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Se balancent et frémissent

Publié le 06 octobre 2012 par Perce-Neige

Se balancent et frémissentLentement, très len-te-ment,… laisser venir le vide, une fois la tempête com-plè-te-ment apaisée… Puissiez vous, alors, entendre (en vous) ce qui se balance à peine et frémit. C’est de Tchouang-tseu, rapporté par Jean-François Billeter, in « Études sur Tchouang-tseu » (Editions Allia) : 
Qu'est-ce que le vent ? lui dit alors Tseu-ts'i : c'est le souffle la grande masse. Mieux vaut qu'il ne souffle pas car, quand il se lève, toutes les cavités se mettent à hurler. Ne les avez-vous jamais entendus, ces mugissements ? Dans les gorges et les ravins des forêts de montagne poussent des arbres géants dont les creux ressemblent à des narines, à bouches, à des oreilles, à des godets, à des gobelets, à des mortiers, à des bassins, à des fosses - et cela gronde, et gémit, et mugit, et rugit, et râle, et murmure, et hulule et pleure. On entend chanter de grands oh suivis de grands ouh - petite harmonie quand souffle la brise, grande harmonie quand c'est l'ouragan. Et quand les rafales cessent, les cavités sont de nouveau vides comme avant. N'avez-vous donc jamais vu comment les arbres à ce moment-là se balancent et frémissent ?

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