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Curiosity dans le Gers

Publié le 05 octobre 2012 par Toulouseweb
Curiosity dans le GersNouvelle devise du Cnes : Ť Marche ou ręve ť…
Autant commencer par la mauvaise nouvelle : l’homme sur Mars ? ŤPeut-ętre dans 50 ans !ť C’est en tout cas ce qu’affirme sans hésiter Alain Gaboriaud, chef de projet au Cnes, chargé des activités interplanétaires. Autrement dit un homme compétent, qui sait de quoi il parle. Il ajoute que si de petits hommes verts peuplaient Mars, on le saurait de longue date mais, en revanche, le doute n’est plus permis, il y a bien de l’eau sur la plančte rouge, ce qui permet de grands espoirs dčs qu’il est question d’explorer le passé.
En attendant que de courageux astronautes, spationautes ou takionautes aillent sur place ŕ l’horizon 2060, automatismes aidant, ŕ distance (huit mois et demi de voyage, un quart d’heure pour transmettre des données), il est possible de comprendre les processus géochimiques et géologiques, d’étudier le potentiel biologique de Mars et, surtout, notre part de ręve, Ťdéterminer si Mars a pu ętre habitable et étudier le rôle de l’eauť.
Ce sont lŕ les principaux objectifs du rover de 900 kg (dont 85 kg d’instruments scientifiques), summum de la technologie spatiale, engin télécommandé baptisé Curiosity, posé sur Mars il y a 2 mois, qui commence ŕ envoyer vers la Terre des informations et photographies d’une qualité sans précédent. C’est une plančte morte, certes, mais qui a beaucoup ŕ nous apprendre, d’autant que Curiosity est autrement performant que les Mariner, Viking, etc., qui l’ont précédé depuis le début des années soixante.
Alain Gaboriaud a choisi les Rencontres aéronautiques et spatiales de Gimont pour souligner l’importance et la qualité de la participation française au Curiosity mis au point par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Il s’agit, pour l’essentiel, du ChemCam, Chemistry Camera, un laser exceptionnellement sophistiqué. Et SAM, Sample Analysis on Mars, capable d’analyser le sol et le proche sous-sol, ainsi que l’atmosphčre. Plusieurs instruments ont été conçus en France dont le spectromčtre et le chromatographe.
La NASA, qui maîtrise parfaitement sa communication (et, message subliminal, rappelle ainsi qu’il Ťsuffiraitť de lui attribuer des budgets plus généreux pour faire des miracles), tire un bon parti de la réussite d’ores et déjŕ confirmée de Curiosity. Le Cnes lui a emboîté le pas en développant un travail de vulgarisation scientifique qui s’appuie sur un curieux slogan, ŤMarche ou ręveť. Que ce soit ŕ Pasadena (Californie) ou ŕ Toulouse, la tâche des responsables de ce programme hors normes est grandement facilitée par la richesse de la premičre moisson d’informations et de photographies. Et ce n’est qu’un début : Curiosity devrait fonctionner pendant 2 ans, peut-ętre plus.
Bien sűr, cette quęte lointaine a un coűt : deux milliards et demi de dollars d’investissement initial et, depuis l’atterrissage, un million de dollars par jour. Est-ce beaucoup ? Est-ce trop ? Alain Gaboriaud n’envisage pas de se poser la question et son enthousiasme communicatif en dit plus long qu’un éventuel plaidoyer pro domo. Bien sűr, il convient d’oublier une fois pour toutes les petits hommes verts, la température sur Mars descend ŕ -130 degrés, l’air y est irrespirable. Mais c’est aussi lŕ que sont enfouies des informations désormais ŕ notre portée, sur l’univers, notre univers, nos origines. C’est tout simplement fascinant.
Pierre Sparaco - AeroMorning
(Photo: NASA/JPL via le Cnes)

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