Les gens ont tendance à penser que lorsque l’on écrit, c’est pour eux. Que l’on cherche un public, si petit soit-il. Je pense que c’est un à priori que l’on ne peut vraiment aborder que lorsque l’on est passé des deux cotés : lecteur et auteur, au sens commun pour le premier, au sens de celui qui écrit pour le second.
Et encore, c’est pas toujours gagné.
Vous imaginez pas comment j’ai galéré pour la trouver celle là.
Ce début de réflexion m’est venu en recoupant quelques billets lu par ci, par là autour d’un fil conducteur. Billets qui n’étaient d’ailleurs recoupables que sous l’action de ma pensée, assez tordue pour faire ce genre d’analogie.
Considérez donc cet article comme le fil d’ariane de ma pensée.
Je crois me souvenir que l’un des billets évoquait le fait qu’écrire pouvait devenir entrainant, pour pas dire une sorte de drogue ou de thérapie perso. Et franchement, je ne peux que confirmer. Mais j’irai même plus loin.
Écrire, c’est avant tout faire de gros efforts pour assimiler son environnement. Voir le monde d’un autre œil. Parce que oui, l’inspiration, ça vient pas tout seul. C’est pourquoi on commence à faire de plus en plus attention aux petites choses de la vie. Celles qui, au delà d’une conversation à la terrasse d’un café, méritent peut être de s’arrêter plus longuement dessus.
Revenons en au simple fait d’écrire – si tant est que l’on puisse ignorer tout travail préliminaire ou toute maturation d’idée – pour soi-même. Poser ses idées, ses sentiments, faire le tri et en tirer parti. D’ailleurs, les auteurs « professionnels » ont certainement tous commencé à écrire pour raconter les histoires qu’ils avaient envie d’entendre. Pour eux et ensuite pour le lecteur.
C’est ce qu’a dit François Cluzet, le tétraplégique d’intouchables, qui m’a confirmé dans mon point de vue. A la question « Pourquoi avoir choisi de jouer dans ce film ? » en parlant de Do not disturb, il a simplement répondu « Avant de faire un film, je me pose toujours une question : Je veux aller au cinéma et je dois dépenser 10€ pour voir un film, est-ce que je vais voir ce film ? ».
Dans un monde parfait, ce devrait être la première des règles, non ? « Est ce que je suis fier de ce que je fais ? ».
Mais si vous êtes arrivé jusque là vous devez alors vous demander pourquoi je n’écris pas plus souvent. Après tout, c’est vrai, je vous baratine comme quoi écrire c’est bon pour la santé mais je suis incapable de suivre un rythme correct. C’est là que, ô magnifique dieu de la transition, j’en viens au 2ème billet évoqué plus haut. Billet qui parlait non pas de la page blanche mais plutôt de toutes ces raisons qui nous empêche d’écrire. Tel un barrage se dressant devant nous. Parmi toutes ces raisons, disait l’auteur, la pire de toutes était : A quoi bon ? Eh bien je crois que la réponse est quelque paragraphes plus haut.
Finalement, Peut-être que le plus intéressant réside dans le fait d’apprendre à détruire ce barrage. Juste le temps d’un soir, à peine les quelques heures nécessaires à la rédaction d’un billet, avant que priorités et autres hobbies reprennent le dessus et ne viennent réalimenter le barrage.
It’s part of the game.