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L’islandaise Birgitta Jonsdottir, quelques phrases bien balancées sur notre système

Publié le 07 octobre 2012 par Triton95

Rue 89 nous offre une interview de Birgit Jondottir, une activiste islandaise, qui arrive à dire beaucoup de choses décapantes sur notre temps et notre société, à travers le microcosme de l’Islande (300 000 habitants). Elle nous démontre combien la démocratie est fortes dans l’ile, et comme selon elle, internet peut apporter à cette démocratie. Elle traduit aussi le sentiment des nouvelles générations sur internet : c’est leur véritable adresse, le lieu où ils existent vraiment, sinon, nous sommes isolés, et solitaires. Cela pourrait paraitre triste, comme si nous voguions dans le vide sidéral, mais il est vrai qu’avant internet nous ne pouvions que difficilement accéder à une parole publique, partager rapidement avec les autres humains. La ville nous avait jeté dans des vies isolées, avec des cercles restreints.

« L’une des raisons des grandes manifestations que vous connaissez en France, par exemple contre le nouveau traité européen, c’est que les gens comprennent que le système ne nous sert plus : il se sert lui-même. »

« C’est le destin des gouvernements de gauche de nettoyer le bordel laissé par les gouvernements de droite, puis d’être l’objet de toutes les critiques. »

« Beaucoup n’ont pas conscience que leur vraie résidence est sur Internet. J’ai ainsi la même adresse e-mail depuis 1995 – je n’ai jamais eu une adresse aussi longtemps dans le monde réel. Toutes mes informations personnelles, secrètes, sont sur Internet. Toutes les traces que j’ai laissées, tous mes voyages, mes communications avec d’autres gens… Il faut prendre conscience de cela, de l’importance qu’occupe notre vie en ligne, de l’importance prise par cet espace qui permet des échanges libres et la diffusion d’idées. Il faut prendre garde à ce que les entreprises et les gouvernements n’en abusent pas, à ce que nos principes continuent à s’appliquer.

Prenez le principe du partage par exemple. Autrefois, je partageais des livres, des chansons avec mes amis. Je pouvais enregistrer des musiques. Je faisais ce que je voulais de mon livre : je pouvais le laisser sur cette banquette, pour qu’il soit lu par quelqu’un d’autre, par exemple. Mais aujourd’hui, s’ils le veulent, ils peuvent autoritairement retirer tous vos e-books de l’étagère !

On ne peut même pas léguer à ses enfants le contenu de sa liseuse ou de son MP3.

Exactement. Nous dormons, nous avons renoncé à tant de droits… »

« On peut encore changer les choses à temps. J’y crois, car sinon, je rentrerais chez moi, je mettrais la télé sur “on” et moi sur “off”. »



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