Le secret le mieux gardé de Wall Street

Publié le 09 octobre 2012 par Chroom

De nombreux investisseurs considèrent les entreprises offrant les rendements les plus élevés comme les meilleurs placements. On ne peut pas blâmer ceux qui veulent maximiser leurs revenus mais cette soif de rendement a tendance à faire oublier la rentabilité totale et l’inflation. Si vous parlez de sociétés qui augmentent leurs dividendes pendant 50 années consécutives vous verrez autour de vous des regards vides. Beaucoup se demandent en effet comment une société pourrait augmenter ses dividendes chaque année depuis plusieurs décennies, alors que leur rendement n’est que de 3%.

Afin de comprendre la stratégie des dividendes croissants, il est nécessaire de revenir à l’essentiel. Le rendement d’une action est calculée en annualisant le dernier dividende et en le divisant par le prix de l’action. Voyons par exemple Johnson & Johnson (JNJ) : le dividende est de 61 cents par action, cette dernière se négociant à 68.3 $. Le dividende annualisé est donc de $ 2.44/action, soit un rendement de 3,50%.

Le rendement sur ​​le coût d’achat est calculé en divisant le dernier dividende annuel par le prix que vous avez payé pour les actions que vous détenez. Si vous avez acheté Johnson & Johnson à la fin des années ’90, lorsque le titre se négociait à $ 8.97 et le dividende annuel était de 17 cents, votre rendement aurait été de 1,90%. Votre rendement sur ​coût d’achat aurait également été de 1,90%. Il s’agissait d’un rendement particulièrement faible, compte tenu du fait que les bons du trésor à 30 ans vous rapportaient du 8,25% et que le rendement du S & P 500 était de 3,74%.

L’entreprise a pu développer son bénéfice au cours des 20 années qui ont suivi, et de ce fait a été en mesure d’augmenter ses dividendes chaque année depuis l’achat. Bien que la société n’a aucun contrôle sur son cours boursier, qui est l’un des facteurs déterminants de son rendement, elle a le contrôle sur le montant réel du versement du dividende trimestriel. Le rendement du dividende a fluctué au cours des 20 dernières années, alors que son paiement a augmenté de façon constante durant la même période. En fait, le paiement du dividende a même augmenté de façon constante depuis les 28 ans qui ont précédé!

Le rendement sur ​​le coût d’achat de Johnson & Johnson (JNJ) a augmenté de façon constante avec l’augmentation annuelle des dividendes et a atteint 23,50% en 2010. Cette source de revenu était trois fois plus élevée que celle que les investisseurs auraient pu obtenir avec les bons du Trésor en 1990. La croissance de cette source de revenus a également dépassé l’inflation durant la période étudiée. Last but not least un investissement de 100 $ à Johnson & Johnson (JNJ) à la fin de 1990, avec les dividendes réinvestis, vaudrait 9’646 $ en Août 2010.

La plupart des aristocrates de dividendes ont réussi à produire de très bons rendements totaux durant les vingt dernières années, couplés avec des rendements solides sur les coûts d’achat. Les investisseurs qui sont en mesure de comprendre la puissance des valeurs de dividendes croissants ont été en mesure de générer un flux de revenus qui ont dépassé l’inflation.

En conclusion, une société qui offre un rendement de 2-3% aujourd’hui et qui augmente ses dividendes durant de nombreuses années, récompense ses actionnaires avec des rendements sur coût d’achat plus élevés que les valeurs dites à hauts rendements. Les investisseurs qui achètent des actions de sociétés qui augmentent régulièrement leurs dividendes jouissent de revenus plus élevés au fil du temps et des gains en capital aussi solides.

Source :
http://www.dividendgrowthinvestor.com/2010/11/dividend-growth-stocks-best-kept-secret.html