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Méchants et méchantes chez Disney : Femmes fortes

Publié le 07 octobre 2012 par Latchipie @Tchiiipleblog

Superbe article disponible sur lecinemaestpolitique.fr

Méchants et méchantes chez Disney : Femmes fortes

Femmes fortes

Lorsque c’est un personnage féminin qui incarne les forces du mal, il prend systématiquement les traits d’une femme forte. Pas seulement au sens où elle représente une menace pour le héros ou l’héroïne, car il est évident que tout méchant qui se respecte, qu’il soit masculin ou féminin, se doit d’être assez puissant pour mettre sérieusement en danger le personnage principal. Mais dans le cas où le méchant est une femme, cette force prend une signification bien particulière. En effet, femme forte signifie ici femme qui représente un danger pour les hommes, un danger pour l’ordre patriarcal. Soit cette femme domine les hommes (renversant alors directement la domination masculine), soit elle en est totalement indépendante (ce qui représente tout autant une menace pour le patriarcat).

Ces méchantes s’opposent donc aux héroïnes classiques de Disney qui sont dans l’immense majorité des cas soumises aux hommes, ou du moins dépendantes d’eux sur les plans physique et affectif. Une bonne héroïne Disney qui se respecte se doit d’obéir au personnage masculin, de se faire sauver par lui (au moins une fois et plus si affinités…), et encore de finir dans ses bras, le plus souvent lors d’un indémodable mariage hétérosexuel qui conclut la majorité des Disney les plus populaires. Le destin d’une femme, c’est d’être la femme d’un homme. Voilà donc le cœur de la leçon que Disney assène à nos enfants à longueur de films : une femme bien est une femme soumise à un homme, et dépendante de lui sur tous les plans. Et inversement, une femme qui a au contraire du pouvoir et de l’indépendance par rapport aux hommes est forcément mauvaise, voire diabolique[1].

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Le cauchemar des hommes

Comme on l’a dit, les méchantes de Disney dominent les hommes ou ont des hommes à leur service. La reine de Blanche-Neige a le chasseur sous ses ordres, et Maléfique, dans La belle au bois dormant, une armée de sous-fifres. Disney met ainsi en scène une galerie de femmes qui tyrannisent leurs hommes : la Reine de cœur, dans Alice au pays des merveilles, écrase le Roi de sa présence ; Cruella mène la vie dure à Jasper et Horace dans Les 101 dalmatiens ; Médusa traite Snoops comme un larbin dans Les Aventures de Bernard et Bianca, sans manquer une seule occasion de l’humilier ou de l’insulter ; sans parler du comportement d’Yzma avec Kronk dans Kuzco l’empereur mégalo.

Parce qu’elles ont du pouvoir et qu’elles l’exercent sur les hommes, ces femmes vont trop loin, et Disney nous le rappelle en les présentant systématiquement comme des incarnations du mal. Dans cet esprit, le studio atteint son apogée dans La petite sirène avec la création du personnage d’Ursula. Celle-ci ne cherche pas seulement le pouvoir, mais plus exactement à écraser le Roi Triton, figure masculine toute puissante et bienveillante, parce que celui-ci l’a un jour exclue de sa cour. Disney fantasme donc ici un personnage féminin dont le seul but est l’émasculation des hommes. Dans ce délire anti-féministe, le studio donne ainsi naissance à la figure de méchante la plus diabolique de son histoire.

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Des femmes sans hommes

Au final, qu’elles soient « frigides » ou « délurées », ces pauvres femmes ont au fond toutes le même problème : elles n’ont pas trouvé l’homme qui leur fallait et, comble de l’hérésie, elles ne le cherchent même pas. Les malheureuses. Ne savent-elles pas qu’il n’y a rien de plus terrible au monde pour une femme que d’être sans homme ? C’est bien connu pourtant : le seul destin souhaitable pour un être humain doté d’un utérus est de devenir une femme, une vraie, qui rigole bêtement dès qu’un homme ouvre la bouche, qui trouve toute ses idées géniales (comme Anita qui s’exclame à la fin des 101 Dalmatiens : « Oh, Roger, ça c’est de l’inspiration ! »). Une femme qui, comme Jasmine à la fin d’Aladdin, le comprend, le pardonne, et l’aime envers et contre tout. Etc.

Pas étonnant du coup que les premières soient aussi froides et aigries. Comment pourraient-elles être épanouies dans leur corps si aucun homme n’est là pour leur faire découvrir le plaisir grâce à son phallus magique ? Comme dit une fée de La belle au bois dormant à propos de Maléfique, « elle ne connaît rien aux choses de l’amour ».

(lire l’article en entier)

Aller plus loin : Méchants et méchantes chez Disney (2) : Hommes faibles


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