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Pigeons ou poules ?

Publié le 08 octobre 2012 par Malesherbes

Plusieurs entrepreneurs ont protesté vigoureusement contre le projet gouvernemental visant à taxer plus lourdement la plus-value réalisée lors d’une cession d’entreprise, si vigoureusement même que ce projet a été abandonné. Un de leurs arguments était que ceux qui acceptent de prendre le risque de créer une jeune-pousse (une start-up, selon  la déplorable mode du franglais) doivent pouvoir récolter le fruit de leurs efforts. Un autre était que cette plus-value peut constituer un capital et que c’est précisément le manque de capital qui fait obstacle à la floraison de jeunes-pousses. Faute de capital, les entrepreneurs doivent se tourner vers des business-angels, si peu angéliques qu’ils entendent bien participer à la gestion de l’entreprise et surtout, en cas de réussite, en partager les fruits.

Si le premier argument est recevable, à condition de considérer comme seul intérêt d’un travail le revenu qu’il génère, le second me semble beaucoup plus discutable. Pourquoi un créateur souhaite-t-il vendre l’entreprise qu’il a créée ? Une première raison peut être qu’il aimerait bien disposer à nouveau d’un capital pour fonder une nouvelle entreprise. Une autre serait que, voyant son œuvre grandir, il ne se sent pas capable de la gérer maintenant qu’elle a grossi et préfère la céder. Une troisième serait qu’il a quelques inquiétudes sur son avenir et préfère s’en dessaisir tant qu’elle fait encore bonne figure.

Si un tissu économique constitué surtout de PME affronte mieux les situations de crise, un pays a également besoin d’entreprises plus conséquentes. On peut observer aux États-Unis plusieurs exemples d’entreprises désormais considérables mais, au départ, si petites qu'elles méritaient à peine d’être appelées ainsi. Ce fut le cas pour Microsoft créée par Bill Gates, pour  Apple créée par Steve Jobs ou pour Facebook créée par Mark Zuckerberg. Ceux-là n’ont pas fui devant la croissance et ont fait face à leurs besoins en capital par des appels au public.

Certains de ceux qui se sont baptisés pigeons parce qu’ils se sentaient menacés d’être plumés se sont trompés. Ils sont plutôt des poules qui, au lieu de couver leurs œufs, les mangent.   


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