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Les limites qui n’en sont pas

Publié le 03 octobre 2012 par Abouchard

Assez fréquemment, je vois des logiciels, des produits ou des services qui semblent comporter des limitations étranges, mais qui remportent pourtant un certain succès. Et dans le même temps, je vois passer d’autres logiciels, produits ou services qui sont tellement bourrés de fonctionnalités qu’ils semblent impossibles à prendre en défaut, et pourtant ils ne semblent pas forcément avoir beaucoup de réussite.

Quelques exemples

WordPress ne peut utiliser que des plate-formes LAMP. En soit, rien de très étonnant, c’est plutôt répandu. Mais même si MySQL est la base de données la plus utilisée au monde, on peut trouver étrange que WordPress ne puisse pas utiliser un autre type de base (à commencer par PostgreSQL).

Python est un langage orienté objet dans lequel ont ne peut pas définir la visibilité des attributs et des méthodes ; ils sont « publiques », pour faire une analogie avec les autres langages orientés objet. (oui, les haters, celle-là elle est pour vous ; je vous embrasse)

Basecamp est un logiciel de gestion de projets qui ne propose même pas la notion de sous-projet. Si vous voulez découper un projet, il faut créer… plusieurs projets. Cela va à l’encontre des notions de gestion de projet les plus élémentaires.

La Renault Twingo de 1ère génération n’était disponible qu’avec un moteur essence. Sa conception aurait rendu trop coûteuse l’adaptation d’un moteur diesel. Vu que les français roulent majoritairement en diesel, ça aurait pu nuire à sa commercialisation.

À son lancement, l’iPhone était limité aux réseaux EDGE (pas de 3G) et les premiers forfaits de données n’étaient pas adaptés en France. En plus, il ne gérait pas les MMS, et aucun kit de développement n’a été disponible durant la première année de commercialisation.

Comparée à ses concurrents de l’époque, la Playstation (PS1) imposait des temps de chargement affreusement longs. Et pour sauvegarder les parties, il fallait acheter des cartouches mémoires hors de prix et très lentes d’utilisation.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Je n’ai aucune prétention en terme de marketing, alors mon analyse est forcément très subjective, prenez-la avec des pincettes.

Pour chacun des exemples que j’ai cité plus haut (et pour tous les nombreux autres que je n’ai pas cité), le succès tient à un nombre restreint de promesses qui sont tenues avec brio.
On en revient au concept de killer feature ou de killer application. Si un produit rencontre du succès, ce n’est pas pour toutes les fonctionnalités qu’il pourrait offrir ; c’est pour une ou deux fonctionnalités vraiment importantes aux yeux des consommateurs.

(au passage : le prix et la simplicité d’utilisation sont des killer features)

De la même manière, un produit peut présenter des défauts par rapport à ses concurrents, et prospérer quand même. L’important est que ses qualités soient plus remarquables que ses défauts.
À la condition évidemment de ne pas avoir de “killing feature”, c’est-à-dire un défaut tellement rédhibitoire que le produit fera fuir les clients, quelles que soient ses autres qualités.

Tout ceci converge vers le discours habituel : Quand vous créez un produit ou un service, attachez-vous à en extraire le cœur. Quand vous l’avez défini, prenez soin de le réaliser à perfection, et retirez tout le reste.
Oui, il vous manquera des choses par rapport aux concurrents. Mais demandez-vous si cela est un réel handicap, ou si vous ne pouvez pas plutôt porter encore plus haut la promesse initiale de votre création.


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