Nicole Bricq, la ministre du commerce extérieur était l'invitée de Jean-Pierre Elkabbach lundi 1er octobre ; l'occasion pour la ministre de revenir sur Florange, sur l'impact de la nouvelle loi de finances sur les entreprises et sur les opportunités pour les entreprises françaises à l'étranger.
Florange: le combat continue
Interrogée sur la situation de l'usine de Florange, Nicole Bricq réagit:
Le gouvernement se bat, Arnaud Montebourg est sur le front.
Et la ministre d'insister sur le fait que si rien n'est gagné, il faut tout faire pour que le site soit repris, malgré une stratégie de Mittal "nébuleuse, qui ne correspond pas aux volontés de l'Etat". Nicole Bricq exclut toutefois toute nationalisation.
Un budget de compétitivité qui favorise les PME
S'agissant du déficit du commerce extérieur (70 milliards), Nicole Bricq défend le budget 2013:
C'est un budget de compétitivité, parce que, moins cher on paiera notre dette, mieux ce sera, et je crois qu'il est tout à fait dans le bon objectif : le désendettement et le redressement, parce qu'on ne fera pas le redressement productif sans désendettement parce que les intérêts d'emprunt, il faut qu'ils soient les plus bas possibles
A la question de savoir s'il ne handicape pas les grandes entreprises, la ministre explique: les grandes entreprises créent peu d'emplois en France, et malgré leurs investissements, elles ont reçu beaucoup de la puissance publique en termes d'exonérations fiscales. Et enfin d'insister sur le fait que:
... nos petites entreprises, nos entreprises intermédiaires puissent se battre à l'exportation.
La BPI pour accompagner les PME à l'international
La ministre appelle également de ses vœux la création de la Banque Publique d'Investissement (BPI) afin de les accompagner, en particulier pour palier le déficit d'organisation et de garanties des PME pour l'export. En effet, le projet qui verra le jour en 2013 s'est vu ajouter un volet international.
Nicole Bricq détaille les marchés à conquérir:
Il faut aller vers les territoires en croissance, on les connaît, la Chine, le Brésil [...]. Nous devons aller aussi en Europe, parce que c'est là où on perd des parts de marché à très haute valeur ajoutée.
Nicole Bricq analyse également les secteurs porteurs à l'exportation, notamment l'agroalimentaire et les éco-technologies. Et d'annoncer des visites en Asie du Sud-Est en octobre et une visite en Chine en novembre. A cela s'ajoute une tournée en France dont la ministre détaille l'objectif:
Il faut que les entreprises puissent bénéficier de bons crédits à l'export, de bonnes garanties, et j'entends justement apporter ma pierre au pacte de compétitivité que proposera le Premier ministre par la réforme de nos financements à l'export, car nous sommes en concurrence avec des partenaires amis comme les Allemands, qui sont mieux organisés, et certainement, mieux garantis
Coût du travail, taux de l'euro: des facteurs résiduels à l'export
Interrogée sur l'importance de faire baisser le coût du travail pour mieux exporter, la ministre réagit et explique clairement:
En ce qui concerne le volet export, j'ai regardé, en fonction des secteurs, le coût du travail n'est pas déterminant, il peut agir, notamment sur tout ce qu'on considère comme les services aux entreprises, et une entreprise, elle ne peut pas fonctionner à l'étranger si elle n'a pas des bons services à offrir, une bonne offre globale, produits/services [...] Mais en ce qui concerne l'export, c'est d'abord la compétitivité hors coût. C'est-à-dire la faculté d'innover.
De même, sur la question du taux trop élevé de l'euro, la ministre cite l'exemple de l'Allemagne:
Les Allemands ont la même monnaie que nous, et ils sont meilleurs à l'exportation.
Avant de conclure:
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