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Tout est affaire de positionnement

Publié le 11 octobre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Tout est affaire de positionnement

Il n’y a pas si longtemps au boulot, je me suis comme qui dirait positionnée.

Ce n’était pas dans un moment de complexité effrayante hein. Mais je l’ai fait.

Bon alors que je vous raconte.

J’ai du poser des limites à l’un de nos partenaires de travail. En grand résumé, depuis que je suis à mon poste, ce partenaire me demande certaines activités qui ne rentrent dans mes attributions. Et en ce moment, comme on dit je suis un peu « charrette », du coup j’optimise mon temps de travail. On en a parlé avec mon responsable et nous avons décidé, lui, moi et moi-même de recadrer tout ça. Je ne ferais plus les tâches que je devais faire avant, le partenaire s’en chargera (et il semblerait que ça aurait du être le cas depuis le début, mais bon je crois que j’ai été un peu trop conciliante sur ce coup là). Nous décidons donc de procéder de cette façon et mon responsable me laisse le soin d’en parler avec le partenaire. Il me rassure en me disant qu’en cas de soucis, je ne dois pas hésiter à renvoyer le partenaire vers lui.

J’acquiesce, je commence à vaquer à mes occupations et c’est là que je panique un peu. Connaissant le bonhomme, je me suis dit qu’il n’allait sûrement pas apprécié cette modification et qu’il marquerait très fortement sa désapprobation. J’imagine la meilleure façon de lui dire. Je me dis qu’un petit mail ça ne mange pas de pain et que c’est encore à l’écrit que je m’exprime le mieux. Mais bon, bof, ce genre de truc passera peut-être mal à l’écrit. Le téléphone ? Arf ouais, mais j’aime pas trop ça moi, je me sens gauche et je balbutie toujours un peu quand les conversations se font vraiment très pros. Pendant que j’en étais à mes tergiversations concernant le meilleur canal de communication à utiliser, j’ai croisé notre partenaire dans nos locaux.

Pendant un quart de seconde, j’ai senti ma nervosité à l’idée de lui parler de cette histoire et ensuite je me suis lancée. Durant ces quelques minutes d’échanges, je me suis sentie plutôt à l’aise. Moi qui n’aime pas discuter trop longtemps avec des pros parce que je redoute de dire une connerie ou de ne pas savoir répondre. Moi qui préfère m’effacer, laissant le soin à mon responsable d’expliquer en détail certaines choses; sur ce tout petit coup là, je me suis étonnée. Je me suis assise et je lui ai expliqué succinctement ce que nous avions décidé. Il a semblé un peu surpris. Je lui ai expliqué calmement, mais fermement que cela ne rentrait plus dans le cadre de mes activités et donc qu’il allait dorénavant se charger lui-même de cette fastidieuse mission. Il a semblé décontenancé, a posé quelques questions, mais au final il a accepté et l’affaire était réglée.

Juste après cette mini entrevue, je me sentais soulagée d’avoir enfin pu régler cette situation. J’avais la sensation du devoir accompli tout en me demandant si je n’avais pas été un peu trop « désagréable », « dure », commençant même à me dire que j’aurais très bien pu continuer cette mission en aménageant ceci ou cela. Bah ouais me suis-je dit, après tout si tu as fait ça pendant plusieurs mois, tu pourrais continuer et puis ça fait un peu mauvaise volonté de ne plus t’atteler à ce qui était prévu.

Puis une autre voix (celle de la raison je crois) m’a dit que nope, j’avais d’autres chats à fouetter et que dans ces cas là, la gentillesse on s’en cogne et qu’être pragmatique sur mon temps de travail m’empêcherait de m’éparpiller et me permettrait de bosser de manière optimale. Point à la ligne.

Car être ferme tout en restant polie, ne fait pas de moi une mauvaise personne. Bah oui, j’y mets un peu trop d’affect et ça me joue des tours. Je me dis souvent que je ne dois pas faire l’amalgame entre « être ferme » et « fille pas gentille ». J’ai parfois trop envie de rester dans un moule de « petite fille modèle » qui serait tout le temps arrangeante, j’en avais déjà parlé ici. J’ai de plus en plus tendance à me dire que le boulot (et dans la vie perso d’ailleurs) c’est pas forcément ça qui est le mieux pour (soi)moi, on peut-être quelqu’un de sympa, être une fille cool avec qui il est plaisant de travailler sans toutefois dire oui à tout et se laisser empiéter sur son terrain.

Malgré des progrès certains dans mes phases d’affirmation, une petite voix subsiste me disant en substance que non, dans telle situation, j’ai vraiment pas été cool. Parfois je la laisse parler, parfois je lui réponds : hé ma poulette, j’ai peut-être pas été cool comme tu dis, mais au moins je me suis respectée et ça ma chère c’est le plus important.

Et toc !


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