on l’aura devinée, c’est lorsqu’il a précisé que parmi les positions qu’il serait prêt à défendre, figure l’abandon des mesures d’exclusion auxquelles s’attachent encore les frileux du CPR qui continuent à se gargariser de mots et ne savent plus où donner de la tête, autant que ceux du Takatul ou plutôt de ce qu’il en reste.

Cette levée de l’exclusion dont on menace les rcdistes semble constituer une réponse aux aveux de trahison, au profit d’une organisation terroriste d’opposition que l’ancien député, l’ancien ministre et ancien Directeur du PSD de Bouguiba et ancien Premier Ministre de Ben Ali et Vice Président du RCD, a osé faire à la presse, suggérant à Hamadi Jebali, de « renvoyer l’ascenseur ».

Tout cela pour faire face au seul parti issu de la situation d’après la fuite de Ben Ali et qui incarne le véritable espoir de la majorité des Tunisiens de « sauver leur révolution authentique des mauvaises herbes et mêmes des herbes folles qui essayent d’étouffer  son jeune plant » (Béji Caid Essebsi, dans son premier discours de Premier Ministre Provisoire).

Naceur Ben Cheikh


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