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Quand rien ne va…

Publié le 08 octobre 2012 par Passionacmilan

Max AllegriLe derby della Madonnina a rendu son verdict : c’est donc l’Inter qui s’est imposée, par le plus petit des scores, grâce à un but de Samuel en tout début de match. Les supporters de l’AC Milan peuvent l’avoir mauvaise tant leur équipe a dominé en long, en large et en travers cette partie… quelque peu conditionnée par l’arbitrage. En effet, on ne peut pas dire que monsieur Valeri et ses assistants aient été cléments avec les Rossoneri, lesquels auraient pu égaliser en première période (tir de Montolivo) et enfoncer le clou en fin de match (pénalty oublié sur Robinho).

C’est dans un stade San Siro plein à craquer, contrairement à ce que les dirigeants craignaient (il y a quelques jours de cela, Adriano Galliani s’inquiétait d’« une avancée très lente des ventes de billets », Ndlr), que les 22 acteurs entraient sur la pelouse. L’ambiance était clairement à la hauteur de l’évènement, malgré le début de saison mi-figue, mi-raisin des deux équipes (si les hommes d’Andrea Stramaccioni présentent un bilan comptable jusqu’ici plutôt positif, ils n’en demeurent pas moins très critiqués pour leur jeu, soporifique au possible). Il faut croire que la magie d’un derby, et de celui-ci en particulier, va au-delà du football ; c’est d’abord et avant tout une question de fierté, d’honneur, de suprématie sur la ville même de Milan. Dans une interview accordée à Canal+, Zlatan Ibrahimovic, qui a porté la tunique des deux équipes, en parle mieux que quiconque : « A l’approche du derby, les gens vous arrêtent dans la rue, vous suppliant de l’emporter. C’est une sensation incroyable ! Quand vous ressortez vainqueurs, vous savez que vous avez en quelque sorte le contrôle de la ville… jusqu’au prochain derby. » Notons, au passage, que le géant suédois a connu son premier classico français, hier soir, en même temps que se disputait le derby della Madonnina. Bilan des courses : OM 2-2 Zlatan ! Zlatan a répondu à Gignac en zlatanisant Mandanda à deux reprises, sur des buts zlatanesques.

A San Siro, les spectateurs n’ont pas eu droit à un tel spectacle, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce derby, qu’on annonçait non pas sans regrets comme le plus pauvre depuis des années, a en effet donné raison aux mauvaises langues. Timorés, empruntés, peut-être même stressés par l’enjeu, les Rossoneri ont livré un début de match catastrophique ! Après un but concédé quelques minutes seulement après le coup d’envoi, une nouvelle fois sur coup de pied arrêté, l’AC Milan a laissé le ballon à son adversaire, se contentant de défendre. A la septième minute de jeu, Abbiati, qui sortait pourtant d’une prestation personnelle remarquable face au Zénith Saint-Pétersbourg, en Ligue des Champions, offre inexplicablement la balle de break à D.Milito, sur une passe complètement loupée. Surpris, l’attaquant argentin tarde dans son exécution et permet à Mexès de dévier son tir. Au stade ou derrière leur écran, les supporters milanistes poussent un ouf de soulagement, mais surtout un cri de colère contre leur équipe. Le portier italien, déjà en partie responsable sur l’ouverture du score (sortie mal négociée), était – bien malgré lui – à deux doigts, ou plutôt devrait-on dire à deux gants de tuer tout suspens. Dépités, d’aucuns commencent à se demander s’ils ne se sont pas embringués dans une fâcheuse histoire. Voir l’ennemi juré mener les débats et Cassano – auteur d’un comportement à la limite de l’insupportable – encourager les quelques supporters nerazzurri ayant fait le déplacement à donner de la voix, ne fut pas chose aisée. Certainement piqués au vif, les hommes de Massimiliano Allegri décident de prendre les choses en main. S’en suit, à partir de là, une domination sans partage. La maîtrise est quasiment totale et les occasions s’enchaînent comme des petits pains. Sinon rester regroupée derrière, l’Inter se montre – à deux ou trois contre-attaques stériles près – inexistante ! En même temps, comment incriminer une équipe qui mène au score et se sait solide défensivement ? Car oui, à ce moment précis, c’est l’Inter qui est devant et fait la bonne opération. Le tournant de cette première période survient à la 37ème minute : au terme d’une action concrète dans la surface d’Handanovic, ce dernier se voit contraint de repousser des poings un ballon aérien. A un peu moins de 30 mètres, Montolivo profite du dégagement du gardien slovène pour décocher une frapper splendide venant se loger dans la lucarne. Alors que l’international italien croit égaliser, l’arbitre de la rencontre, monsieur Valeri, ne voit pas les choses de cette manière et siffle une faute en faveur de l’Inter. Et pour cause : resté au sol, Handanovic aurait été déséquilibré en plein air par Emanuelson. Au vu du ralenti, on constate que c’est le premier qui vient s’empaler sur le second plus que l’inverse. En toute objectivité, le but aurait dû être validé. Quoi qu’il en soit, le score reste inchangé et les « visiteurs » font toujours la course en tête. Les dix minutes restantes ne donnent rien et l’arbitre indique aux joueurs de rejoindre les vestiaires.

Le jeu reprend ses droits. Pas le temps de souffler que, trois minutes après la reprise, la rencontre est frappée par un autre fait litigieux. Pour un ballon anodin dévié du bras, Nagatomo écope d’un second carton jaune, synonyme d’exclusion. Dans une volonté de détendre l’atmosphère, on est en droit de se demander si le statut de nippon de l’arrière droit intériste n’a pas conditionné l’arbitre dans son choix. Comprenne qui voudra. Bref, cette décision a en tout cas le don de (re)donner espoir à Allegri et ses joueurs. Dans la foulée, Bonera, auteur d’un bon match, se blesse et cède sa place à Abate. Traînant derrière lui une réputation de porte-malheur dans les derbys, eu égard à ses deux tristement célèbres bourdes que D.Milito a converties en buts, le « blondinet », comme certains le surnomment, n’a cette fois pas le droit à l’erreur. Fort de cette supériorité numérique, Allegri décide de passer à un système ultra-offensif en faisant entrer Robinho (56′), en lieu et place du jeune De Sciglio. Toujours incapables de perforer la muraille concoctée par Stramaccioni, les Rossoneri s’en remettent aux tentatives lointaines de Montolivo, dans un grand soir ! Malheureusement, quand Handanovic repousse le cuir, personne ne suit et quand c’est le cas, les attaquants ratent ce qu’ils entreprennent. Plus que jamais conscient que c’est le moment ou jamais de marquer ce satané but qui serait tout sauf immérité, Allegri, voyant qu’il ne reste plus qu’une demi-heure de jeu dans le temps réglementaire, abat sa deuxième carte. A la surprise générale, l’entraîneur rossonero sort El Shaarawy, lequel portait pourtant l’équipe sur ses épaules durant ces derniers matches, et donne à Pazzini l’occasion de jouer un mauvais tour (ou pas) à ses anciens partenaires. Un choix d’autant plus contestable et contesté que des joueurs comme Bojan et Boateng, décevants depuis le début de saison, commencent doucement mais sûrement à disparaître. Au fur et à mesure que le temps s’égrène, l’Inter souffre de plus en plus… mais tient toujours bon ! Bien aidés par des attaquants adverses timides dans la finition, il faut le dire, les cousins semblent se rappeler aux belles heures de la saison du triplé, durant laquelle Mourinho avait bâti une véritable machine défensive. On entre dans les dix dernières minutes. Abbiati n’a plus touché le ballon depuis un long, très long moment. Jamais deux sans trois. Dans un match marqué par deux épisodes arbitraux majeurs, monsieur Valeri, sans doute lassé de distribuer de banals cartons en veux-tu, en voilà, décide de remédier ça sur une action décisive. C’est à la 82ème minute que l’homme au sifflet crée la troisième polémique de la soirée. Au terme d’un une-deux parfaitement exécuté entre Robinho et Pazzini, ce dernier trompe non pas sans finesse technique deux défenseurs et glisse un excellent ballon au Brésilien, lequel s’écroule dans la surface après une obstruction manifeste du buteur de la rencontre, Samuel. Non seulement le pénalty n’est pas accordé, mais en plus Pazzini reçoit un avertissement pour protestation. Rien à y faire ; quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Après une énième frappe dangereuse de Montolivo et quelques longs ballons de désespoir ne trouvant pas preneurs, Handanovic peut enfin souffler car l’arbitre met un terme à ce derby qui, disons-le, aurait été gagné neuf fois sur dix par l’AC Milan. La dernière image que l’on retiendra est cette exultation volontairement exagérée de Cassano, dont la paternité n’a décidément pas arrangé le cas, au centre de la pelouse.

L’AC Milan s’enlise dans la crise, en témoigne le classement : 11ème avec sept points en autant de journées. Des chiffres qui caractérisent une équipe jouant le maintien. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’Atalanta, première relégable, accuse un léger retard avec cinq points au compteur. Ne nous mentons pas, la situation est critique ! Il appartient à tous les acteurs concernés, des joueurs aux dirigeants en passant par l’entraîneur et son staff, de prendre les mesures les plus fortes qui soient pour corriger le tir. Le maillot de l’AC Milan ne peut plus continuer à être souillé de cette façon. Certes, il y a eu du mieux durant le derby et Milan méritait au minimum le match nul. Certes, l’arbitrage a conditionné la partie : c’est une évidence que même les supporters intéristes, dans leur majorité, reconnaissent. Mais ne nous cachons pas derrière un quelconque prétexte. Un match ne saurait en faire oublier cinq autres. Dans douze jours, Milan se déplacera sur la pelouse de l’Olimpico y défier la Lazio, une des équipes en forme de ce début de saison. Entre-temps, il faut s’en réjouir, la trêve internationale permettra à l’ensemble du groupe de faire le point et, gageons-le, de revenir dans de meilleures dispositions. Durant ce laps de temps, Pato en profitera notamment pour améliorer sa condition physique et faire son grand retour. D’ici là, ne nous laissons pas abattre et ayons à l’esprit que nous ne pourrons décemment pas faire pire que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent.

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Article rédigé par marok'1
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