L’AC Milan a réussi le premier des deux examens de cette semaine décisive. Les Rossoneri ont en effet battu le Zenit Saint Petersbourg sur sa pelouse en démentant par la même occasion les statistiques. Soirée pleine de suspense et d’émotion pour les tifosi : l’équipe d’Allegri a parfaitement débuté la rencontre et menait 0-2 après 17 minutes avant que le Zenit réduise le score juste avant la mi-temps et égalise dès la reprise. Malgré cela, Milan est resté calme, a résisté, s’est battu avec le coeur et a finalement marqué un troisième but, synonyme de victoire!
Dans le football (comme dans beaucoup de sports (tous?)), la chance joue un rôle. Et c’est connu : la chance sourit aux audacieux. L’AC Milan a fait preuve d’une grande audace, de personnalité et de beaucoup de courage, avant même d’entrer sur le terrain. L’idée d’aligner un 4-2-3-1 très offensif, avec un seul milieu récupérateur, mais surtout l’idée d’attaquer férocement d’entrée de jeu a fini par payer. Le premier but d’Emanuelson (le premier de sa carrière en Champions League) peut être considéré comme chanceux mais les Rossoneri ont provoqué cette situation d’attaque en mettant les Russes dans les cordes dès le début. Quelques minutes plus tard, El Shaarawy a voulu montrer son talent à l’Europe entière avec un but d’anthologie digne d’un véritable fuoriclasse. Le Petit Pharaon est devenu Grand et s’est imposé dans ce nouveau Milan. A 19 ans, il est déjà un joueur extraordinaire : classe, talent, personnalité, détermination, humilité… il a tout pour devenir un grand champion, tout dépendra de sa capacité à rester humble.
Après 20 minutes d’excellent football, avec un jeu rapide, précis, efficace et spectaculaire, le 4-2-fantaisie d’Allegri s’est transformé en 4-2-souffrance. Spalletti a adapté sa tactique, son équipe s’est réveillée et a pris confiance. En fin de match, Allegri a admis avoir commis une erreur en n’adaptant pas le 4-2-3-1 en 4-3-3 dès la demi heure de jeu (il l’a fait en deuxième mi-temps avec l’entrée de Nocerino à la place d’Emanuelson). Milan a énormément souffert et seul un Abbiati en forme étincelante (probablement la meilleure prestation de sa carrière) a empêché le Zenit d’inscrire plusieurs buts avec des arrêts de grande classe. Les Russes ont tout de même réussi à réduire le score en toute fin de première mi-temps avec d’abord une erreur de placement d’Abate et Zapata, et ensuite une erreur d’Abbiati, qui a trop hésité entre sortir ou rester sur sa ligne tout en couvrant mal le premier poteau. Ce n’est pas tout puisqu’ils ont égalisé dès le retour des vestiaires, sur corner et avec une erreur de marquage de Montolivo!
Le rêve du début de match semblait devoir se transformer en cauchemar (et quels auraient été les avis sur Allegri & co en cas de défaite 3-2???) car à ce moment du match, le risque de se désunir, de perdre la lucidité et la sérénité était énormissime. Mais les Rossoneri se sont battus comme des lions, comme tous les tifosi demandent à chaque fois : si l’équipe n’a pas la qualité technique d’autrefois, elle doit d’autant plus compenser avec le caractère, l’orgueil, la grinta. Ensuite, l’équipe peut perdre ou gagner mais on ne pourra rien lui reprocher car elle a tout essayé. Voilà ce que sont les matches da Milan. Hier l’équipe d’Allegri l’a fait et la chance a fini par payer avec le troisième but inscrit par Hubocan contre son camp. Milan a terminé la rencontre en 5-4-1 avec l’entrée de Yepes pour renforcer le jeu aérien et la solidité de la défense alors que l’équipe subissait des assauts continus : un changement très important qui a permis de terminer la rencontre sans autre grosse frayeur.
La victoire à Saint Petersbourg pourrait être le nouveau point de départ d’un Milan combattif et déterminé. Ce déplacement était le match-clé du groupe de Champions League contre un adversaire redoutable, sur une pelouse pratiquement inviolable. Les Rossoneri ont provoqué la chance mais ont aussi montré de gros progrès en terme de collectif, que ce soit pour le jeu exprimé lors des 20 premières minutes ou bien pour l’abnégation, la cohésion dont a fait preuve l’équipe durant le reste du match lorsqu’il fallait contenir les assaut du Zenit. Milan a retrouvé la victoire externe en Champions League 2 ans après celle à Auxerre et a interrompu la série de matches sans défaite en Europe du Zenit qui durait depuis 4 ans! Attention à ne pas s’emballer car Milan a également mis en évidence ses habituelles lacunes : inattention, but sur phase arrêtée, fragilité psychologique et tactique qui a permis au Zenit de remonter de 0-2 à 2-2 (ce qui ne devrait jamais arriver). Le beau Milan a duré 20 minutes avant de vivre 70 minutes de souffrance avec le risque de perdre un match après avoir mené 0-2. On est très loin du match parfait! La différence par rapport aux résultats décevants des dernières semaine est que la détermination et une dose de chance ont compensé et ont offert une victoire fondamentale pour le classement et le moral.
Quand c’est difficile, la victoire n’est que plus belle. Les Rossoneri avaient vraiment besoin d’une bouffée d’oxygène après des semaines de critiques, de rumeurs et de tension. Est-ce le début d’une nouvelle saison? Seul le temps nous le dira mais ce genre de victoire peut transformer une saison. Il faut trouver la continuité dans les résultats avant de se définir « guéris ». Il sera important de confirmer immédiatement, dès dimanche lors d’un derby décisif. Avec une autre victoire, alors là, oui, on pourrait considérer Milan comme sorti de crise. Milan reprend des couleurs et s’est relevé en Europe. Cap sur l’Italie, direction Milan, zoom sur San Siro : l’air est électrique, le climat est particulier…
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