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Harkis, Hollande vers un remake du quinquennat de Sarkozy ?

Publié le 02 octobre 2012 par Harki45

harkis et droit de l'hommeNous publions ci-dessous un article de l'association Harkis et droit de l'Homme qui a émis son point de vue, relatif au message lu durant la traditionnelle cérémonie dans la cour d’honneur des Invalides, à Paris, par le ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif, lui-même fils de harki. Le président de la République ne pouvait être présent, en raison de son déplacement en Amérique.

Qu'en pensez-vous, le débat est ouvert pour celles et ceux qui veulent s’exprimer de manière constructive.

Hollande, les harkis et la reconnaissance de la responsabilité : vers un remake du quinquennat de Sarkozy ?

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis, en cas d’élection, de «reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles » en France. Or que voit-on aujourd’hui, après le 25 septembre 2012 et la lettre de F. Hollande (voir en fin d'article) lue par Kader Arif ?

1. A aucun moment le mot de « massacre » n’est prononcé ; donc, a fortiori, F. Hollande ne parle pas « de responsabilité dans le massacre de ceux restés en Algérie », comme il s’y était engagé dans sa lettre du 5 avril (voir en fin d'article). Il rejoint en cela son prédécesseur, dont il avait pourtant dénoncé les pratiques dans sa lettre du 5 avril en écrivant : « cette reconnaissance tant espérée et tant attendue, que l'actuel président sortant a refusé d'accomplir ».

2. La lettre dissocie habilement deux moments distincts : elle dit d’abord que « la France a abandonné ses propres soldats » (sans préciser qu’il s’agit d’une faute) ; ce n’est que plus loin que F. Hollande écrit « la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes », sans relier de manière explicite et claire les deux phrases, ce qui ressemble fort à une double tentative de manipulation.

3. On utilise ensuite, très habilement, la « voix passive » pour dire que "les harkis ont été accueillis et traités de manière indigne sur le sol français" ; l’utilisation de la voix passive permet de ne pas mettre en exergue les responsabilités. Dire « la souris a été mangée » est plus obscur que de dire "la souris a été mangée par le chat" ou « le chat a mangé la souris ». On esquive donc l’acteur, l’État français, en ne le citant pas. On peut alors, tout à loisir, dire que « La France se grandit toujours en reconnaissant ses fautes » puisque la France n’est pas citée et qu’il n’est pas dit qu’il s’agit d’une faute.

4. Enfin prononcer un principe, « La France se grandit lorsqu’elle reconnaît ses fautes », est tout à fait louable à une condition : que la France reconnaisse ses fautes. Nous n’attendons pas, d’abord, que la France se grandisse, nous attendons une reconnaissance de sa responsabilité dans les différents aspects du drame des harkis. Nous attendons toujours.

Sur la forme, F. Hollande n’était pas présent aux Invalides ce 25 septembre 2012, refusant ainsi la solennité nécessaire à ce qui aurait pu être la reconnaissance de responsabilité attendue par les anciens harkis et leurs familles. Si son agenda ne le permettait pas, les harkis pouvaient attendre (ce qu’ils font depuis 50 ans) une occasion solennelle dans les toutes prochaines semaines. Les symboles sont importants aussi.

Il nous faut donc attendre encore que, comme il s’y était engagé, F. Hollande reconnaisse « publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles en France. »


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