La grâce en action

Octobre, c’est le mois de la magie… et de l’Action de grâce! Profitons-en pour célébrer la richesse de nos récoltes. Saluer la providence de nos moissons. Accueillir l’abondance qui nous rassasie à profusion. Et exprimer notre reconnaissance à nos fidèles compagnons.

Quant à moi, je m’offre une petite pause pour me recueillir. Faire le tour de la propriétaire pour ainsi dire. Observer les arpents de terre en friche et labourés qui représentent l’œuvre de ma vie. Et murmurer quelques mercis.

Là, verdoie un projet qui a donné des résultats. À côté, repose tout desséchée une idée mort-née. Dans le jardin de mes amitiés, je revois ces rencontres imprévues qui m’ont comblée plus que je ne l’aurais cru. Je revis ces prises de conscience miraculeuses qui ont transformé ma perception de l’existence.

Déambulant à pas lents dans les sentiers familiers de mon cœur, l’image d’un sourire radieux m’enveloppe d’une douce chaleur. Les rires de loyaux camarades ensoleillent ma promenade. Le parfum d’une rose-thé que je n’ose cueillir se plaît à embaumer mes souvenirs.

La grâce illumine en permanence ce lieu dont le temps ignore la présence.

Et je pense à tous ces parents, amis, amours, amants, qui ont pris de leur temps pour le combiner au mien. Échanger des secrets mutuels. Renaître ensemble des cendres de nos déceptions. Partager des repas épicés d’espoir.

Et je dis merci pour tous ces cadeaux sans prix. Tous ces présents que je reçois alors que je ne m’y attendais pas. Toutes ces confidences que je range comme de précieuses reliques dans le sarcophage sacré de mon âme complice.

La grâce m’habite à chaque instant. De la première pensée qui monte en moi jusqu’au moment de son accomplissement, la grâce bénit mes pas. Que j’en sois consciente ou pas. Tel est mon choix. Tel est mon droit.

De tous nos actes de soi, lequel serait le plus difficile à faire?

Dire merci et pour le ciel et pour l’enfer. Apprécier la beauté et la laideur. Aimer tout. Malgré la douleur, le froid, la peur.

Même si je ne comprends pas pourquoi, je dis merci en sachant qu’un jour, je comprendrai. Je dis merci, même si j’ai envie de me révolter. Même si je tremble d’incrédulité. Je garde la foi, parce que ça se passe ainsi à chaque fois.

À vous dont je sens le cœur qui bat, puisse la grâce bénir chacun de vos pas!

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