Ce carburant qui flambe nos portefeuilles est taxé trois fois

   Faire le plein est devenu plus meurtrier que jamais pour le budget du ménage. Un plein coûte aujourd'hui plus de 20 euros de plus qu'il y a un an. Aucun produit de consommation n'a jamais affiché une telle hausse de prix en si peu de temps. En plus de se sucrer sans vergogne sur nos salaires et pensions, l'Etat n'hésite pas non plus à alourdir de taxes additionnelles tous les biens importants pour notre qualité de vie. Prenons l'exemple du carburant : outre le fait que la moitié de ce que nous payons à la pompe va à l'Etat sous la forme d'accises et de TVA, nous sommes en outre taxés trois fois : la TVA sur le prix de base, les accises proprement dites et ensuite la TVA sur les accises. Il faut savoir que l'année dernière, l'Etat a tiré 14 milliards d'euros de revenus des voitures. Et grâce aux récentes hausses de prix, ce montant sera cette année encore gonflée de 1,1 milliard.
Touring a demandé de prendre des mesures afin de contrer cette attaque sur notre revenu disponible, de réintroduire le cliquet in versé ou de réduire la TVA sur les accises à 19% au lieu des 20% actuels, comme c'est le cas aux Pays-Bas depuis plusieurs années. Mais voilà, en ces temps difficiles sur le plan budgétaire, aucun parti du gouvernement n'ose se lancer dans une action qui pourrait lui faire perdre ces millions d'euros de revenus supplémentaires. Les caisses sont vides, de sorte qu'il ne faut pas espérer non plus une réduction de TVA. Merci à nos dirigeants et à leurs partis, qui d'ici peu feront à nouveau état des meilleures intentions en faveur de leurs électeurs... L'espoir fait vivre, certes, mais je n'ai encore jamais vu de voiture roulant à l'espoir.
 
Source : Hedwig Teck Rédactrice en chef de la revue Touring.