Question d'indulgence et grapillages

Par Mauss

De récents repas, allant d'un dîner avec une verticale de La Tâche (au Club Grand Cru créé au Park Hyatt à Milan. Immense La Tâche 2009.) à un déjeuner familial au Bistrot Gabriel (un MOF et Bocuse d'or) à Bordeaux avec le Haut-Médoc de Michel Théron Clos du Jaugueyron 2008 (déjà bien rond et plus qu'agréable) ont suscité cette réflexion :

A t'on, naturellement, plus d'indulgence pour une région vinicole que pour une autre ?

Pour les amoureux de la Bourgogne que nous sommes, il semble évident qu'il est difficile d'accepter des vins moyens, médiocres, ou même simplement "bons". On a un niveau d'exigence supérieur. Et pour beaucoup d'amateurs, cela doit être kifkif la même chose pour la Champagne ou l'Alsace.

Alors que pour Bordeaux, où il y a tant de vins qui sont "bons", on est bien plus indulgent sur les qualités qu'on exige ailleurs.

Est-ce une façon de dire qu'un bordeaux passe plus facilement quand bien même il ne suscite point de "grimpage" de rideau ? Probablement. Et ce doit être une des raisons du succès mondial de cette région. Les vins ont généralement une belle sapidité, un équilibre plus que correct et l'harmonie n'est pas toujours absente, loin de là.

Par contre, dès qu'on attaque un pinot noir, un riesling, ou une syrah, avons nous là des exigences différentes ? Est-on plus sévère à la dégustation d'un barolo qu'à celle d'un chianti classico ? Et si oui, pourquoi ? Parce qu'on a des amis plus proches ici que là ?

On entre dans le sérail des influences qui n'ont rien à voir avec le contenu lui-même. Me trompe-je ?

Il y a certainement des liens diffus entre nos préférences régionales ou d'AOC et nos opinions sur leurs crus. Un docteur dans la salle ?

GRAPPILLAGES

Qu'il est difficile d'accepter les discours actuels de nos gouvernants qui protègent bien trop leur électorat et ne semblent pas vraiment comprendre le monde de la production. il suffit de voir ce volte-face sur les fameux "pigeons" de CroissancePlus. Olivier Duha, le patron de Webhelp, qui sera un de nos conférenciers à Villa d'Este, a dû se battre mordicus avec ses amis pour démontrer, à grand renfort de pleines pages ici et là, les effets pervers d'une telle décision trop hâtive, laquelle aurait très certainement été annulée en Cour Européenne.

Et Hervé Bizeul ne se gêne pas pour dire son mot à Moscovici. ICI

Où sont les réformes de structure si nécessaires alors même que la population commence à comprendre à quel point elles sont urgentes à prendre ?

Et qui aura l'audace de dire qu'aucune solution à terme ne peut s'envisager sans une réelle fédération européenne ?

Au moins à la BCE, Mario Draghi a compris qu'il fallait faire comme les américains : la planche à billet. A quand la prochaine attaque ?

CINEMA

Vu Les Plaisirs du Palais où l'auteur doit être un sacré bon amateur de meursault pour avoir nommer un directeur de cabinet du nom de Coche-Dury ! L'évocation de Nignon m'a fait bien plaisir. Il ne manquait que l'Ali-Bab, "LE" livre que tout gastronome se doit de posséder avec l'Heptaméron des Gourmets du dit Nignon.

Le film se laisse voir et décrit avec une joyeuseté féroce les arcanes du pouvoir, les jeux de rôle, les génuflexions devant le Prince.

On attend le dernier James Bond où Angelus sera bien en évidence !

LECTURES

Dans la collection des dictionnaires amoureux, celui d'André Tubeuf sur le Musique mérite achat, quand bien même son écriture est parfois compliquée. A quoi le voit-on ? Au simple fait que trop souvent il faut relire ce qu'on vient de lire pour bien comprendre ce que l'auteur veut dire. On est assez loin du style de Gide ou de Chevallier.

VENDANGES A BORDEAUX

Vu Laurence Brun, responsable de château Dassault, qui me dit qu'elle n'a pas encore commencé. C'est vrai que ces derniers jours ont probablement permis à ses raisins de continuer à mûrir. On verra verre en main dans quelques années.

VIDEO

Voir sur le site B+D comment Thierry Desseauve analyse des vins de sportifs. Sa façon de cracher les vins est une quasi-perfection : un jet fin, continu, d'une rare élégance. Ce n'est pas donné à tout le monde :-). Je suis jaloux !

Il décrit ces crus avec des mots simples, que chacun peut comprendre et à l'écouter, on sait à quoi s'attendre. Bien, Thierry, très bien ! :-)

A quand les analyses comparatives des moguls du business qui prennent leur retraite dans des vignobles ensoleillés ?